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Michel Montana: « Je suis un peu orphelin des chants du Parc »

Propos recueillis par Quentin Moynet
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La voix du PSG, c'est lui. Depuis 1998, Michel Montana est le speaker officiel du club de la capitale. Comédien spécialisé dans les voix, l'ancien animateur radio prend son pied tous les quinze jours au Parc des Princes. De Raï à Beckham en passant par Ronaldinho, Hugo Leal, Albert Baning et Pauleta, il a connu des versions bien différentes du PSG. La passion, elle, est toujours la même.

Comment êtes-vous devenu speaker ? J’étais animateur radio. J’étais descendu sur la Côte, je travaillais à NRJ Nice, j’étais directeur d’antenne. À l’époque, quelqu’un de l’OGC Nice m’avait demandé si je voulais faire speaker. Moi, j’aimais le foot, mon club c’était le PSG, mais comme j’étais sur la côte pour le travail, j’ai accepté. C’était l’époque de Daniel Bravo. Quand je suis remonté à Paris, toujours en travaillant en radio, à Fun radio et à RFM, je me suis dit qu’il fallait que je postule pour le Parc. Pas de réponse. Beaucoup plus tard, j’ai travaillé pour Canal Jimmy dont j’étais la voix. J’ai discuté avec un pote de Canal Jimmy qui était le programmateur musical du Parc des Princes. Il a vu que j’aimais le foot, que le PSG c’était mon club. Il m’a dit qu’ils cherchaient un remplaçant et donc c’est comme ça que j’ai commencé en 1994 au Parc en faisant des remplacements. Je suis speaker officiel au Parc des Princes depuis 1998. J’ai fait les matchs de la Coupe du monde au Parc. Mais à la base, ce n’est pas un vrai métier, les gens viennent de différents horizons.

C’est quoi votre vrai métier ?Moi, je suis comédien spécialisé dans les voix. Je fais des documentaires, des pubs, des films d’entreprise, maquillage radio ou télé, c’est-à-dire que je suis la voix de radio ou de télé. Et donc en plus, deux ou trois fois par mois, j’ai un match au Parc des Princes. Mais je ne suis pas employé par le club, j’ai un cachet à chaque fois, je suis vacataire. On ne peut pas en faire son métier, on ne peut pas ne faire que ça.

C’est payé combien, la pige au Parc ?Un peu plus de 600 euros. Il y a des clubs où ils sont encore bénévoles et des clubs où ils sont payés mieux que moi. Il y a beaucoup de gens qui viennent de l’animation, donc ils facturent.

C’est quoi votre journée type au Parc ? J’arrive entre trois et quatre heures avant le match. On a une réunion avec la régie qui gère les écrans géants, la sono, notamment mon micro, les caméras. On a un conducteur, on voit tout ça ensemble en amont. Maintenant tout est minuté à cause des animations, des éléments immuables, c’est-à-dire qui dépendent de la Ligue, comme la composition des équipes. On est obligés d’être à l’heure. Ensuite, moi, j’attaque une heure avant le début du match, j’ai une heure d’animation. Il y a le tournoi sur Xbox 360, des fois il y a des DJ à présenter, il y a plein de sujets sur les écrans géants. Donc j’ai à la fois un rôle d’ambianceur et de présentateur, mais de plus en plus de présentateur, car les gens sont friands de sujets sur les écrans. Avant les matchs, je me situe sur la pelouse. Pendant les matchs, c’est une habitude, c’est pas une obligation, je suis soit debout à côté du banc des délégués, soit assis à côté des délégués et des représentants du club.

Quand il y a un but, vous devez tout de suite savoir qui est le buteur…C’est toujours la difficulté. Moi, comme je suis au niveau du terrain, j’ai pas forcément la meilleure vue. Quand on est un petit peu en hauteur, on voit mieux. Donc il y a toujours un doute quand il y a cafouillage devant le but. Souvent, pour pas que je me plante, je vais demander à mes amis de Canal+ ou de Beinsport s’ils peuvent me confirmer le nom du buteur. Sinon, en général, je repère vite parce que je vois le joueur qui est en train de fêter son but, celui vers qui tout le monde se jette.

Est-ce que vous avez une relation particulière avec les supporters ? Non, plus maintenant. Il y a eu la dissolution des groupes, donc il n’y a plus vraiment de représentants de supporters. Mais il y en a quelques-uns que je connais, donc après les matchs, on papote, j’aime bien aller les retrouver.

À Nice, vous avez forcément dû être le speaker lors d’un déplacement du PSG…Oui, il y en a eu un, mais c’était il y a très très longtemps. J’ai même plus trop de souvenirs, mais c’est sûr que c’était difficile pour moi. En tant que speaker, normalement, on ne doit pas être partisan. Je suis supporter du PSG, mais il ne faut pas trop le montrer.

Mais au Parc, quand il y a un but du PSG, vous l’annoncez plus fort que quand c’est l’adversaire qui marque…C’est sûr, je ne peux pas me retenir. Même si ça m’est arrivé de manifester trop bruyamment il y a quelques années. Le président de l’époque m’avait dit de ne pas trop forcer parce que j’étais à côté du président adverse.

Quelles sont vos relations avec le club ? Comme je ne suis pas employé par le club, je vois moins les joueurs ou les représentants du club que ceux qui travaillent vraiment à l’intérieur du club. Il y a quelques joueurs avec lesquels j’aime bien parler, mais j’ai pas de relations intimes avec eux. Il y a pas mal de gens du club que je connais, mais il y a eu beaucoup de changements depuis trois ou quatre ans.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au Parc ?J’ai plein de souvenirs. Si je devais citer un but au Parc, il n’y en a qu’un qui me reste vraiment, c’est celui de Pedro Miguel Pauleta face à Barthez, donc face à Marseille. Il était complètement excentré, le long de la ligne de touche, il avait marqué ce but dans un angle impossible. Là, c’est la joie, mais il y a des souvenirs un peu plus émouvants. Les adieux de Pauleta, le dernier match de Pauleta au Parc, les adieux de Raï…

C’est vous qui interviewez Pauleta à la fin de son dernier match au Parc contre Saint-Étienne, non ?Oui. Je lui tends le micro et je sens son émotion, il était vraiment ému. Et Raï pareil, je l’ai vu les larmes aux yeux, c’était en bas de la tribune Auteuil. Quand on se souvient de son parcours, qu’il a eu beaucoup de mal à s’intégrer… Et après c’est devenu capitaine Raï, la coqueluche du Parc. Beckham, il n’est pas resté longtemps, mais se dire que j’ai présenté son dernier match…

« Je suis un peu orphelin des chants, mais pour pacifier le club il fallait réagir »

Il y a quelques années, au moment de la composition de l’équipe visiteuse, vous laissiez un temps d’arrêt entre le prénom et le nom de chaque joueur, ce qui permettait aux supporters de lâcher le fameux « enculé » . Aujourd’hui, vous allez beaucoup plus vite. C’est une consigne du club ?
Oui, justement pour pas qu’il y ait les noms d’oiseaux entre. C’est une consigne du club, d’un dirigeant à une époque. Ça fait deux saisons, une saison et demie peut-être.

Vous en pensez quoi, de cette consigne ?Ça ne me dérange pas. Il y a un manque de respect pour l’équipe adverse. J’estime qu’on peut supporter son club sans les noms d’oiseaux… En plus, il y a souvent d’anciens Parisiens. Ça me gêne parce que ce sont des joueurs qu’on a connus, qui ont apporté au club. Les traiter comme ça… Après, je suis un peu orphelin des groupes de supporters, mais je n’ai pas à juger. Il y a eu un moment de non retour où on était obligé de faire quelque chose.

Vous pensez que le plan Leproux était une bonne chose ?Je suis un peu orphelin des chants, mais pour pacifier le club, il fallait réagir. Même si je pense que les trois quarts des supporters sont des mecs bien. Je ne peux pas trop rentrer dans la polémique, parce que je suis au service d’un club, et je comprends qu’ils aient réagi comme ça, parce qu’il y a eu deux morts quand même. En tant que supporter, je regrette les chants, les tifos, mais en tant que speaker, je suis au service du club et je comprends qu’il devait agir.

En tant que speaker, vous sentiez les tensions entre les supporters ?À la fin, oui. Il y a plein de fois où j’ai aussi été une victime collatérale. C’était pas volontaire de la part des supporters, mais quand il y a eu des grèves d’encouragement, c’était hyper dur de travailler dans cette ambiance. C’est arrivé deux ou trois fois. Après, les supporters revenaient dans le Parc et reprenaient les chants au tiers du match. Mais dans ces cas-là, tout l’avant-match : silence. Là, c’est dur. C’est là qu’on voit qu’ils sont importants et que les chants des supporters, c’est quelque chose de primordial dans un stade.

Vous pensez quoi de l’ambiance actuelle ?J’ai trouvé que, la fin de la saison dernière, il y avait beaucoup plus d’ambiance. C’était nettement mieux. C’est un public différent, mais j’ai trouvé qu’il y avait une bonne ambiance.

Vous souhaitez que le PSG reste au Parc ?Oui. L’idéal : j’imagine qu’on refait le Parc avec toute la technologie moderne, en gardant la même architecture, mais en un peu plus grand. Ce serait fabuleux, mais je ne suis pas architecte, je ne suis pas la mairie de Paris, je ne suis pas la mairie de Boulogne, je ne suis pas membre du comité des riverains. Ce serait un gros chantier.

Propos recueillis par Quentin Moynet

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