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Manu Koné, l’invité surprise
Au terme d’une trêve internationale mitigée pour l’équipe de France, un jeune joueur est parvenu à tirer son épingle du jeu : Manu Koné. Auteur d’une prestation séduisante face à la Belgique, le milieu de terrain a gagné des points aux yeux de Didier Deschamps. Suffisant pour intégrer la rotation dans l’entrejeu des Bleus ?
80 ballons touchés, 10 ballons récupérés, 13 duels dont 8 gagnés. Pour sa première titularisation en équipe de France, Manu Koné n’a pas fait les choses à moitié. Arrivé sur la pointe des pieds au rassemblement, où pas grand monde ne l’attendait, le milieu de terrain a su profiter de l’absence des cadres – Eduardo Camavinga, Aurélien Tchouaméni, Adrien Rabiot – pour s’inviter dans l’entrejeu tricolore. Pourtant, tout n’a pas été simple pour la nouvelle recrue de l’AS Roma.
"C'est ce que j'aime : prendre du plaisir avant tout !"
La belle réaction de Manu Koné après son gros match face à la Belgique en direct dans l'Après Match, au micro de @SaberDesfa pic.twitter.com/XCGDalsMZk
— TF1 (@TF1) September 9, 2024
Fauteuil roulant et maturation allemande
Avant de vivre ses premières minutes sous la tunique tricolore face à l’Italie et de faire souffrir le milieu belge à Lyon lundi, Manu Koné a connu son lot de galères. Formé à Toulouse, celui qui tapait dans des feuilles A4 scotchées pour former un ballon au collège avec Ibrahima Konaté s’était gravement blessé en arrivant sur les bords de la Garonne à 15 piges. Un épisode sur lequel il est revenu récemment : « C’est une grande fierté, je reviens de très loin. J’ai eu un parcours atypique depuis que j’ai commencé le foot. J’ai été en fauteuil roulant pendant ma formation. Je suis fier de ça, ce sont des choses comme ça qui m’ont permis de me forger un mental d’acier. Je sais que c’est un tournant dans ma carrière. Je suis en équipe de France, j’ai été transféré à la Roma, à moi de prouver que je peux rester. » Après ses années prometteuses chez les Violets, il a pris une nouvelle dimension en Allemagne, au Borussia Mönchengladbach durant trois saisons, avant de s’envoler pour l’Italie cet été. Une progression linéaire, sans griller les étapes.
Après ses performances séduisantes aux Jeux olympiques sous les ordres de Thierry Henry, couronnées d’une médaille d’argent, le joueur de 23 ans est pourtant passé à deux doigts de gâcher sa première titularisation avec les Bleus. Le natif de Colombes a d’abord perdu ses premiers ballons de manière inquiétante et écopé d’un carton jaune dès la 4e minute avant de se libérer et de livrer une prestation aboutie, dont Didier Deschamps s’est délecté : « Je l’ai appelé pour l’avoir bien suivi et face à une équipe comme la Belgique, c’est très bien. Il n’était pas seul, il avait besoin d’expérience à côté de lui. C’est une bonne étape pour lui et ça demandera confirmation bien évidemment. Quand on est jeune, l’apprentissage passe par des fautes. Paul Pogba avait pris un rouge pour ses débuts (exclu dès sa deuxième sélection en 2013, NDLR). C’est très bien ce qu’il a fait. »
Promesse éphémère ou futur pilier des Bleus ?
Avec ses bonnes projections (14 passes dans le dernier tiers), ses prises d’initiatives et sa grosse activité, Manu Koné a su séduire le sélectionneur tricolore et s’est sûrement donné le droit de retrouver l’équipe de France en octobre prochain. L’ancien Pitchoun émerge dans une période où le milieu de l’équipe de France se cherche et est en proie à des transformations. S’il n’est pas, à ce jour, le type de joueur à claquer de grandes transversales comme le faisait merveilleusement bien Paul Pogba, le milieu de la Roma entre dans les plans de Didier Deschamps, avec un jeu plus court, direct et une prise de risque plus mesurée. Koné a encore beaucoup de chemin à faire avant de prétendre à une place de titulaire dans le onze, mais ses prestations, pleines de fraîcheur et de percussion, ont fait du bien dans cette trêve internationale bien terne : « C’est ce que j’aime, prendre du plaisir avant tout à défendre, à attaquer. J’aime avoir la balle. Quand on a le ballon, c’est plus facile. J’ai pris du plaisir aujourd’hui grâce à l’équipe qui m’a mis en confiance. […] Je suis quelqu’un de serein, j’arrive à supporter la pression. Je sais que je viens de loin. C’est une fierté pour le monde, ma famille, ma ville. » Vivement la suite.
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