S’abonner au mag
  • Coupe d'Asie des nations 2015
  • Australie/Émirats arabes unis

Omar Abdulrahman, boucle d’or

Par Émilien Hofman
Omar Abdulrahman, boucle d’or

Avec l'Irak, l'autre surprise de cette Coupe d'Asie, c'est bien entendu cette folle équipe des Émirats arabes unis. Mais encore plus que l'ineffable buteur Al Hajeri, c'est Omar Abdulrahman qui crève l'écran. Technique à en mourir, le petit pourrait très bien devenir le premier grand joueur des EAU.

1m73, grosse touffe et visage où tout ressort, Omar Abdulrahman attire tout d’abord l’attention par son physique. Mais il ne faut pas non plus beaucoup de temps au milieu de terrain émirati pour convaincre tout son monde sur le terrain. Entre son avènement à Al Ain et son excellente Coupe d’Asie actuelle, Omar Abdulrahman Ahmed Al Raaki Al Amoodi a déjà fait parler de lui pour ses J.O., son genou, son intérêt pour Barcelone et sa rencontre avec Cristiano Ronaldo. Portrait.

Rapidement très attendu

Amoodi a 23 ans, et on peut dire que ça fait déjà longtemps qu’on dit beaucoup de bien sur lui. En 2012, ESPN FC le positionne premier dans son classement des meilleurs joueurs asiatiques. L’année d’après, c’est la FIFA qui le fout dans sa liste des futures stars d’Asie et le site internet Goal.com qui le place 39e meilleur joueur de la saison. Il faut dire que le coco sort alors d’un exercice à environ une dizaine de passes décisives et de réalisations avec au palmarès la Supercoupe, la Pro League et la Golf Cup. C’est jusqu’ici sa saison la plus réussie, puisqu’il reçoit également le titre d’Émirati de l’année.

Formé à Al-Hilal, Omar passe à 15 ans chez le géant des Émirats arabes unis, Al Ain. Il y obtient rapidement la nationalité locale, tout comme le reste de sa famille, dont ses frères Ahmad, Khalid et Mohammed, les deux derniers étant également professionnels. Sur place, Omar fait ses débuts avec l’équipe première à l’âge de 17 ans. Ses qualités techniques impressionnantes frappent le coach de l’époque, l’Allemand Winfried Schäfer. En six petites apparitions, le futur chevelu s’offre l’honneur de planter trois fois, offrant au passage une passe décisive. L’avenir s’annonce plus qu’intéressant pour le jeune loup, mais une sale blessure va ternir sa saison suivante. Revenu sur les pelouses, Omar enchaîne ensuite les sélections avec les équipes de jeunes des EAU, avant de toucher au rêve suprême en jouant ses premières minutes officielles avec la A en 2011 contre la Syrie.

Le fol été anglais

En Europe, c’est généralement à l’été 2012 que les observateurs les plus attentifs entendent pour la première fois parler de ce petit génie du Moyen-Orient. Repris avec sa sélection nationale aux Jeux olympiques de Londres, le joueur d’Al Ain va se promener littéralement lors du premier match face à l’Uruguay. Petits ponts, crochets devant sa surface, roulettes, caviars de l’extérieur… Malgré la défaite (1-2), beaucoup retiennent la prestation de ce petit chevelu. Dans la foulée de l’élimination émiratie, Omar rejoint Manchester City pendant deux semaines.

Sur les forums des supporters des Sky Blues, on parle autant de ses qualités techniques que de son genou à la forme incroyable. Après de bons matchs amicaux et un rapport positif du club, City lui offre un contrat de quatre ans, mais le transfert ne se fera finalement pas pour des raisons de visa. De retour à Abu Dhabi, Omar enchaîne donc avec une saison de fou, le magazine Arabian Business parvient même à le catapulter 196e personnalité arabe la plus puissante du monde. Omar ne marque pas beaucoup, mais quelle incroyable faculté à trouver l’espace et effectuer cette petite passe sublime, mais également efficace. Statistiquement, il claque en moyenne une passe décisive tous les deux matchs, pas trop mal.

« Il a aussi cette arrogance… »

Tout proche de disputer un des matchs les plus importants de l’histoire footballistique des Émirats arabes unis contre l’Australie, Omar sait qu’il est une fameuse pièce maîtresse de son équipe. Il le sait d’ailleurs peut-être un peu trop. Trent Sainsbury, défenseur kangourou, pense ainsi que c’est un point non négligeable : « Ce n’est pas le plus grand travailleur, nous pouvons exploiter ça, a-t-il affirmé au Sunday. Et il a aussi cette arrogance… » Parce que oui, Omar sait qu’il est bon et n’hésite pas à faire le petit geste qui peut agacer l’adversaire. Contre le Japon en demi-finale, voilà-t-il pas qu’il se met à oser une – sublime – panenka en tant que premier tireur lors de la séance. Certains diront que c’est aussi ce goût du risque qui fait les meilleurs joueurs.

Après la Coupe d’Asie viendra aussi la question de son éventuel transfert. Après le passage avorté à Manchester City, Arsenal s’est également montré très intéressé par le milieu offensif, mais le rêve d’Omar, c’est Barcelone. Le compte Twitter du gaillard a déjà proposé plusieurs photos où l’Émirati pose avec le maillot blaugrana sur les épaules, de quoi susciter les rumeurs, même si fin décembre 2013, c’est un cliché avec le grand Cristiano Ronaldo qu’Omar poste fièrement sur le réseau social. Quoi qu’il en soit, l’objectif premier des EAU, c’est désormais de finir sur le podium, et on verra bien qui, du génie chevelu ou du génie Cahill, aura le dernier mot. En tout cas, au niveau des buts inscrits, le Kangourou n’a pas de souci à se faire, car de ce côté-là (et seulement celui-là), Omar reste muet.

Par Émilien Hofman

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine