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Mazzarri-Mourinho, orgueil et préjugés

Par Maxime Brigand
Mazzarri-Mourinho, orgueil et préjugés

Longtemps, Walter Mazzarri et José Mourinho se sont détestés. Au point de s'insulter sur les bancs et à travers la presse. Puis, les deux hommes se sont rendu compte qu'ils étaient finalement identiques, qu'ils proposaient un style de jeu similaire et ils se sont rapprochés. Pour se retrouver dimanche en Angleterre.

Le tableau semble avoir été bâclé rapidement, avec une pelouse défoncée, mal remplacée par endroits et une chaleur étouffante qui frappe sur les esprits. Indianapolis n’est pas vraiment une terre de foot et ça se voit, malgré un Lucas Oil Stadium aux deux tiers remplis. La ville est pourtant une étape pour clubs européens en tournée estivale, histoire de promouvoir le produit, d’élargir les communautés, mais aussi de ramasser un beau chèque. Comme lors de l’été 2013 où le Real Madrid, l’Inter, Chelsea, Everton, l’AC Milan, la Juventus, le Galaxy de LA ou encore Valence alternent entre les voyages interminables en avion et les joutes de l’International Champions Cup. C’est aussi la dernière fois que Walter Mazzarri et José Mourinho se sont croisés. C’était le 1er août, Mazzarri venait de prendre la suite du jeune Andrea Stramaccioni à l’Inter, José Mourinho de revenir à Chelsea après une mutinerie pour faire rouler sa tête à Madrid.

Sur le terrain, les Blues s’étaient alors imposés facilement (2-0) avant de s’incliner six jours plus tard contre le Real en finale (1-3). Reste que cette soirée d’août est surtout l’histoire d’un traité de paix signé entre les deux entraîneurs après des années de guerre ouverte. Au fond, ils se ressemblent et ils le savent. « C’était notre premier vrai dialogue. Un dialogue entre deux hommes qui ont eu des conflits par le passé. En matière de style de management, je crois que je lui ressemble. On a simplement été en conflit parce que je dirigeais une équipe, qu’il en dirigeait une autre et qu’on était dans le même championnat. Chaque coach est un artiste, chacun a donc sa propre vision du foot, mais nos sensibilités sont similaires » , expliquait il y a quelques mois Walter Mazzarri. Histoire d’éteindre définitivement la mèche.

« Me battre est la chose la plus importante qu’il a fait »

En conférence de presse cette semaine, Mazzarri a une nouvelle fois balayé devant la porte de son passé, a largement évoqué sa « bonne relation avec Mourinho » et a même parlé de Zlatan Ibrahimović comme d’un « footballeur immortel » . Trois ans après Indianapolis, l’ancien produit de la formation de la Fiorentina s’apprête à retrouver José Mourinho. En Angleterre cette fois, avec Watford et contre Manchester United. Le temps a fait son travail et les deux hommes ont à la fois connu des trajectoires différentes, mais ont aussi toujours plus rapproché leur style de jeu. C’est ce qui fait que Mazzarri et Mourinho ne peuvent se détester, car ils sont pareils, entre l’autorité dans la gestion et la rigueur pragmatique dans le jeu.

Sauf que José a plus souvent gagné que Walter. Et que José a toujours aimé le rappeler à Walter alors que Aurelio De Laurentiis, homme de cinéma et président du Napoli depuis 2004, aimait surnommer Mazzarri « mon Special One » . De Laurentiis n’a jamais vraiment aimé Mourinho et le Portugais n’a jamais vraiment aimé grand monde. Sur Mazzari avant la paix ? « Il n’a jamais rien gagné à l’exception d’une coupe de Lombardie ou d’une coupe de Toscane. Me battre est la chose la plus importante qu’il ait fait dans sa carrière. » Hier, Walter Mazzarri avait la même relation avec Antonio Conte. Puis, tout est rentré dans l’ordre malgré quelques belles cartouches envoyées.

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L’âne et le pur-sang

Walter Mazzarri est un coach de la vieille école qui a basé ses succès en construisant ses projets avec des petites écuries, puis surtout avec Naples autour d’une défense compacte et de contre-attaques rapides. Son football n’a pas toujours été spectaculaire, mais il a souvent été efficace. C’est ce qui a gêné, un temps, José Mourinho, lorsque les deux hommes se sont croisés en Italie. Ils se sont rencontrés cinq fois, et Mazzarri n’a battu le Portugais qu’une fois, en demi-finale de coupe d’Italie avec la Sampdoria (3-0) en mars 2009. Un soir où Mourinho avait affirmé que son équipe « méritait de gagner » , qualifiant les préceptes de Mazzarri « d’anti-football » et l’entraîneur italien lui-même en expliquant qu’un « âne peut travailler, il ne deviendra jamais un pur-sang » . Du Mourinho dans le texte.

Puis José a quitté l’Italie par la grande porte en 2010 et Walter a envoyé une dernière flèche : « Est-ce qu’il va me manquer la saison prochaine ? Non, je suis désolé. Il s’en va entraîner un club important. Je n’ai jamais compris aucune de ses attitudes lors de son passage en Italie. Bien sûr, il a beaucoup gagné avec l’Inter, mais il n’a entraîné que des grosses équipes toute sa vie. » Mazzarri reprendra l’Inter quelques années plus tard et se plantera au point de ne retrouver aucun poste pendant deux ans. Alors, il a déménagé en Angleterre en juin 2015, pour apprendre la langue, se familiariser avec la culture, et Watford est venu le chercher pour qu’il retrouve ses anciens joueurs à Naples, Miguel Ángel Britos et Valon Behrami. Pour s’offrir des retrouvailles avec José Mourinho, son nouvel ami, à qui il a déjà proposé de prendre un verre après la rencontre dimanche. Comme une fin de soirée entre deux hommes sans sourire.

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