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Manchester United – FC Barcelone, 1991 : le jour où Sir Alex s’est payé Cruyff

Chérif Ghemmour
Manchester United – FC Barcelone, 1991 : le jour où Sir Alex s’est payé Cruyff

Pour le retour des clubs anglais en Coupes d’Europe après cinq années de bannissement, Manchester United avait frappé un grand coup en remportant la « Coupe des coupes » face au Barça, pourtant grand favori. En triomphant de l’illustre Johan Cruyff, un certain Alex Ferguson avait inauguré le nouvel âge d’or des Red Devils...

Manchester United – FC Barcelone (2-1) – Finale de la Coupe des vainqueurs de Coupe – 15 mai 1991Buteurs : Hughes (67e et 74e), Koeman (79e).

Au matin du mercredi 15 mai 1991, il ne fait aucun doute que le grand Barça de Johan Cruyff remportera le soir même la finale européenne de la Coupe des vainqueurs de coupe contre Manchester United. D’abord, le match se disputera aux Pays-Bas, au stade du Kuip du Feyenoord Rotterdam, club où Johan 1er avait fini sa carrière en 1984. Trois mois après avoir surmonté une opération au cœur qui a failli l’emporter, le coach des Blaugrana, revenu en pleine forme, a lâché la clope, et son équipe cingle vers son premier titre en Liga depuis 1985. Cruyff a en outre déjà gagné cette C2 en 1987 avec l’Ajax et en 1989 avec le Barça… En face, Manchester, largué en championnat, fait aussi pâle figure que son entraîneur contesté, Alex Ferguson, qui avait failli gicler l’an passé, après quatre ans d’insuccès. En janvier 1990, un but de Mark Robins donnant à MU une victoire au troisième tour de la Cup lui a sauvé la mise, et la victoire finale contre Crystal Palace s’était jouée en replay (3-3 puis 1-0). On n’imagine mal les Red Devils triompher à Rotterdam. Sauf que…

Météo british, public anglais, âme mancunienne !

Alex Ferguson a lui aussi gagné la C2 avec Aberdeen contre le Real Madrid en 1983 (2-1). Et ses joueurs sont particulièrement remontés : « 1991, c’était la fin du bannissement de cinq ans des clubs anglais en coupes d’Europe, à la suite du désastre du Heysel,racontera le latéral gauche Clayton Blackmore. C’était grand de représenter les clubs anglais et d’arriver en finale contre Barcelone. Avant le bannissement, nos clubs gagnaient beaucoup de trophées européens, on avait même raflé six C1 d’affilée ! Mark Hughes nous avait motivés à la suite de notre victoire en FA Cup : « On doit gagner la Coupe d’Europe parce que les clubs anglais sont de retour. » À Rotterdam, on n’était pas stressés, aucune pression : c’était nouveau pour la plupart d’entre nous de jouer une finale de Coupe d’Europe. »Si le Barça aligne bien ses stars Michael Laudrup, Ronald Koeman et sa pléiade d’internationaux espagnols (Bakero, Eusébio, Salinas), il déplore le forfait de Hristo Stoichkov et du gardien titulaire Zubizarreta. Au moment du coup d’envoi, à 20h15, la pluie et le froid saisissent les Blaugrana peu habitués à cette météo anglaise qui ravit leurs adversaires. Le capitaine Bryan Robson guide ses gars avec sérénité : « Lorsque nous étions arrivés dans le stade du Kuip pour l’échauffement,se rappelle-t-il, les deux tiers du public étaient des fans de United : ça a encouragé les gars à réaliser une grande performance, ça a vraiment aidé l’équipe. » Le Barça qui n’est pas encore la Dream Team, joue en kit bleu ciel et marine dans un 3-1-4-2 qui annonce le futur 3-4-3 cruyffien. À l’époque, Johan aligne encore pas mal de Basques dont il loue le sens du devoir et du combat… Les Red Devils, en blanc, poussent à fond la caricature de club anglais d’alors : 4-4-2 british, contingent de Celtes (deux Gallois, un Écossais et un Irlandais) et fighting spirit très northern England… Et ce sont eux qui emballent vite la rencontre avec une percée plein axe de l’Écossais Brian Mc Clair lancé par Pallister. Il s’échappe seul et shoote sur la ligne des 16 mètres face au gardien Carles Busquets (père de Sergio), mais sur le terrain ravagé par la pluie, une bosse pourrit la frappe, et le ballon s’envole au-dessus des cages. Le Barça, très joueur, a été pris dans son dos, comme il le sera souvent ces années-là, pour rançon de son jeu audacieux porté vers l’avant… Les Catalans dominent tout de même la première période, mais sans trop approcher la très bien défendue surface mancunienne. Deux tirs de loin de Laudrup, à côté, puis de Goikoetxea, stoppé par Les Sealy, illustrent leur difficulté à inquiéter MU.

