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Mais pourquoi Lukas Podolski est-il encore appelé avec la Mannschaft ?

Par Sophie Serbini, à Cologne
Mais pourquoi Lukas Podolski est-il encore appelé avec la Mannschaft ?

De moins en moins important en club depuis quelques saisons déjà, Lukas Podolski continue à être sélectionné par Joachim Löw pour chaque rencontre internationale, et ce, malgré la concurrence féroce qui existe à son poste. Mais pourquoi tant d'amour pour le prince de Cologne?

À tout juste 30 ans, Lukas Podolski compte déjà bien plus de sélections que Michael Ballack, Jürgen Klinsmann et même Philipp Lahm. Cela peut surprendre, surtout au vu des dernières saisons de l’attaquant. Car c’est peu dire que Lukas Podolski ne brille plus vraiment sur les pelouses d’Europe depuis quelque temps déjà. Depuis son deuxième départ de Cologne en 2012, il erre comme une âme en peine sur le rectangle vert. Cette saison, il n’a marqué que quatre buts. Trois avec Arsenal, et un seulement sous le maillot de l’Inter Milan qu’il porte depuis le mois de janvier. Certes, il joue peu. Mais son apport en tant que remplaçant est des plus minimes. Rien de nouveau, en soi : Lukas Podolski a toujours été connu pour son rendement plus ou moins (surtout moins) important en club – on se rappellera notamment de l’épisode Bayern Munich, 26 malheureux buts en 106 rencontres.

Mais ses statistiques hallucinantes en sélection (notamment au début de sa carrière) plaidaient auparavant en sa faveur. Or depuis le Mondial 2010, son efficacité en sélection est en chute libre. En cinq ans, il n’a inscrit que six buts avec l’équipe nationale et n’a (évidemment) que très peu pesé sur le jeu de son équipe. Marco Reus, André Schürrle, Julian Draxler et même Mesut Özil, pourtant habitué à l’axe, lui ont très souvent été préférés (à juste titre, d’ailleurs) au cours de ces dernières saisons. De titulaire, il est devenu remplaçant de luxe. De remplaçant de luxe, il est devenu remplaçant tout court. Lors de la Coupe du monde au Brésil, il ne joue que 48 minutes sur toute la compétition et n’entre même pas lors de la démonstration face au Brésil. Des faits qui, mis bout à bout, font passer Joachim Löw auprès de l’Europe entière pour un malade qui continue à le sélectionner pour des raisons complètement obscures du type « alignement de Vénus dans la maison de Mars » . Mais outre-Rhin, le discours autour de Podolski et de son appartenance à l’équipe allemande est tout autre.

Prinz Poldi

Aussi proche des mecs du Bayern qu’il a côtoyés pendant quelques années que des jeunes dont il partage le même état d’esprit, Lukas Podolski sert de lien entre les différentes composantes de l’équipe. Certains pourraient dire de lui que c’est un « bon joueur de belote » ou « un mec de vestiaire » . Et c’est justement pour cette raison qu’il est toujours là. Depuis son arrivée à la tête de la Mannschaft, Joachim Löw accorde une attention toute particulière à ce genre de mecs sympatoches. Révélé lors de la Coupe du monde 2006 à la maison, Podolski est resté depuis cette époque une sorte de mascotte pour ses compatriotes. Il incarne, malgré ses origines polonaises, l’Allemand typique, celui qui supporte son équipe envers et contre tout, qui aime le barbecue et la bière et qui revient chaque année chez lui pour fêter le Karneval.

À Cologne, la ville qui l’a vu grandir, il est un dieu vivant. Et sa popularité, toujours aussi forte, dépasse largement l’espace rhénan. L’amour des Allemands est si grand pour lui qu’il n’est pas rare de croiser, même encore aujourd’hui alors que sa carrière bat de l’aile, des supporters de la Mannschaft avec un maillot floqué du 10 de Prinz Poldi. Un numéro 10 qu’il a d’ailleurs toujours gardé, et ce, malgré Mesut Özil ou Toni Kroos. Un numéro 10 que personne n’osera jamais lui enlever. Dans la presse, il y a bien (de temps à autre) quelques observateurs qui remettent en cause sa place dans le groupe, mais rien de bien méchant. Poldi fait partie des meubles et cela ne déplaît à personne. Il n’est plus titulaire et n’a, objectivement, plus le niveau pour faire partie de cette équipe, mais qu’importe. Avec son copain Schweini, Poldi est l’âme de cette équipe.

L’avenir n’appartient qu’à lui

« Mon objectif : jouer l’Euro en France et prendre ma retraite internationale derrière. » C’est avec ces mots que Lukas Podolski a clôturé ce lundi la conférence de presse d’avant-match précédant Allemagne-États-Unis. Son ambition peut sembler, à bien des égards, un brin démesurée, compte tenu de ses performances et de son avenir en club toujours très incertain. Pourtant la vérité est tout autre. Tant qu’il sera disponible, Poldi sera sélectionné. Pour les raisons déjà évoquées précédemment, mais aussi parce que ce nouveau rôle de remplaçant ne le dérange pas, tout simplement. À la différence de Michael Ballack en son temps, Lukas Podolski se contentera d’une place dans le groupe. « Bien sûr, je veux jouer » a-t-il assuré à Kicker en septembre dernier sans être dupe pour autant. Une demi-douzaine de joueurs sont plus prolifiques que lui à ce poste.

Un rôle de boute-en-train dans l’équipe, comme ce fut le cas lors de la dernière Coupe du monde, lui ira très bien. Et parce qu’il est extrêmement populaire au sein de l’équipe, Löw continuera de l’appeler. Pour ne froisser personne, mais aussi pour préserver l’esprit de groupe. Comme ce fut le cas pour Lahm, Klose et Mertesacker, la parole sera celle du joueur. Certaines nations ne respectent pas assez leurs idoles ; et s’il y a une chose qui ne pourra jamais être reprochée à Löw, c’est bien celle-là. Podolski n’est clairement plus indispensable au jeu de son équipe, mais il sait ô combien il compte dans le cœur des gens. Après tout, il est bien le seul joueur d’Allemagne à avoir une chanson qui lui ressemble.

Par Sophie Serbini, à Cologne

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