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On a rejoué à Soccer Shootout sur Super Nintendo

Par Eric Maggiori
7 minutes
On a rejoué à Soccer Shootout sur Super Nintendo

Pour arriver à FIFA, il a fallu, au fil des années, passer par de nombreuses simulations. Parfois excellentes, parfois nazes. On a donc décidé de rejouer à des anciens jeux de foot, en rallumant la Super Nes, la Megadrive, la PS1 et même la Saturn, tiens. Premier test : Soccer Shootout.

Rejouer à la Super Nintendo est toujours une expérience particulière. Car il ne s’agit pas juste de démarrer un jeu vidéo. Il y a tout un rituel à respecter. La Super Nes ne marche jamais du premier coup. Jamais. Il faut d’abord prendre la cartouche, l’insérer une première fois, l’allumer (avec ce bruit « tac » au moment d’allumer), constater que l’écran reste noir, éteindre, sortir la cartouche et faire LE geste que tous les enfants ayant grandi dans les années 1990 connaissent : souffler dans la cartouche. Puis éventuellement souffler dans la console, ça ne peut pas faire de mal. Opération qui nécessite parfois d’être répétée deux ou trois fois. Mais cela finit toujours par marcher. Et quand le jeu se lance enfin, c’est parti. Aujourd’hui, c’est Soccer Shootout. Et le premier écran qui apparaît immédiatement est bleu, avec la mention « 1994 Epoch Co. Ltd. Shogakukan Production Co. Ltd. », suivi très rapidement du mythique Capcom. Une petite animation de quelques secondes avec deux joueurs aux maillots douteux, et on arrive sur l’écran de démarrage permettant d’accéder au menu.

Musique entêtante et corners rentrants

La puissance de Soccer Shootout apparaît dès son menu. De fait, six modes de jeu sont disponibles : Exhibition, Main Game, All-Stars, Penalty Kicks, Indoor Game et Training, le tout accompagné d’une musique entêtante à souhait. Il est évidemment tentant de lancer directement un match amical. Mais tout joueur aguerri de Soccer Shootout sait qu’il faut passer par la case Training. À savoir : cinq petits jeux d’entraînement (une course entre des plots, des corners directs, des tirs, etc.) qui vous permettent de vous perfectionner et tenter de taper un top score. Ce mode de jeu est clairement addictif, car on progresse vite et qu’il n’y a pratiquement rien de plus jouissif que de réussir à marquer tous ses corners rentrants à la suite. Une fois le mode Training bien poncé, il est temps de passer à un match. Là, deux options s’offrent à nous : soit le match normal, soit le match indoor. Go pour le match amical.

Soccer Shootout propose un choix de douze équipes nationales : États-Unis, Brésil, Russie, Argentine, Mexique, France, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Italie et Cameroun. Le jeu ne dispose pas de la licence pour pouvoir utiliser les vrais noms. Pas de Cantona, de Deschamps, Djorkaeff, Pedros ou Vincent Guérin, les Bleus sont composés de Xavier, Picard, Croche, Dutron, et d’un quatuor offensif Youri (tiens ?), Lala, Regina et Cox. Dommage, pas de Bulgarie pour s’offrir une revanche du Parc des Princes. L’adversaire sera donc l’Italie, composée de Donatelli, Bonigno et bien sûr son redoutable avant-centre Caligari. Des noms qui n’auraient pas fait tache dans la Ligue des Masters de PES. 

Évidemment, à l’époque, pas de commentaires. Le match est accompagné d’une petite musique qui devient vite insupportable si l’on se concentre dessus. Des bruits de ballon et de coups sont également là pour ajouter un côté arcade au jeu. Et c’est d’ailleurs ça qui frappe dès les premiers instants : on est vraiment dans une simulation arcade plus que dans un pur jeu de foot. Le gameplay est vraiment rudimentaire, et il n’y a aucun indicateur qui vous permet de savoir quel joueur vous contrôlez. En gros, vous tirez dans la balle et vous contrôlez le joueur suivant, point. Forcément, pour éviter de se tromper, il est plus facile de courir seul avec le ballon et de dribbler les adversaires avec quelques coups de joystick bien sentis plutôt que de tenter une action construite avec des passes. Passes qui, de plus, ont de fortes chances de finir en touche si elles ne sont pas dirigées correctement. La prise en main est relativement rapide, mais il faut tout de même quelques heures de jeu avant de bien le maîtriser. Et au moins quelques heures de plus pour comprendre comment marquer un but.

