OL–Bilan d’une saison bâtarde, par V.Duluc

Le sommet de cette saison lyonnaise ? La première demi-heure contre Barcelone. Pas vu grand-monde en Europe faire ça cette saison. Ou le match à Valenciennes. Vu personne en Europe faire ça cette saison.

Où situez-vous le début de la petite fin ? La 5e minute, à vue de nez, du match retour à Barcelone. Entre ceux qui voulaient jouer pour se montrer quand même et ceux qui auraient voulu défendre tous ensemble, le gouffre s’est ouvert.

L’équipe-type au terme de la saison ? Lloris – Clerc, Cris, Boumsong, personne – Toulalan, Makoun, Juninho – Delgado, Benzema, Ederson. Claude Puel, sors de ce corps !

Sofoot.com a publié un plaidoyer pro-Puel il y a quelques jours. Après une année sans aucun titre, Puel est-il encore le “manager” de la situation ? Il a prouvé que sa méthode pouvait marcher avec des joueurs qu’il n’avait pas choisis, vieil argument des nouveaux entraîneurs qui se préparent une deuxième saison difficile. Et puis, on ne peut le tenir pour seul responsable de l’affaiblissement de l’équipe, même s’il y avait moyen d’être champion avec cet effectif.

En revanche, il a lassé ses propres joueurs, qui ont lâché après Barcelone. Lyon est affaibli, ce qui ne l’a pas empêché d’être en tête pendant 26 journées. Autrement dit, l’argument de l’affaiblissement perd de sa force, et celui de sa mauvaise gestion de l’effectif et de la situation en reprend (de la force). Il a eu des blessés comme s’il en pleuvait, mais c’est lui qui a choisi de ne pas remplacer ni Fred ni Govou à la trêve.

On a souvent entendu Juninho verser dans la nostalgie des saisons précédentes, quand l’OL dominait la Ligue 1 et sortait tête haute de Ligue des Champions. Ces petites choses qui ont manqué par rapport aux saisons précédentes ? Juninho est né nostalgique. En 2004, déjà, il regrettait tous les départs, Edmilson, Carrière, Luyindula (là, il avait raison), Deflandre et les autres. Il s’interrogeait aussi sur l’avenir du club. Ce qui a manqué, et Puel a raison (quand même !), c’est plus d’expérience de la Ligue des champions chez les nouveaux joueurs. Ce qui a manqué, surtout, et Puel a peut-être un peu moins raison, c’est un vestiaire qui prenne les choses en main. A Lyon, cela a toujours existé, mais comme Puel veut tout contrôler, certains joueurs ont laissé filer en se déresponsabilisant.

Du coup, on peut se demander si l’OL a encore un avenir sitôt franchies les limites de la Ligue 1… Non, l’OL a autant d’avenir en dehors de son championnat que tous ceux qui se battent chaque année pour être l’invité surprise des demi-finales aux côtés de Chelsea, Manchester United et Barcelone. On ne pose pas cette question au Real, qui est bloqué en huitièmes de finale depuis plus longtemps que Lyon encore. Mais bon, cela passe maintenant par un recrutement réussi et imaginatif. En voyant arriver les joueurs cet été, on saura à quelle équipe rêve Puel.

Ce qui nous rappelle qu’il manque, on y revient, un grand attaquant pour accompagner Benzema. A qui devra-t-il ressembler ? A Chamakh ou Hoarau. Ou alors, plus petit, mais pas mal, à Tevez.

Pour refermer cette saison sans titre, vous avez déjà une idée de titre ? « Lyon tombe du grand huit » … Bon, les titres, ça vient tout de suite ou pas du tout. Donc, là, j’ai pas d’idées.

*Il est aussi l’auteur de La grande histoire de l’OL aux Éditions Prolongations.

Voir aussi :

OL – Bilan pour une saison bâtarde, par Cherif Ghemmour

OL – Bilan pour une saison bâtarde, par Benoît (blog Olympique & Lyonnais)

OL – Bilan pour une saison bâtarde, par Eric Dupin (Presse-Citron)

OL – Bilan pour une saison bâtarde, par Cédric Rassat (Eldorado)

OL – Bilan pour une saison bâtarde, par V@lmito