Marouane Chamakh : «Marquer l’Histoire»
Après avoir séduit à plusieurs reprises Arsène Wenger, irrité Jean-Louis Triaud, puis affolé les tabloïds anglais, Marouane Chamakh a décidé de rester en Gironde pour régaler coéquipiers et supporters. Motivé pour réaliser une saison pleine, le buteur veut frapper un grand coup en Ligue des Champions. Et il en est capable...
Bordeaux s’est imposé dimanche face à Rennes (1-0), en livrant un bon match. Pourquoi n’as-tu pas marqué ?
Franchement, je ne sais pas. Je me suis créé des occasions, nous avons gagné en réalisant un bon match, et… c’est le seul regret que j’ai ! Mais je sais que ça va payer par la suite.
Être champion de France en titre et leader de Ligue 1 n’empêche pas Bordeaux d’être médiatisé, mais il l’est plus souvent après Marseille et Lyon, y compris pour la diffusion des matches. Qu’est-ce que ça te fait, toi, pur Bordelais ?
Mais c’est tant mieux ! Sincèrement, ce n’est pas de la langue de bois, ni faire style on est jaloux. Non, on préfère vraiment que l’on ne parle pas de nous. On veut faire un bon début de saison, bosser, et gagner. Peut-être que justement, moins parler de nous fait notre force, même si, parfois, figurer en troisième choix peut s’avérer un peu rageant pour les supporters et l’entourage. Mais comme on dit : vivons cachés, vivons heureux ! C’est ce qui nous arrive, et c’est mieux comme ça. Après, bien sûr, si nous atteignions les huitièmes de finale de C1, ce serait magnifique, et nous ne pourrions alors plus nous cacher. Tout comme si nous confirmons notre titre de champion. Plus rien ne serait pareil…
Mercredi, tu affrontes le Maccabi Haïfa. Qu’est-ce que cela t’inspire ?
C’est un match à gagner impérativement ! Je ne connais pas vraiment cette équipe, mais comme nous avons fait un très bon résultat à Turin (1-1), pour bonifier ce point, il faut l’emporter à domicile. On ne peut pas se contenter d’autre chose. On a hâte de faire quelque chose ensemble dans cette compétition. On y est bien entrés ; là aussi, confirmons…
Quel est ton regard sur le Bayern et la Juve après le premier match ?
A mon avis, Haïfa me semble plus prenable que les deux autres. Je peux me tromper, bien sûr, mais bon… Logiquement, ces deux équipes doivent passer. Le Bayern a connu un début de championnat un peu mitigé, mais la Juve, que j’ai vue jouer avant d’y aller, m’a vraiment fait peur ! Le fait d’y avoir pris un point est très bon pour nous. Après, comme on ne peut pas nous comparer avec ces équipes, ni sur le plan sportif, ni financier, on sait ce qu’il nous reste à faire. On est contents de les rencontrer, on prend du plaisir à les voir jouer, mais ce qu’on veut, c’est marquer l’histoire et faire en sorte que l’un des deux ne passe pas ce tour-là !
Pour rester sur le terrain européen, l’actualité, c’est aussi qu’en Angleterre, on a encore cité ton nom. Et la semaine dernière, ce sont Triaud et Wenger qui se sont bougés à ton sujet, par médias interposés. Qu’en penses-tu ?
Je suis vraiment gêné par tout ça… Pour l’instant, je ne suis au courant de rien. Je sais juste que le président a fait une déclaration à la radio, et qu’Arsène Wenger a répondu. Après, ça reste des êtres humains, qui veulent chacun retirer leur gain. Je trouve dommage que ça se déroule comme ça, et que cette histoire se soit mal finie, car ce sont deux grands messieurs. Peut-être aussi que certains propos ont été déformés.
Un coup Wenger dit que tu l’intéresses, puis plus, etc. Alors, à partir de janvier prochain, tu signes à Arsenal ou pas ?
A la date du 31 août dernier, je m’étais dit que je ne pouvais plus partir. Je m’étais donc arrangé avec le coach (Laurent Blanc, NDLR) une semaine avant pour faire toute la saison ici. Après, on peut revenir ou pas à la charge, mais dans ma tête, c’est clair et net : jusqu’au bout à Bordeaux ! S’il devait se passer quelque chose, je mettrais d’abord en avant les négociations entre le futur club –quel qu’il soit– et les Girondins. Une fois le feu vert donné, je rentrerai en course. Mais en aucun cas je ne prendrai contact avec un club pour lui faire part d’un départ, sans l’accord de Bordeaux. Et en janvier, c’est niet ! Après, il arrivera ce qu’il arrivera…
Par conséquent, quels sont tes objectifs personnels cette saison ?
Marquer autant de buts que l’année dernière, c’est-à-dire treize (en L1), conserver le titre de champion et faire la fête avec tout le monde, puis marquer mon premier but en Ligue des Champions.
Par