Le mode indoor, un régal

Pour tout dire, depuis l’avènement de PES et FIFA, les gamers sont habitués à pouvoir marquer de toutes sortes de façons : des frappes enveloppées, des lobs, des frappes croisées, des reprises de volée… Dans Soccer Shootout, c’est légèrement plus sommaire. Il y a un bouton pour tirer, et c’est tout. Pas de chichi, l’important, c’est juste de cadrer. Oui, sauf que là encore, il faudra quelques minutes et quelques insultes gratuites pour comprendre comment cadrer et marquer. Car toutes vos premières frappes finiront dans les bras du gardien qui, cela dit en passant, garde une cage qui semble faire 50 mètres de long (et visiblement, à l’époque, on s’en foutait un peu de savoir si la perspective était respectée, vu la tronche des poteaux). Après quelques matchs, on redécouvre les deux manières les plus simples pour marquer : soit se mettre face au but, légèrement décalé sur un côté et tirer tout droit (95% de chances de marquer), soit se positionner sur la ligne de touche, excentré, et envoyer une frappe croisée qui fait mouche pratiquement à tous les coups. Celle-ci est plus technique, mais une fois maîtrisée, c’est quasiment un glitch. Chaque but est accompagné d’une petite animation où votre joueur court devant une foule en délire. La même joie, peu importe le joueur, peu importe le score. 

Une fois les amicaux enquillés, il est temps de passer au mode Indoor. Et là, attention régal. Le terrain est plus petit, et surtout… il n’y a pas de sortie. Le ballon ne peut jamais sortir du terrain et peut rebondir sur les murs. Ce qui peut vraiment donner lieu à un grand n’importe quoi, avec des tirs balancés dans tous les sens et une balle qui devient incontrôlable. Ce mode de jeu est vraiment kiffant à deux joueurs avec un pote, ou plutôt avec « un copain », comme on disait dans les années 1990. Comme le terrain est plus petit et les joueurs forcément plus rapprochés, le mode Indoor est aussi la foire aux tacles. À chaque tacle un peu trop appuyé, l’arbitre se donne quelques secondes de réflexion pour savoir s’il va vous laisser repartir, vous avertir ou vous foutre dehors. Quelques secondes qui paraissent d’ailleurs une éternité, quand la scène se reproduit quinze fois dans un match. Mais clairement, le mode Indoor est le plus jouissif du jeu. De l’arcade comme on l’aime.

44 matchs de championnat

Dès lors que vous avez bien travaillé à l’entraînement, que vous vous êtes fait la main sur les amicaux et que vous vous êtes défoulés en salle, il vous reste le mode le plus excitant du jeu : le Main Game, sorte de prémices des carrières FIFA. Les données sont simples : vous choisissez une équipe, et c’est parti pour une saison de, au choix, 22 ou 44 matchs. Vous jouez contre toutes les équipes, et vous avez même l’occasion de regarder les matchs des autres équipes (CP contre CP, donc). Quand on était gosse, c’était rigolo. Aujourd’hui, nous sommes adultes et responsables, alors on regardera juste le score. Comme pour tout bon jeu de Super Nintendo qui se respecte, il est possible de sauvegarder votre partie grâce à un système de mot de passe, histoire de ne pas recommencer du début à chaque fois. Car mine de rien, 44 matchs, ça prend du temps. Mais quelle joie de trôner en haut de cette Ligue, porté par les buts de Cox, Lala et Regina. 

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Verdict

Au moment de sa sortie, en plein milieu des années 1990, Soccer Shootout était véritablement l’une des meilleures simulations de foot sur Super Nintento, tant par ses graphismes que par ses modes de jeu. La jouabilité n’est pas idéale, notamment à cause du fait que l’on a du mal à savoir quel joueur est contrôlé, mais on s’y fait finalement assez rapidement. Les divers modes permettaient, en tout cas à l’époque, de varier les plaisirs et de ne jamais vraiment pouvoir se lasser du jeu. Une nouvelle ligue de 44 matchs était toujours excitante, et les modes indoor et training des super passe-temps, surtout quand on a 12 ans. Quelque 30 ans plus tard, le jeu a évidemment vieilli, et nous avec, mais il garde tout de même un côté très fun, qui pourrait même passer le cap des générations. Un match indoor peut certainement encore conquérir n’importe quel public, même des accros à FIFA 23. La musique un brin insupportable et les animations répétitives en match font partie du package : finalement, Soccer Shootout ne serait pas vraiment Soccer Shootout sans elles. 

Note globale : 15/20

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Par Eric Maggiori

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