- Bundesliga – 6ème journée
On n’arrête plus le Bayern
Dortmund qui n'en finit plus de perdre du terrain et le Bayern qui enquille son cinquième succès d'affilée à Schalke (2-0). Les champions d'Allemagne comptent 8 points de retard sur le manoir bavarois tandis que Franck Ribéry tire des plans sur la comète... Le Bayern est de nouveau en tête avec 2 points d'avance sur le Werder et le 'Gladbach.
Le Bayern Munich penche à gauche. Depuis la blessure de Robben, l’équipe bavaroise a tendance à aiguiller tout son jeu vers l’ailier des Bleus. L’entame du Bayern à Gelsenkirchen, contre Schalke, invaincu à domicile, résume son influence majeure. Impliqué sur toutes les actions, « Francky sois bon » se chauffait d’abord avec la défense locale (Matip puis Papadopoulos) avant de partir dans un blitzkrieg de haut vol pour servir Petersen (remplaçant de Gomez, blessé) qui trompait Färhmann en deux temps (21è). Le Boulonnais de naissance offrait également une sorte de centre-tir pour la tête de Boateng, de peu à côté (41è).
Dans une ambiance de feu, ostensiblement hostile à Neuer de retour à la Veltins-Arena, les Bavarois imposaient un pressing à un Nul-Vier apeuré. Comme ‘Vas-y Francky’ était de tous les coups, il perdait même un ballon au milieu qui profitait à Huntelaar qui manquait la cible de peu (29è). Boateng l’imitait peu après, toujours avec Huntelaar pour le même résultat (33è).
Après le repos, les Hommes de Heynckes laissaient le jeu à Schalke 04 sans lui concéder d’occasions majeures. Et Ribéry reprend son festival. Accélération pour Petersen qui enroule trop sa frappe (63è); mouvement à trois toujours avec Petersen et Schweinsteiger qui vendange comme un gougnafier (51è). Lahm y met aussi un peu du sien pour alimenter le couloir gauche et sert un caviar à Müller qui rate à son tour. Kroos (59è) et Tymoshchuk (71è) avoinent de loin avant que l’inéluctable n’advienne. Franck ‘don’t call me Francky » passe la sur-multipliée via Alaba et sert Müller qui profite d’une erreur de Papadopoulos pour faire le break (75è).
La suite n’est qu’un dernier quart d’heure de quiétude pour les Munichois sauf Neuer (le héros de la dernière campagne de Schalke en C1) qui sort sous les sifflets comme ses anciens coéquipiers. Si Dortmund ressemble fort à Arsenal et à Marseille, le Bayern et ses huit succès d’affilée (préliminaire et poules de la Champions) fait foutrement penser à Man U et éventuellement à Lyon.
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Hanovre SV 96-Borussia Dortmund (2-1) : Haggui (87è), Ya Konan (89è); Kagawa (62è).
