On a passé une journée à Milanello
Milanello, c'est un peu comme un relais château pour footballeurs. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil et, surtout, tout le monde il est super doué, ou presque. En tout cas, aucune pression, même avant le derby.
Maldini arrive le premier au centre d’entrainement. Il a une conférence de presse dans une salle un peu petite pour la cinquantaine de journalistes présents. Pull gris H&M, jean diesel et regard à la Marc Lavoine, Paolo est encore plus beau en vrai. La conférence n’a aucun intérêt, l’historique défenseur du Milan a l’habitude, il a disputé son premier derby en 1985…
A la sortie, un autre vieux de la vieille, Mauro Tassotti, maintenant entraineur adjoint. Il ne peut plus jouer au foot, mais s’est mis dans la tête de faire du marathon. D’ailleurs, aujourd’hui, à cause d’un entrainement trop intensif, il ne sent plus ses jambes.
Direction la cantine. Tout le staff ou presque est réuni. Les magasiniers ressemblent à des coachs de Ligue 1. Le Milan a au moins 19 préparateurs physiques. L’un d’eux est un acupuncteur venu directement du Japon, sur les conseils de Daniele Massaro, alors qu’il jouait jouer là-bas. Un autre est un ancien champion d’Europe de kick-boxing ou un truc comme ça, mais surtout un sosie d’Emmanuel Petit. Il nous explique qu’il aime motiver ses joueurs sur le toutouyoutou de Véronique et Davina. En parlant de légumes, le buffet est composé de petit pois, carottes, épinards, poivrons et de tomates. Diététique oblige. Puis pasta pommodoro ou risotto, roulé de poulet ou steak, qui se dit hamburger en Italie. Et pour finir une fiore di latte, autrement dit une délicieuse crème glacée qui va bene. Diététique oblige.
Il est maintenant temps d’aller vers l’un des cinq terrains d’entrainement. Leonardo est là. Il est toujours aussi classe, encore plus beau et parle encore mieux français. Lui qui passe ses diplômes d’entraineur avoue ne pas être contre un retour à Paris. « D’ailleurs Sébastien Bazin m’a contacté. Problème, il n’ y a vraiment aucun projet au PSG. D’ailleurs qui est le directeur sportif ? » . On ne sait pas vraiment, alors on lui parle de Sessegnon, il fronce les sourcils. On lui parle alors de Hoarau, c’en est trop pour lui. Putain de Ligue 1. Leonardo ne connaît p’tet pas les joueurs mais bon, Colony Capital non plus.
Borriello et Gattuso sont blessés. Rino fait des étirements, Marco envoie des textos. Kaka, lui, court en chaussettes dans un bac à sable. Putain de Milan Lab. Les machines de sport sont préprogrammées. Chaque joueur a une clé qu’il insère dans le bouzin pour réinitialiser ses paramètres personnels. Inzaghi est comme toujours indisponible, mais ne s’en fait pas pour le moins du monde : « T’inquiètes pas pour moi, je marquerai en finale de l’UEFA » . Kaka repasse par là, il sent bon le parfum, comme s’il sortait du Sephora. C’est quand même bien qu’il ait refusé les cheiks en bois de City : « De toute façon, je n’ai jamais voulu partir. Ma maison est ici » .
Un peu comme Sheva. Qui ressemble à Russel Crow dans Gladiator. En vrai, l’Ukrainien est un golgoth. N’empêche qu’il parle italien comme Gad Elmaleh l’anglais dans son sketch. You know, Peter is in the kitchen.
L’entrainement commence. Zambrotta semble un peu remis du traumatisme catalan, mais ne reviendra jamais au niveau qui était le sien à la Juve. Jean-François Copé aka Emerson envoie des frappes en guise de transversale. Il joue les patrons à l’entrainement, faut dire qu’il n’a pas vraiment l’occasion de le faire en match. Ronnie, c’est l’inverse. Il se cache et se barre toujours de l’autre côté de là où est le ballon. Son truc, c’est se planquer pendant l’entrainement pour mieux réapparaitre et coller un taquet à Flamini. Merci Ronnie. Ambrosini, lui, a un bonnet de Péruvien et distribue les taquets sans se cacher. On comprend mieux pourquoi il joue souvent, d’autant plus en l’absence de Rino. Il s’agit de protéger Pirlo, avec qui le football est on ne peut plus simple : un contrôle, une tête levée, un balle téléguidée. Suivant. Seedorf joue en marchant, à une touche maximum et fout son gros cul en travers si nécessaire. Aucune balle perdue, 10 de retrouvées, une mine sur coup-franc, 4 ou 5 vannes et la banane pendant toute la séance. Pato, lui, est une abeille. Il va à une vitesse folle et a vraiment une technique en mouvement superlative, même si ça se résume souvent à double contact droite gauche et frappe enchainée. La séance prend fin, tout le monde à la douche. Sauf le sosie de Screech qui va soulever de la fonte dans le gymnase. Apparemment, le derby le motive. Il a bien raison, planter un but lors du match le plus important de l’année, c’est jamais une mauvaise idée.
JPS & SCW
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