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Ole Gunnar Solskjær, baby-face loser ?

Par Matthieu Darbas
Ole Gunnar Solskjær, baby-face loser ?

Pour retrouver les sommets, les dirigeants de Manchester United ont donné à Ole Gunnar Solskjær ce que tout le monde aurait rêvé d’avoir : un effectif de déglingo. Mais même avec tous ses nouveaux joujoux, le Norvégien ne propose aucun projet de jeu. À tel point qu'une nouvelle déconvenue ce mercredi soir face à l’Atalanta ne relèverait même pas de la surprise.

À quoi bon avoir une Ferrari entre les mains si l’on ne sait pas la conduire ? Voilà grosso modo le genre de vanne qu’essuie ces dernières semaines Ole Gunnar Solskjær, qui serait incapable de faire fonctionner un bolide qui a pourtant été largement pimpé cet été. Les faits sont là : en quelques mois, le natif de Kristiansund est passé de pilote de karting (on parle tout de même d’un beau karting) à pilote de F1 après les recrutements de Cristiano Ronaldo, Jadon Sancho et Raphaël Varane. Un changement colossal qui a sans doute donné dans un premier temps le sourire à Solskjær. Encore faut-il trouver la formule parfaite quand son effectif regorge de talent. Si les plus grands tacticiens ont une idée précise de la façon dont ils souhaitent voir jouer leur équipe avant même de prendre un groupe en main, le Norvégien de 48 ans semble baser ses choix sur l’unique critère de la forme de ses joueurs. Dès lors, rien d’étonnant de le voir donner de lourdes responsabilités à Fred dans l’entrejeu à la suite de belles performances, avant de l’écarter totalement de la circulation dès la première copie brouillonne rendue. « Manchester a eu de grands managers, des managers de classe mondiale, des managers internationaux et souvent, ça n’a pas fonctionné. Il n’y a pas eu de style de jeu, quel qu’il soit, a assuré un Gary Neville dépité au terme de la défaite de son club de cœur face à Aston Villa en septembre dernier, avant d’en rajouter une couche. Force est de constater que je sais ce qui va se passer quand je vois Manchester City construire depuis sa défense. Je sais ce qui va se passer quand Liverpool part de derrière. Mais quand c’est United, parfois, je ne sais pas. »

Pogba pointe le manque d’harmonie

Pas d’identité de jeu, aucune cohésion d’équipe, des critiques constamment avancées au moment d’évoquer les performances de Manchester depuis de nombreux mois. Abattu après la défaite à Leicester la semaine dernière (4-2), Paul Pogba a notamment pointé ce manque d’harmonie collective au micro des médias britanniques :« Nous sommes tous concernés. Nous devons changer quelque chose. On ne comprend pas, c’est frustrant, mais il va falloir découvrir les raisons de cet échec très rapidement pour lutter avec les autres. » Pour le champion du monde, il est impératif de« retrouver la bonne mentalité, la bonne tactique », mais surtout de« rester ensemble ». Même constat pour l’ancienne gloire Rio Ferdinand, six fois couronné en Angleterre, qui insiste davantage sur le fait qu’Ole Gunnar Solskjær « doit faire de Manchester United une équipe ». Dans son podcast, l’ancien roc des Red Devils assure que, « de tous les managers du top 4, Solskjær est le seul qui n’a pas encore prouvé qu’il pouvait gagner au haut niveau », avant d’avouer être très heureux que les dirigeants aient explosé les caisses du Théâtre des rêves : « Maintenant, il sera jugé correctement, à sa juste valeur. Il doit convertir ça en trophées. S’il ne le fait pas, il jouera sa tête comme n’importe quel autre manager. »

Préparé à prendre le volant ?

Le même sourire à quelques rides près, la même houpette à quelques cheveux blancs près, voilà comment le « Baby-face killer » avait fait son grand retour à Manchester United le 19 décembre 2018, au lendemain du limogeage de José Mourinho. Comme s’il venait tout juste de sortir d’une soirée de mai 1999 au Camp Nou, Ole Gunnar Solskjær changeait juste de costume pour passer de « Super Sub » à nouveau boss. D’abord intérimaire, l’ancien tacticien de Molde n’avait pas tardé à replacer les Red Devilsà hauteur de leurs ambitions. Mais après une demi-saison marquée par la qualification surprise au Parc des Princes, Manchester United devient le dauphin de son voisin et tombe en finale de Ligue Europa au bout d’une séance de tirs au but interminable en mai dernier face à Villarreal. Ce titre (que les Mancuniens avaient remporté en 2017) aurait pourtant fait du bien à un club qui n’a en outre plus remporté la Premier League depuis 2013 (sous Ferguson).

Si la concurrence de Manchester City, Chelsea ou Liverpool pouvait expliquer les problèmes des Red Devils à remplir leur armoire à trophées ces dernières années, le dernier mercato était censé changer la donne. L’actuel 6e place en Premier League et la situation bancale en Ligue des champions (défaite inaugurale chez les Young Boys puis victoire au buzzer face à Villarreal) laisse pourtant deviner une saison pas si rigolote du côté d’Old Trafford. Mi-septembre, malgré un succès obtenu dans les derniers instants face à West Ham (2-1), Solskjær avait eu beaucoup de mal à se projeter sur une éventuelle course au titre : « Vous ne m’aurez pas sur ce sujet maintenant. J’étais probablement au plus bas il y a quelques semaines, et certains pensaient que je perdrais mon travail. C’est comme ça que ça se passe à Man United. C’est un endroit difficile à vivre. Pour le titre, on verra quand on sera vers avril et mai. » Comme s’il n’assumait pas du tout son nouveau statut, c’est pourtant bien lui qui avait expliqué cet été que « comme Pep[Guardiola]l’a dit, vous ne pouvez pas gagner le championnat lors des huit premiers matchs, mais vous pouvez perdre une chance de le gagner. » Après huit journées, Manchester United, qui s’apprête à enchaîner des matchs contre Liverpool, Tottenham et Manchester City, s’apprête à savoir pour de bon à quoi sa saison va ressembler. Un enchaînement de mauvais résultats fragiliserait forcément le poste du Norvégien, sous contrat jusqu’en juin 2024 ? Selon les dernières nouvelles de The Athletic, le board mancunien n’envisagerait pas de lâcher son coach. Jusqu’ici, tout va bien.

Par Matthieu Darbas

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