Ce n’était décidément pas une bonne idée de croiser la route d’Arsenal en C1 cette semaine même en égalisant à deux minutes de la fin. C’est comme si les Gunners avaient contaminé les boys de Klopp rayon scoumoune. Jamais, le Borussia n’aurait dû perdre ce match tout comme celui de la semaine dernière à domicile contre le Hertha Berlin. Imposant un pressing infernal à leurs hôtes, les champions d’Allemagne (privés au passage de l’archange Götz, de Barrios et de Bender) laissaient d’abord filer trois occasions dans le premier quart d’heure : Lewandowski par deux fois (12è, 14è) et Perisic d’une frappe sèche (17è). Sans même parler de l’échappée belle de Blaszczykowski et d’une volée de Perisic bien enlevée par Zieler, le portier d’Hanovre un peu plus tard. Un peu avant la demi-heure, Ya Konan puis Bender plantaient quelques banderilles, histoire de prouver que les locaux n’étaient pas que d’aimables comparses. Le tournant supposé du match survint à l’heure de jeu quand Weindefeller sortait d’une incroyable claquette une frappe de Stoppelkamp (61è). Sur la contre-attaque, Kagawa, le Japonais de Dortmund, effaçait Pogatez et Haggui avant de crucifier Zieler. Le Borussia ratait le but du K.O (72è) lorsque Grosskreutz manquait d’un cheveu un centre de Subotic. A partir de là, c’était comme si le film d’Arsenal hier à Blackburn repassait au ralenti. Les Schwarz-Gelben se sont alors mis à reculer et le 96 à croire à son étoile. Weindefeller sauvait d’abord face à Ya Konan (75è) puis la barre venait à son secours sur une tête d’Haggui (84è). Le même Haggui, toujours de la tête, égalisait trois minutes plus tard sur corner. Une hérésie sur l’ensemble du match, une évidence sur le dernier quart d’heure. Mais le BvB allait engloutir le calice jusqu’à la lie quand Subotic glissait pour offrir un délicieux ballon de contre à Ya Konan qui exécutait Weindefeller d’une frappe de cristal (89è). Si le Borussia gère ses matchs comme les Gunners et les finit comme le LOSC, pauvre de lui. Vivement que Super-Mario (Götze) revienne et que Barrios guérisse…
SC Fribourg-VFB Stuttgart (1-2) : Cissé (84è); Harnik (32è, 73è).
Même s’il avait prolongé son contrat dans la semaine, Papiss Cissé était comme tous ses copains. Il peinait à chasser les fantômes de l’Allianz-Arena, là-même où Fribourg avait encaissé sept buts sans en rendre un seul, samedi dernier. D’où une entame pâlotte, à peine ensoleillée par une combinaison Abdessadki-Cissé vite réprimée par la défense du VFB. Au moment où les locaux commençaient à desserrer l’étreinte, le central Suisse de Fribourg, Beg Ferati, se blessait dans un choc avec Cacau. Ce dont ne tardait pas à profiter Harnik l’attaquant autrichien des visiteurs sur un corner mal maîtrisé (32è). Fribourg tentait bien de recoller au score mais abusait de longs ballons dans un jeu qui lui échappait. A force de frustrations et d’incapacité à contourner le bloc adverse, Stuttgart allait profiter d’un second contre pour venir estomaquer pour de bon l’équipe locale, par l’inévitable Harnik. La suite ne sera qu’une pâle copie de ‘kick and rush’ où Cissé (84è) entretiendra l’espoir avant que Erik Jendrisek ne rate une occasion unique d’égaliser (89è). A oublier d’urgence.
Hambourg SV-Borussia Mönchengladbach (0-1) : De Camargo (66è).
Une équipe qui n’en finit plus de bonifier sa fin de saison dernière où elle a échappé à la relégation via les barrages et une autre qui cherche un succès depuis treize rencontres (à cheval sur les deux saisons). Ce soir, les hommes de Michael Oenning ne comptent qu’un point et la politique de rajeunissement de Frank Arnesen est un fiasco total. Les hommes de Favre ont attendu patiemment une mi-temps durant avec leur paire d’assassins en guise de centraux (Rajkovic et Westermann) avant de porter l’estocade après les citrons. Une première tentative de de Camargo (48è) suivie d’une autre de Rajkovic la minute suivante ont été annihilées par Drobny, le portier de Hambourg avant que l’ancien attaquant du Standard ne trouve la faille de la tête sur un coup-franc excentré (66è). Le HSV aura beau se jeter à l’abordage, rien n’y fera sauf que Reus (68è) puis Arango (77è) ne ratent le but du K.O.
Bayer Leverkusen-FC Cologne (1-4) : Rolfes (70è); Novakovic (44è), Podolski (47è, 54è) et Jajalo (93è).
