On était à la finale PES League
Lendemain de match des Bleus. Le Stade de France porte encore les stigmates du passage des Français. Les tentes des vendeurs de frites sentent encore le graillon. Pourtant, au cœur du stade dionysien se déroule une autre finale. Celle de la PES League 2009. Djeuns de banlieue, geeks et Canal Plus sont au rendez-vous. Ambiance.
« Je ne souris pas sur les photos car j’ai une tête de pédophile » . Pierre Ménès balance la sauce. Proche de Stéphanie Hattenberger, directrice communication de Konami France, le renfort de poids de Canal Plus est un fan absolu de PES. Il balance à qui veut l’entendre que le prochain opus de Pro Evolution Soccer est une tuerie. « Je l’ai testé hier soir dans la loge Konami. Les puristes seront ravis. On est revenu aux bases. J’en avais marre de voir mon fils me coller des lunettes avec Rooney » . Alors que 100 gamers s’affrontent, entre odeur de transpiration et coupes de cheveux hors du temps, dans les salons du Stade de France, les guests arrivent avec le sourire. Didier Six est aperçu… la jeunesse de l’auditoire permet à l’ancien joueur de Galatasaray de passer sous silence son sobriquet de l’époque : Dündar Six. L’ancien Nantais Gérard Rampillon traîne également ses guêtres dans les parages. Mais les vraies stars sont estampillées Canal Plus. Exit les commentaires foireux de Christian Jeanpierre, Konami a vu les choses en grand.
Pour la version 2010, Gregoire Margotton et Christophe Dugarry auront le privilège de commenter les matches virtuels. « J’ai toujours l’impression de faire mon métier. Le but est de se démarquer de ses prédécesseurs. J’espère juste ne pas saouler les joueurs et qu’ils n’éteindront pas le volume de la télévision » lâche le commentateur phare de Canal. « L’enregistrement a duré dix jours, mais les plus difficiles ont été les deux derniers où l’on devait se faire le nom des joueurs un par un… » . Non loin de lui, Darren Tullett ne perd rien de son flegme so british. Tout en costard rayé façon Beetlejuice, le présentateur de “Match of Ze Day” apprécie sa popularité. Entre deux photos, l’Anglais admet néanmoins ne rien entraver au jeu : « J’ai deux filles, alors je passe plus de temps à jouer à Anna Montana ou à des jeux où il faut habiller des poupées… même si je préfère plutôt les déshabiller » .
Gourcuff prend la pose
Au delà de la finale PES League, Konami s’apprête à annoncer les prochaines nouveautés du jeu. Bien culturel le plus vendu en France en 2008 (1 300 000 exemplaires), PES est une institution. Les jets de manettes et les insultes qui garnissent la compétition en attestent. Ce jeu rend tout simplement dingue. « Pour la France, on a voulu miser sur un joueur local. En plus de Lionel Messi, c’est Yoann Gourcuff qui ornera la jaquette française en lieu et place de Fernando Torres. On est très fiers de cette exclusivité » balance Stéphanie Hattenberger en marge de la grande finale. La branche nippone ne fait pas les choses à moitié. Smain Ouadah, numéro 1 français depuis deux piges, verra sa trogne associée à la campagne officielle de PES 2010. Dommage pour lui, il prendra une correction en finale PS3 par Julien Zemmouri, déjà vainqueur en 2007.
Tout a été mis en place pour que les joueurs, premiers consommateurs, soient mis en avant. Cette journée est avant tout la leur : compétitions, petites séances de tirs au but sur la pelouse du SDF et grande finale dans l’auditorium. L’enjeu ? Une place en finale de la PES League européenne courant octobre à Saint-Jean Cap Ferrat. Plus de 50 000 demandes pour une finale nationale qui se joue avec les 100 meilleurs joueurs, tous supports confondus. La PES League est un succès sur lequel il a fallu surfer. Pendant ce temps, Pierre Ménès défie Tom Novembre, manette en main. Débordement de Messi, talonnade pour Iniesta qui centre. Henry envoie une volée dans la lunette de Julio César Ménès. Le nouveau chroniqueur de Canal reste sans voix… un comble.
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