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Mahrez à Al-Ahli : l'argent, mais pas seulement

Par Alexandre Lejeune

L'Arabie saoudite s'est offert une nouvelle tête de gondole ce vendredi, avec l'arrivée à Al-Ahli de Riyad Mahrez. Plus qu'une histoire d'argent, ce transfert a aussi une envergure symbolique, voire politique, puisqu'il confirme une fois de plus que la Saudi Pro League cherche à attirer les meilleurs joueurs musulmans et/ou africains de la planète.

Mahrez à Al-Ahli : l'argent, mais pas seulement

Mais où va s’arrêter l’Arabie saoudite ? Voilà sans doute la question qui taraude les esprits de tous les directeurs sportifs européens en ce mercato d’été 2023. Chaque jour qui passe semble en tout cas nous faire comprendre quelque chose : les clubs saoudiens n’en sont qu’au début de leur développement astronomique, et il faut s’attendre à tout, même à ce que des joueurs dans la force de l’âge décident de filer dans la péninsule Arabique. Ce vendredi, c’est Riyad Mahrez, 32 ans seulement, qui a lui aussi choisi de tenter l’aventure de la Saudi Pro League. Surprenant car, même si l’Algérien a vécu une saison en dents de scie, parfois trop souvent mis sur le banc par un Pep Guardiola borné mais triomphal, il aurait pu rendre bien des services à d’autres écuries du gratin européen. Le PSG a par moments été lié au joueur – et l’association aurait eu du sens, Mahrez étant natif de Sarcelles et Paris en quête d’éléments offensifs pour remplacer Lionel Messi –, mais c’est bel et bien Al-Ahli qui a raflé la mise.

Un volet culturel et symbolique à prendre en compte

Ne soyons pas dupes : le virevoltant gaucher va forcément remplir son compte en banque (il devrait toucher un salaire de 35 millions d’euros par an contre un peu plus de 9 millions annuels à Manchester City), mais ce transfert revêt une dimension encore plus importante. En investissant massivement dans le sport, dans une quête de diversification de son économie afin de s’extirper de la rente pétrolière, l’Arabie saoudite sait qu’elle doit trouver des têtes d’affiche pour crédibiliser son projet. Et quoi de mieux que d’attirer des joueurs musulmans, qui verraient en ce pays une sorte d’eldorado, et surtout bien plus qu’un paradis économique ? Dans cette logique, Al-Ahli a donc attiré Édouard Mendy et Riyad Mahrez ; Kalidou Koulibaly est arrivé à Al-Hilal ; Seko Fofana a filé à Al-Nassr ; et N’Golo Kanté et Karim Benzema ont choisi Al-Ittihad.

C’est important d’être dans un pays musulman où je sens déjà que les gens m’aiment. J’ai envie de parler couramment la langue arabe, pour moi c’est important.

Karim Benzema

Le buteur français avait d’ailleurs été très transparent à ce sujet au moment de justifier son choix : « C’est important d’être dans un pays musulman où je sens déjà que les gens m’aiment. J’ai envie de parler couramment la langue arabe, pour moi c’est important. J’ai la chance d’être en Arabie saoudite, La Mecque est proche. Je suis croyant, donc c’est important pour moi. Je suis à ma place, c’est là où je vais me sentir le mieux. Quand j’ai discuté avec ma famille, ils étaient tous très contents, ils vont tous venir. Je sais que notre place est en Arabie saoudite. » Difficile d’imaginer que ces arguments ne soient pas dans la tête de Riyad Mahrez, lui qui a déjà évoqué publiquement à plusieurs reprises sa confession musulmane, et qui peut être considéré légitimement comme le meilleur joueur arabe de ces dix dernières années.

Quid de la sélection ?

Au-delà de la religion, Mendy, Fofana ou encore Mahrez font partie des joueurs africains les plus courtisés, et leur arrivée en Arabie saoudite pourrait inspirer certains autres à les rejoindre. Sadio Mané ne devrait pas tarder à débarquer à Al-Nassr, pendant qu’Ismaël Bennacer représente lui aussi une cible pour plusieurs de ces clubs aux moyens quasi illimités. « Ce qui se passe actuellement répond à la stratégie de Mohammed Ben Salmane, le prince héritier, qui veut utiliser le sport, et notamment le football, comme un levier de soft power. L’Arabie saoudite a fait de l’Afrique une de ses zones d’influence. Attirer des footballeurs africains, surtout s’ils sont connus, n’est donc pas un hasard », expliquait à ce titre le spécialiste en géopolitique du sport Jean-Baptiste Guégan il y a quelques jours dans les colonnes du Monde.

Reste désormais à savoir comment va se goupiller la suite de la carrière de Mahrez en sélection. Récemment, Djamel Belmadi avait été assez franc sur le choix de Victor Lekhal de rejoindre le Qatar, en expliquant qu’il « aurait préféré qu’il reste au Havre» et que la liste, où figurait le milieu de terrain, « était sortie avant sa signature au Qatar », laissant penser qu’il aurait pu ne pas y être si son choix avait été connu plus tôt. On peut néanmoins imaginer que le sélectionneur algérien ne se passera pas de son arme offensive numéro un, à quelques mois d’une CAN où les Verts devront laver leur élimination au premier tour en 2021. Rendez-vous en septembre pour la prochaine liste de Belmadi, qui devrait être riche en enseignements.

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