S’abonner au mag
  • France
  • Girondins de Bordeaux

Girondins de Bordeaux : reculer pour mieux reculer

Par Quentin Ballue
4 minutes

Bordeaux a vu ses derniers espoirs de montée s’envoler le week-end dernier. Les Girondins devront donc passer une deuxième saison au purgatoire en National 2. À condition que Gérard Lopez, dont les supporters demandent toujours le départ, ne se plante pas devant la DNCG et le tribunal de commerce.

Girondins de Bordeaux : reculer pour mieux reculer

Il y a deux mois, les Girondins de Bordeaux savouraient. Le club venait de prendre l’ascendant sur Saint-Malo, après une très longue chasse dans la position du chasseur. Les Girondins avaient comblé l’impressionnant fossé qui les séparait du leader malouin – onze points d’écart en décembre, avec deux matchs en moins pour Bordeaux – et occupaient la première place de leur groupe de National 2, synonyme de montée en N1. L’horizon s’éclaircissait, enfin. Mais les nuages se sont rapidement amoncelés et les espoirs de montée se sont envolés, plongeant à nouveau le club dans un brouillard épais, sans savoir de quoi son avenir sera fait.

« La saison du renouveau »

Sur le terrain, les joueurs de Bruno Irlès ont perdu les pédales en concédant cinq défaites d’affilée contre Bourges (4-3), les Voltigeurs de Châteaubriant (2-1), Saumur (0-1), Avranches (3-2) et Blois (0-1). Le passage d’Andy Carroll par l’infirmerie, pendant un mois et demi, n’a pas aidé. La victoire contre Saint-Malo le 12 avril a relancé l’espoir, mais pour une semaine seulement, le Stade briochin s’occupant d’enterrer définitivement l’ancien géant samedi dernier (1-0). Quatrième du classement à huit points du leader, à quatre journées de la fin, Bordeaux a laissé passer sa chance.

« Le National 2 n’est plus le même, on est proches d’un niveau National. Et ça, on ne l’avait peut-être pas mesuré, concède Irlès dans les colonnes de L’Équipe. Malgré tout, on a réussi à se rapprocher de la tête du N2, à mener cette équipe en 32es de Coupe contre une L1. Avec un peu de recul, on doit être contents d’être dans les cinq premiers, d’avoir offert des bons moments. C’est la saison du renouveau. » Le coach estime que « le temps et la préparation vont nous aider à corriger ce que l’on a mal fait ». Effectivement, cela ne pourra pas être pire que les conditions de préparation de cette saison 2024-2025, puisque le club n’a été fixé sur son sort qu’à la fin du mois d’août, au moment où le championnat avait déjà démarré.

Non, ce n’est pas le Vrai Foot Day.
Non, ce n’est pas le Vrai Foot Day.

La peur au ventre

Les Girondins seraient néanmoins beaucoup plus sereins si leurs problèmes se limitaient au terrain. La direction continue de négocier avec ses créanciers pour réduire ou étaler sa dette et doit présenter un plan de continuation devant le tribunal de commerce le 27 mai. Le club reste sous la menace d’une liquidation dans le cas où son plan ne serait pas accepté. Dans tout ça, Gérard Lopez ne fait pas grand-chose pour dissiper le flou. Sortira-t-il le chéquier en cas de besoin ? Vendra-t-il ? Oliver Kahn a manifesté son intérêt pour une reprise du club. Il a rencontré Lopez en décembre et plusieurs visioconférences ont suivi. Néanmoins, les deux hommes ne sont pas totalement sur la même longueur d’onde et le Luxembourgeois voudrait « garder le contrôle opérationnel » selon L’Équipe.

« Nous ne discutons plus avec Oliver Kahn depuis un bon mois, révélait Lopez il y a dix jours. En matière de plan d’affaires, on a prévu deux saisons dans chaque division. Concernant la recherche de partenaires, s’il faut rester comme ça, on restera comme ça. » Le propriétaire compte bien imposer ses conditions. Quitte à frustrer les supporters. L’été dernier, il avait reconnu dans une lettre ouverte qu’il n’avait « pas assez pris le temps de comprendre la ville » et qu’il aurait dû s’investir « davantage au niveau local ». Il avait aussi émis le souhait de « reconstruire très rapidement, tous ensemble, ce club » et de « faire de ce projet notre projet commun ». C’est raté.

Les Ultras des North Gate ont demandé son départ lundi, soulignant sa « capacité rare à toujours repousser les limites de la médiocrité » et implorant le tribunal de commerce de libérer le club de « cette emprise toxique ». Le Kop 33 a lui aussi communiqué, mardi : « Nous ne pouvons plus continuer à vivre chaque été avec la peur au ventre, à nous demander si nous allons pouvoir retrouver les tribunes pour encourager notre équipe ou voir notre club disparaître. Nous vous demandons de partir, de vendre le club et de ne plus jamais revenir. Vous ne méritez pas de représenter notre scapulaire. […] Le FCGB n’est pas un jouet ! » Ce n’est pas sa gestion de Boavista, où il ne paye même plus les factures d’électricité, qui sera de nature à rassurer.

Les Girondins de Bordeaux ont 94 millions d’euros de dettes

Par Quentin Ballue

À lire aussi
Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine