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  • 20 ans de la Star Academy

Michal (Star Academy 3) : « J’ai cette chance d’avoir été connu avant Lewandowski »

Propos recueillis par Théo Denmat et Steven Oliveira
Michal (Star Academy 3) : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>J’ai cette chance d’avoir été connu avant Lewandowski<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Ce que Michal a : 37 ans, quatre albums à son actif, un abonnement à la salle de sport. Ce que Michal n’a pas : gagné la Star Academy, volé l’orange du marchand, une culture football. Pas grave, il connaît Tiburce Darou.

Combien de fois par jour on te demande encore si c’est toi qui a volé l’orange ?Au moins une fois par jour. Mais j’en suis fier. Bien sûr il y a des moments où j’en avais un petit peu marre, mais avec du recul, dix-huit ans après je me dis : « La chance que j’ai eu ! » C’est tellement difficile de nos jours de se démarquer. Il y a tellement d’artistes, tellement d’émissions de télé… Moi je suis associé à quelque chose dont je suis très fier, que demander de plus ? Je ne remercierai jamais assez l’univers et la production d’avoir fait de moi le leader de cette chanson. Je ne suis pas le seul, j’ai mes camarades derrière moi mais c’est vrai que j’ai eu cette chance de raconter l’histoire de ce voleur.

Qui décide au départ que c’est toi le voleur? Il est vrai que la chanson de Gilbert Bécaud parle d’un étranger, mais avec le recul, qu’on file le rôle du criminel au Polonais de la saison, c’est un peu brut…Il ne faut pas oublier que la chanson est sortie dans les années 1960, et qu’elle est justement très engagée. Et elle parle du racisme. Malheureusement c’était encore d’actualité en 2003, quand notre version est sortie, et c’est toujours d’actualité en 2021. Le problème est toujours là, et moi ça ne me dérange pas du tout d’être une sorte de porte-parole. Sur le moment c’était assez facile puisque j’étais le seul dans la saison qui n’était pas français. Je pense que l’idée leur est venue très vite.


Tu as essayé de jongler avec les oranges ? (Rires) Avec les pieds ? Non mais je le ferai cet après-midi, je te le promets.

Le football ça te parle ?(Il se marre) Je suis toujours très impressionné par l’engouement général autour du foot. C’est très émouvant, ces mouvements de gens qui sont solidaires pour une cause, et qui se réjouissent du succès des leurs. Je peux aussi comparer ça à un concours de musique, à l’Eurovision, que je regarde plus que le football. L’idée de base est la même : réunir les gens et se réjouir du succès d’un pays ou d’une équipe.

 J’imagine que mon père aurait préféré à l’époque que je sois fasciné par le foot plutôt que par le piano. Ça aurait été plus simple pour lui.

Qu’est-ce que tu n’aimes pas dans le foot ?Ça n’est pas que je n’aime pas : je n’ai pas eu une éducation ou un passé très sportif. Très vite, à moins de dix ans, j’ai compris que ma vie allait être liée à l’art en général, la musique en particulier. Dans la Pologne des années 1990 qui sortait du communisme, ça n’était pas évident. Quand on faisait ce genre de choix, on y allait à fond et on associait rarement les deux. Aujourd’hui j’ai une école de musique et c’est beaucoup plus fréquent de voir des enfants qui font du piano et du foot en même temps. Moi, mon choix, c’était la musique. Et je suis devenu sportif plus tard ! Ça fait quelques années que je ne quitte pas ma salle de sport, je suis accro à la musculation, avec un coach. J’ai mis des années à comprendre que je pouvais être fasciné par les deux.

Il parait que ton rapport le plus proche avec le football, c’est que tu vas à la salle de sport en chaussettes de foot.Les chaussettes montantes, là. Je les achète de temps en temps pour me la péter à la salle. Parce que je me trouve plus viril, plus beau avec (rires). Attention, je n’achète pas de chaussettes de club, ça aurait été très hypocrite de ma part, parce que je n’y connais rien du tout. Je prends des Adidas, ça me va très bien.

Tu disais ne pas avoir été « éduqué » au foot, ça veut dire que ta famille n’était pas non plus supportrice ?Mon père est encore un très grand supporter, et il l’a toujours été. Je n’oublierai jamais les cris qu’il poussait quand j’étais petit quand il regardait les matchs, et d’ailleurs ça continue. Non, c’est plus un choix personnel. J’ai senti une âme d’artiste en moi, et j’ai suivi cette route. D’ailleurs j’imagine que mon père aurait préféré à l’époque que je sois fasciné par le foot plutôt que par le piano. Ça aurait été plus simple pour lui.

Tiburce, c’était la seule personne qu’on voyait tous les jours, il venait tous les matins. Donc très vite il est devenu notre parrain. On avait besoin de lui pour survivre à tout ça.

Tu as déjà été dans un stade ?La première fois que j’ai été dans un stade, j’ai été amené par une personne qui ne fait malheureusement plus partie de ce monde. C’était notre entraîneur à la Star Academy, qui s’appelait Tiburce Darou. C’était un grand monsieur dans le monde du sport (le préparateur physique a collaboré notamment avec Lens, Reims, l’OM, Arsenal, le PSG ou encore Lorient, NDLR). J’étais en finale avec Élodie Frégé, on était plus que tous les deux dans l’aventure, et lui nous préparait vraiment physiquement. Souvent il nous disait (Il hausse le ton) : « Moi je vous prépare comme si vous étiez des footballeurs ! » . Et un jour, je m’en souviendrai toujours, il nous emmène au Parc des Princes. C’est la première fois que je mettais les pieds dans un stade. Pas mal comme première, non ? On était tous les deux avec Élodie, un caméraman et Tiburce, au milieu de la pelouse. On avait le stade pour nous. Et Tiburce nous a fait un entraînement là-bas. C’était… extraordinaire comme sensation. Décembre 2003, la semaine de la finale. Inoubliable.

Est-ce que ça jouait au foot dans le jardin du château ? Il faut savoir qu’il ne fallait surtout pas qu’on se blesse pendant l’aventure, parce qu’on avait notre boulot de danse et de chant à tenir au quotidien. On avait un ballon, mais Tiburce était assez limité dans ce qu’il pouvait nous faire faire. J’imagine qu’il aurait aimé organiser des matchs. Tiburce, c’était la seule personne qu’on voyait tous les jours, il venait tous les matins. Donc très vite il est devenu notre parrain. On avait besoin de lui pour survivre à tout ça. On ne réalise pas, mais tenir quatre mois à la Star Ac’, c’est une épreuve physique extraordinaire. On dort très peu, on donne beaucoup, on est fatigués très rapidement, donc l’entretien physique est primordial. Tiburce avait une certaine dualité en lui : très dur et très protecteur. Ça, on l’a compris avec le temps. Au début quand il arrivait le matin, moi il me faisait peur. Il n’était pas tendre du tout avec nous. Il avait ces attitudes, là… Le mec il arrive, il a du vécu, il te sort tous les noms des mecs avec qui il a travaillé, toi t’arrives de ton petit village en Pologne, t’es un petit pianiste, une petite crevette, et le mec pourrait te casser. Je ne le connaissais pas du tout, et ce n’est qu’en sortant que j’ai compris à quel point il avait un rôle important. Quand tu sais qu’il a bossé avec Thierry Henry à Arsenal, ça impressionne. Au fur et à mesure j’ai compris qu’il prenait soin de moi. On en parle toujours avec beaucoup de tendresse avec Élodie. C’est quelqu’un qui a vraiment compté pour nous là-bas.

Il a ramené des footballeurs au château ?Il y a Djibril Cissé qui est venu. Tiburce pensait toujours qu’il y avait un lien très fort entre ce qu’on faisait nous au château, en tant que jeunes musiciens, et la vie de sportif. Sur la discipline, par exemple. Alors pour nous le prouver, rien de mieux que de faire venir un pro pour nous parler de ses expériences.

 Djibril Cissé ? Déjà, je l’ai trouvé très beau !

Il t’a laissé quelle impression, le Djib’ ?Déjà, je l’ai trouvé très beau ! (Il éclate de rire.) C’est la première impression. Je ne vous cache pas que je ne savais pas qui c’était. Ce sont mes camarades et Tiburce qui m’ont expliqué. Moi ça faisait quelques mois que j’étais en France, je connaissais déjà peu le monde du foot, mais alors celui du foot français… Je garde ce souvenir qu’il… m’a impressionné, quoi.

Est-ce qu’il y avait dans ta saison des gens qui s’intéressaient au football ?C’est fou, je viens d’avoir une vision : Romain. Lui était vraiment branché au foot. Il y avait Pierre aussi. Ça leur est arrivé de jouer entre eux, car le jardin était effectivement très grand. Moi ça me dépassait, c’est quelque chose qui ne m’intéressait pas trop. Après bon, tu te souviens de ce que tu faisais il y a dix-huit ans, toi ?

La Star Ac c’est un peu comme une saison de football : chaque prime était un match, avec la séance de tirs aux buts à la fin pour désigner ceux qui restaient. Puis le lendemain il y a le débrief, les entraînements… Tu te sentais un peu comme Lewandowski ?C’est vrai que j’ai cette chance d’avoir été connu avant Lewandowski, ce qui prouve que je suis très vieux (rires) ! Mais bien sûr que je me sentais comme lui ! Tiburce nous mettait dans la tête tous les jours que nous étions des compétiteurs. Et même si au début on se dit qu’on est là pour apprendre des choses et prendre du plaisir, l’esprit compétitif nous gagne très vite. Heureusement, car c’est très stimulant. Donc même s’il y avait tout le côté artistique, on peut dire que c’était un match de foot, oui.

Tu as participé à l’édition 2009 de Danse avec les Stars en Pologne, émission à laquelle tu as terminé troisième, bravo. Soit une place devant… Radoslaw Majdan, un ancien gardien international.À l’époque, Majdan c’était le Beckham polonais. Bon, depuis il a été détrôné par Lewandowski. Je ne le connaissais pas du tout avant d’arriver là-bas, j’ai découvert un homme fort sympathique, mais surtout été impressionné par la popularité qu’il avait. Je connaissais un peu les footballeurs internationaux – surtout Beckham qui reste pour moi une référence – et ça m’a fait penser : « Ouah, en fait la Pologne a son Beckham et c’est Majdan ! » . Et je l’ai battu.

J’espère pouvoir un jour venir au château des footballeurs pour leur donner des conseils en tant qu’artiste

En France, un ancien footballeur qui s’appelle Tony Vairelles a voulu lancer la « Star Academy du foot » il y a deux ans. Comme quoi c’est encore un nom qui est évocateur pour les gens. Est-ce que tu regarderais un programme comme celui-ci ? Je trouve l’idée géniale. Mieux : vu qu’il y a des footballeurs qui sont venus nous voir au château, j’espère pouvoir un jour venir au château des footballeurs pour leur donner des conseils en tant qu’artiste. Car c’était quoi la Star Academy ? Une école. Alors oui, c’était une émission de TV, on était filmés 24h/24. Mais on n’y allait pas pour rigoler. C’est une vraie école et, encore une fois, ça me ramène à cette notion de discipline. Il faut avoir la même discipline dans la musique et dans le football. Je lui souhaite que ça voit le jour ! Si on m’invite là-bas je mettrai mes chaussettes (rires). Et je leur chanterai des chansons pendant qu’ils s’entraînent.

Et comment va ton petit-frère qu’on avait vu sur un prime ?Ses nouvelles sont très bonnes. Cela fait quelques années que c’est le plus gros vendeur de disques en Pologne. La plus grande star là-bas. Aujourd’hui il a 25 ans et il ramasse tous les prix possibles, ses chansons sont n°1, il est extraordinaire. C’est un artiste qui cartonne en Pologne et j’en suis très fier.

Quels sont tes projets actuels ? Cela fait quelques années que j’ai ouvert mon école de musique, de piano et de chant, où je suis coach. Et j’ai hâte de remonter sur scène en 2022. Et faire du foot bien sûr. Comme ça quand on fera la prochaine interview pour les 30 ans je serai plus calé.

Propos recueillis par Théo Denmat et Steven Oliveira

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