Ce qu’il y a de bien avec la Bundesliga, c’est que (presque) tout le monde peut battre (presque) tout le monde. La semaine dernière, Cologne s’inclinait à domicile contre un Nüremberg falot tandis que le Bayer s’imposait sans coup férir à Augsburg (4-1), lui-même auteur d’un prometteur partage des points (2-2) cet après-midi à Berlin. Quand on sait que les coéquipiers de Podolski n’avaient pas gagné tout près des usines fumantes de la firme pharmaceutiques depuis 1996, on imagine la stupeur devant l’ampleur du score. Cologne a été fringant aux deux extrémités de chaque mi-temps tandis que le Bayer a dominé laborieusement l’entre-deux. Et Podolski, flanqué de son homeboy Novakovic, a été somptueux aux moments opportuns. Deux buts, une passe dec’, la marque des grands.
FC 1.Nuremberg-SV Werder Brême (1-1) : Wollscheid (62è); Ekici (24è)
Un mal pour un bien. Alors qu’il sort à la rencontre de Christian Eigler, le front-man de Nuremberg, Tim Wiese, le gardien du Werder, touche la balle de la main. L’arbitre siffle tandis que Mendler envoie l’objet du désir dans le but de Brême. Carton rouge, coup-franc et but refusé. Venu pour gagner et prendre la première place, le Werder va d’abord penser à ne pas perdre. Cela ne se présente pas trop mal puisque Mehmet Ekici sur un service de Claudio Pizzarro leur donne l’avantage sept minutes plus tard. Le Werder bénéficie alors des conditions atmosphériques qui se dégradent au point que l’arbitre retarde le début de la deuxième mi-temps de vingt minutes. Nüremberg aura juste la chance d’égaliser au milieu des hallebardes d’une tête sur corner de Philipp Wollscheid (62è). Pour le reste rien, ou peu s’en faut…
TSG Hoffenheim 1899-VFL Wolsburg (3-1) : Babel (20è), Firmino Barbosa (23è, 85è); Dejagah (67è)
Une semaine après son insolent succès à Mayence (4-0), Hoffenheim poursuit sa marche en avant. Son duo infernal Babbel-Firmino a encore fait parler la poudre. Un but pour le premier, deux pour le second. Dans une rencontre sans grand suspense, le TSG s’est juste fait peur lorsque Ashkan Dejagah a réduit le score en milieu de seconde mi-temps. Un frisson qui ne durera qu’un gros quart d’heure. Les hommes d’Holger Stanislawski passeront un bon test le week-end prochain contre l’autre terreur de l’après-midi, le FC Cologne.
Hertha Berlin-FC Augsburg (2-2) : Lell (46è), Torun (57è); Hosogai (20è), Callsen-Bracker (60è)
Duel de promus destinés à des trajectoires opposés. Ce soir, le Hertha occupe une place bien au chaud au milieu du classement (9è) avec une seule défaite tandis qu’Augsburg se débat déjà contre les affres de la relégation (trois points, trois nuls, trois défaites). Après un début de rencontre tendu, les hommes de Joos Luhukay ouvrait le score sur un corner à deux par Hosogai, démarqué avant que les Berlinois ne s’excitent après la pause. Une passe létale de Patrick Ebert (46è) pour Christian Lell et un exploit de Tunay Torun (57è) redonnaient l’avantage aux locaux avant que l’improbable Jan-Ingwer Callsen-Bracker (ouf) ne restaure la parité trois minutes plus tard. Une agréable partie de campagne qui ne méritait pas de vainqueur.
FC Kaiserslautern-FSV Mayence 05 (3-1) : Svensson (24è csc), Shechter (54è), Tiffert (73è); Choupo Moting (15è).
On dispute seulement la sixième journée de la Bundesliga et comme dans une étape de montagne du Tour, le vide se fait par l’arrière. Augsburg, Hambourg et Fribourg sont en mal en point; Wolfsburg (pour en finir avec les équipes qui finissent en ‘urg’) ne va guère mieux et Mayence semble tout droit adhérer au grupetto des mal-classés. En l’emportant nettement contre cette dernière, et signant ainsi sa première victoire de la saison, Kaiserslautern sort pour un temps de la zone des relégables. Sur ce qu’on a vu ce soir, il n’y restera pas. Sur ce qu’on a entraperçu depuis le début de la saison, gare…
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