- Ligue 1
- J14
- Nice-Lyon (0-5)
Lyon Motorcycle Club
Voilà six semaines que les Lyonnais enchaînent les matchs pied au plancher, semblant rouler sur la concurrence grâce à une attaque pétaradante et un collectif qui colle à la route. De quoi changer de braquet et espérer atteindre des objectifs qui n'étaient qu'à peine formulés il y a quelques mois de ça.
« Fracas et violence. » Si les showrunners de la série sur l’Olympique lyonnais devaient trouver un titre à l’épisode qui est en train de s’écrire actuellement, c’est par ces mots qu’ils résumeraient le mieux la situation. Les Gones enchaînent à un rythme insoutenable, laissant grandir une machine qui sera difficile à dessouder autant en championnat qu’en Ligue Europa et qui a de quoi laisser rêveurs ses supporters. Depuis ce fameux match remporté face à Monaco le 13 octobre dernier dans les ultimes instants grâce à un exploit de Nabil Fekir (3-2), les Lyonnais ont enchaîné une série de huit victoires toutes compétitions confondues, avec pour seul accrochage un nul face à Montpellier le week-end dernier (0-0). Mieux, avec ce succès à Nice, ils réalisent leur meilleure série d’invincibilité depuis quatre ans, où ils avaient déjà cumulé douze matchs sans défaite entre le 5 décembre 2013 et le 26 janvier 2014. C’est simple : mis sous pression avant ce chapitre victorieux, Bruno Génésio a depuis trouvé un équilibre qui permet à son équipe de pointer à la deuxième place du classement, acquise grâce à sa différence de buts, en attendant le résultat du choc entre Monaco et Paris.
Puissance de feu
Alors que le regain de forme des Lyonnais a souvent été associé à un Fekir qui marche sur l’eau, ses coéquipiers ont démontré ce dimanche à l’Allianz Riviera qu’ils pouvaient également faire des étincelles sans leur maître à jouer. Un jeu qui va toujours vers l’avant, percutant en contre plein axe ou sur les côtés, qui ne laisse que peu de chances à une défense aussi friable que celle de Nice. Memphis Depay, double buteur, s’est mué en leader offensif, partageant la caution technique avec un Houssem Aouar aux pieds de velours et idéal dans sa mission de transmission ; Mariano a fait du Mariano en se battant sur tous les ballons et en mettant la pression sur l’arrière-garde niçoise ; alors que Cornet a remplacé Bertrand Traoré, actuellement blessé, en apportant la même vitesse que son collègue burkinabè. Sans oublier les jeunes formés à Lyon, comme Myziane Maolida (qui a inscrit ses deux premiers buts en pro cette semaine) et très prochainement Amine Gouiri, qui amènent une profondeur de banc intéressante. Une efficacité létale qui se traduit par vingt-six buts sur les neuf derniers matchs, donc cinq également dans le derby, et leur permet de talonner le PSG en matière de puissance offensive.
Les doutes dans le rétroviseur
Si cette force de frappe est si impressionnante, c’est qu’elle s’appuie sur une solidité défensive retrouvée. La paire Marcelo-Morel, avec Diakhaby en back-up, protège parfaitement un Anthony Lopes qui n’a plus encaissé de buts depuis six rencontres. La sentinelle Lucas Tousart et les pistons Tete et Marçal huilent tout ce mécanisme qui, pour peu qu’il confirme toutes ses promesses, peut clairement afficher de belles ambitions pour la suite. Bien loin de ce qu’on craignait en début de saison, au vu du nombre d’arrivées et du départ des anciennes pièces maîtresses qu’étaient Lacazette, Tolisso et Gonalons. Surtout que l’OL a déjà passé les principaux obstacles de sa première partie de saison : il est déjà qualifié pour les seizièmes de finale en Ligue Europa et a déjà joué ses plus gros rivaux en Ligue 1, excepté Marseille qu’il recevra à la mi-décembre. De quoi donner du temps à Génésio pour peaufiner les derniers détails d’un collectif qui pourra clairement essayer de mettre sous pression Paris et d’accrocher une seconde place. Sans oublier la perspective de disputer une finale européenne dans son « formidable outil » du Groupama Stadium. Aulas s’en frotte déjà les mains et garde le polish dans sa poche pour faire briller cette belle bécane avec laquelle il peut enfin frimer.
Par Mathieu Rollinger