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On a vécu PSG-Dortmund avec le Collectif Ultras Paris

Par Chloé Saunier et Félix Barbé
On a vécu PSG-Dortmund avec le Collectif Ultras Paris

Le Paris Saint-Germain a (enfin) validé son ticket pour les quarts de finale de la Ligue des champions au détriment du Borussia Dortmund (2-0), ce mercredi soir. Dans une ambiance électrique et répondant à l'appel du Collectif Ultras Paris, les supporters parisiens, mis à l’écart à cause du coronavirus, ont retourné le parvis d’Auteuil. On a vécu cette folle soirée et communié avec eux. Et pas forcément avec un mètre de distance (pardon).

« Oh putain, ils sortent ! Ils sortent ! » Alors que la qualification du Paris Saint-Germain pour les quarts de finale de la Ligue des champions vient d’être validée quelques instants auparavant, Coco, Franck et Antoine, trois supporters parisiens, nous lâchent en pleine interview pour aller célébrer avec leurs joueurs, sortis au devant de la tribune Auteuil. En chef de file, un Ángel Di María torse nu harangue la foule, transcendé par les dizaines de pétards et de fumigènes craqués en face de lui. Layvin Kurzawa ira même plus loin, en s’incrustant au beau milieu des deux à trois milliers de fans rouge et bleu, présents hier devant le Parc des Princes, pour chanter à tue-tête. Et tant pis pour les mesures de sécurité sanitaire, une qualif’ en quarts de finale de C1 est bien plus importante, non ?

Arrivée tout feu tout flamme

Le Collectif Ultras Paris (CUP) avait donné rendez-vous à ses fidèles à 19h pétantes devant la fontaine de la porte d’Auteuil. Avec une bonne demi-heure d’avance, les fans parisiens étaient pourtant déjà là, menés entre autres par la K-Soce Team (KST), groupe d’ultras dont tous les membres étaient vêtus pour l’occasion d’une large combinaison blanche, clin d’œil évidemment au coronavirus. Une fois rassemblé, le cortège, armé d’engins pyrotechniques en tous genres et animé par des chants résonnants sur plusieurs centaines de mètres, a déboulé avenue de la porte d’Auteuil. Parmi eux, Anthony, venu tout droit de Genève, la doudoune remplie de fumigènes : « J’avais ma place pour le match. Même s’il a été annulé, j’ai gardé mon avion. On va écrire l’histoire ce soir. » En l’absence surprenante de forces de l’ordre pour organiser le tout, les leaders des différents groupes ont alors pris les devants, gérant à la fois la circulation et la gestion des nombreuses caméras, présentes en tête de cortège.

Massés de chaque côté de la route, ils sont présents par centaines à former une haie d’honneur, arborant fièrement leurs couleurs rouge et bleue. Réunis, malgré la menace pesante du virus. Ils chantent, donnent de la voix, pour transmettre cette hargne à leurs idoles. À 19h30, le car des joueurs apparaît, enfin. Il s’avance et s’élance à travers la foule, le nuage rouge des fumigènes et les encouragements : « Allez les mecs, donnez tout, putain. La grinta ! » Ils sont prévenus, ils sont attendus. Puis le cortège rebrousse chemin. Les groupes d’ultras avancent lentement, mais assurément, au son des hymnes du club, des battements de tambour et des flottements de drapeaux. Comme des fidèles pèlerins qui se rendraient sur un lieu saint, les supporters entament leur périple pour rejoindre le Parc des Princes. « On ne va pas regarder le match ce soir, ce qu’on veut c’est chanter pour le club. C’est comme prier dans une église, on donne notre voix, on donne notre cœur pour le Paris Saint-Germain » , confie Cédric. Pas d’image, mais du son. L’essentiel c’est d’être là, de faire du bruit, que Marquinhos et sa troupe ressentent le soutien populaire.

Fumigènes, feux d’artifice et klaxon

Mercredi soir, l’antre parisien était orphelin de ses plus loyaux compagnons. Mais peu importent les restrictions, interdictions et autres mesures, ces derniers n’étaient pas bien loin, prêts à vivre l’événement en plein air, dans un froid sec de mars. Dès l’entame du match, l’exaltation s’empare du quartier. Des petits groupes se forment devant Auteuil, en famille ou entre amis. Certains grimpés dans les arbres, montés sur les range-vélos, d’autres adossés aux murs. Parfois, une bière à la main et le smartphone dans l’autre, espérant capter des bribes de la rencontre quand la 4G le permet. On suit le match comme on peut, à l’aveugle. On se fie au mouvement du public. Vingt minutes après le coup d’envoi, tout le monde se réunit et explose de joie. Les gens crient, sautent. But ? Fausse alerte : le ballon de Cavani a rasé le poteau. Pas de quoi interrompre la fête, l’effervescence se poursuit au rythme des « Oh parisiens, allez allez » . Puis l’euphorie, la vraie. Neymar aurait ouvert le score. L’odeur du pétard brûlé le confirme. Les abords du Parc s’embrasent, les feux d’artifice détonnent et les fumigènes colorent le ciel de la capitale. Un spectacle qui dure de longues minutes et s’amplifie lorsque Bernat détourne victorieusement le centre de Sarabia dans les cages allemandes, juste avant la pause. Sur chaque but, un adolescent démarre son scooter pour fendre la foule à grands coups de klaxon. La qualification se rapproche. La ferveur est incroyable. Les supporters, privés de rencontre, mais pas de leur voix, mettent le feu au croisement de la rue Farrère et de l’avenue du Parc.

Dans l’allégresse de cette fin de première mi-temps, une majorité de supporters débarque alors au bar « Les deux stades » , qui jouxte l’esplanade, histoire de se ravitailler en bières pour certains, en whisky-coca pour d’autres. Les « fumis » ayant certainement été pour la plupart déjà consommés, l’ambiance retombe quelque peu en deuxième mi-temps, jusqu’à ce que l’information du carton rouge reçu par Emre Can se propage. À quelques secondes du coup de sifflet final, des dizaines d’ultras, fumigènes en mains, décident alors de former une ronde devant le stade Jean-Bouin, à proximité immédiate du Parc, pour redonner une dernière couleur au succès qui se dessine. Avant la libération : « C’est mieux que la victoire en Coupe du monde » , s’exclame Antoine, euphorique. « Ça fait 25 ans que je supporte Paris, je n’ai jamais vu ça » , approuve Kevin, qui habite Montreuil. De retour vers le métro après cette bouillante soirée, un supporter rouge et bleu téléphone à l’un de ses proches : « C’est la meilleure soirée de ma vie ! En quarts, peu importe le prix de la place : 400, 500, 600 euros ? Je paye ! » Enfin, si le quart de finale a lieu un jour. Ce qui, pour le moment, n’a pas franchement l’air d’actualité.

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