La revanche de Mark Hughes…

En seconde mi-temps, Alex Ferguson, qui a bien senti que les Barcelonais étaient un brin présomptueux, pousse ses gars à l’abordage. C’est sa pointe, Mark Hugues, numéro 10 au dos, qui va accentuer le danger : un lob trop long, puis un raid achevé d’un shoot puissant et contré en corner envoient le premier message fort. Lee Sharpe reprend du gauche sur une sortie lointaine de Busquets, mais la balle passe de peu à côté du but déserté ! Arrive la 67e minute… Coup franc indirect à 30 mètres dans l’axe botté par Robson au point de penalty… Tête de Steve Bruce qui lobe Busquets sorti trop loin aux 6 mètres… Sur la ligne de but, Mark Hugues prolonge du gauche le ballon qui plane vers les filets : 1-0 ! Un but anglais typique qui déclenche les ovations des 25 000 fans mancuniens ! L’action du second but de MU à la 74e est passée à la postérité par la voix du commentateur TV de la BBC dont les mots se passent de traduction : « There is a chance for another one here !… (Silence)… Maybe not now… (Silence)… Yes there is ! A fantastic goal by Hughes ! » Lancé tout seul dans l’axe, Hugues avait dribblé Busquets, mais en s’excentrant ensuite trop largement côté droit ( « Maybe not now » ). Mark le Gallois était tout de même parvenu à redresser la course du ballon d’un shoot violent en angle très fermé qui avait fini au fond des ficelles : 2-0 ! Avec les autres Diables rouges, Clayton Blackmore s’en va étreindre son grand pote Mark : « C’était sa revanche. Absolument. Mark en voulait à Barcelone qu’il avait rejoint en 1986 après avoir quitté United. Au Barça, ils ne l’avaient pas bien traité, ils ne lui avaient pas vraiment donné sa chance, au point de le prêter au Bayern la saison suivante. »Revenu à Man-U en 1988, Hughes ne s’imaginait pas qu’il retrouverait les Blaugrana sur sa route… Sous les yeux d’un Cruyff livide, engoncé dans son large imper, Ronald Koeman redonne un peu d’espoir aux siens à la 79e : un maître coup franc des 30 mètres bazardé à travers le mini-mur de MU qui finit à ras du poteau, en rebond vicelard ! Plus que 2-1. La fin de mach est épique. Bakero sert Pinilla qui égalise du gauche… mais hors-jeu ! À la 84e, Hughes s’échappe vers le hat trick quand Nando l’accroche hors de la surface : carton rouge ! À la toute fin, Blackmore sauve par miracle sur la ligne de but un tir en reprise de Laudrup. Et c’est fi-ni !… Manchester est champion et England is back ! L’Europe découvre mieux le tombeur inattendu de Johan Cruyff, ce Ferguson à la tronche de « rosbif », joufflu et mèche au vent. « Nous faisions là un pas de géant, c’est sûr. C’était une soirée formidable pour nous », écrira celui qui allait bientôt faire de « United » une place forte du football mondial…

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Chérif Ghemmour

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