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Lucas Tousart : « Je veux devenir une vraie rampe de lancement »

Par Alexandre Doskov, à Ljubljana
Lucas Tousart : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Je veux devenir une vraie rampe de lancement<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pendant que les Bleus attendent gentiment juin prochain et la Coupe du monde, leurs petits frères Bleuets écrasent leur groupe de qualification pour l'Euro 2019. Et alors que les Espoirs tenteront ce soir en Slovénie d'obtenir une cinquième victoire en cinq matchs, Lucas Tousart fait le point sur son début de saison d'hyperactif. Avec au menu des bains froids, des réseaux sociaux, Nabil Fekir et plein de petites autres réjouissances.

L’OL a une très belle attaque cette saison, et a déjà planté plus de 30 buts en Ligue 1. Bon, et toi, ton premier but, il est pour quand ?Ah je ne pensais pas que t’allais commencer par ça ! (Rires.) Non, mais voilà, ce n’est pas forcément mon rôle sur le terrain, donc ça viendra quand ça viendra. Il y en a qui se chargent de mettre des buts à ma place, et beaucoup de buts !

Tu sais déjà comment tu vas le célébrer ?Oui, j’ai quelques petites idées parce qu’on me chambre pas mal par rapport à ça ! Donc je sais comment je vais le célébrer.

Depuis le début de saison, tu as joué tous les matchs en Ligue 1 et en Ligue Europa, sans compter ceux avec l’équipe de France U21. Et en étant titulaire à chaque fois. Tu as la réputation d’être infatigable, mais en vrai, tu ne commences pas à avoir les jambes un peu lourdes ?Pour l’instant, ça va, même si j’ai eu une période un peu compliquée au mois de septembre. Quand on joue tous les trois jours, j’essaye de bien récupérer, donc si tu dors bien et que tu t’alimentes bien, après, sur le terrain, ça va.

Et ces quelques matchs où tu étais un peu moins performant, c’était un coup de fatigue ? Tu ne t’attendais pas à ce que ça soit aussi exigeant de jouer si souvent ?Je ne sais pas comment te dire… J’ai eu pas mal de sollicitations en dehors, et c’est vrai que ça fatigue un peu. Je voulais me recentrer sur le terrain, je pense que c’est le plus important.

Le fait d’être devenu titulaire indiscutable cette saison, ça a changé quelque chose dans ta façon de travailler, de te préparer ?Non, je reste sur la lignée de la saison dernière. Après, ça a changé quelque chose parce que quand on joue tout le temps, on apprend à se gérer petit à petit. On connaît de mieux en mieux son corps, on sait ce qu’on a besoin de faire ou non, voir les moments où on peut pousser un peu plus à l’entraînement, ou au contraire quand il faut pousser un peu moins. Et il y a aussi la préparation invisible, les bains froids, la cryothérapie, des trucs qui permettent d’être mieux sur ses jambes sur le terrain.

Quels sont les aspects de ton jeu sur lesquels tu as le plus envie de progresser ? La vitesse d’exécution, la projection vers l’avant ?Oui, c’est là-dessus que j’ai envie de progresser encore. On sait que j’ai des capacités à récupérer le ballon, et que je suis présent dans les duels. Mais je veux encore progresser dans le jeu, devenir une vraie rampe de lancement pour l’équipe. J’ai encore des progrès à faire dans ce domaine-là, mais ça va venir petit à petit, avec la confiance.

En parlant de duels, toi qui aimes bien jouer des épaules, tu es le Lyonnais qui a pris le plus de cartons jaunes cette saison. Tu vas lever un peu le pied sur les contacts ou pas du tout ?Non, pas plus que ça. J’en ai deux qui sont déjà annulés parce qu’ils étaient au début de saison, maintenant je n’en ai plus qu’un en Ligue 1. Celui que j’ai pris au dernier match, à Sainté. Donc non, c’est la vie. Pour l’instant, je n’ai pas été suspendu. C’est le jeu, c’est comme ça !

Tu es très peu actif sur les réseaux sociaux. Tes derniers posts Intagram et Twitter remontaient à juin dernier, mais le 8 novembre tu as posté : « J’ai fait une petite pause de réseaux sociaux, mais me voilà de retour. » Et depuis, bam ! Trois tweets en trois jours, des photos etc. C’est quoi ce grand come back là ? (Rires.) C’est vrai, c’est vrai… Mais je n’ai pas mis « grand retour » , quand même ! J’ai dit « Je suis de retour. » Si tu veux, ça faisait un moment que je n’avais pas posté. Moi, c’est quelque chose qui ne me vient pas forcément à l’esprit. Mais c’est important pour les gens parce qu’à Lyon, je deviens de plus en plus suivi. Les gens demandent à voir ce que je fais en dehors, je pense qu’à l’OL, il y a pas mal de gens qui m’aiment bien et qui voudraient me suivre encore plus, donc j’avais envie de mettre en plus quelque chose pour les réseaux. Donc là, voilà ! J’ai pris le temps et j’ai choisi mon retour. Ce n’était pas forcément calculé par rapport au derby qu’on a gagné, mais ça tombait bien et maintenant, je ne vais pas m’arrêter de mettre des posts !

Tu as été capitaine de l’équipe de France U19 puis U20, mais en arrivant chez les Espoirs, tu as dû abandonner ton brassard. Pas trop triste ?Non, pas du tout ! Le brassard, c’est quelque chose d’accessoire on va dire. Ce n’est pas ce qui m’importe le plus. On a des qualifications à réussir, on a envie de se qualifier, donc le plus important c’est l’équipe.

À Lyon, le problème est réglé puisque Fekir est capitaine. Il a vraiment l’air de faire l’unanimité au sein des joueurs. Pourquoi ça vous semble aussi naturel de le voir avec le brassard ?Déjà, je pense que c’est un leader de terrain.

Nabil, depuis le début de saison, il emmène tout le monde avec lui. C’est vraiment le boss.

Nabil, depuis le début de saison, il emmène tout le monde avec lui. C’est vraiment le boss. Et en dehors, c’est vrai qu’on ne le savait pas, mais il est en train de s’imposer. Et d’ici à la fin de la saison, je pense que ça va devenir un capitaine encore plus costaud aux yeux de tous. Vraiment. C’est un capitaine qui fait l’unanimité. Quand je dis que c’est le boss, c’est vrai, alors qu’il n’avait pas forcément l’habitude de prendre la parole l’année dernière. Cette année, il prend son rôle à cœur.

C’est intéressant que tu dises ça, c’est vrai qu’il a l’air d’être un garçon discret. Mais quand il faut parler dans le vestiaire, il est présent ?Oui, il est discret, mais maintenant, c’est lui qui prend la parole dans le vestiaire avant les matchs, après les matchs… Il dit les choses quand il le faut, il est vraiment investi dans son poste et ça lui fait du bien d’être capitaine.

On va parler deux minutes de sa célébration contre Saint-Étienne. C’est un geste qui a ravi les fans de foot, ceux qui aiment l’intensité et les matchs qui font vibrer, mais qui a horrifié les dirigeants de la Ligue 1. Ce fossé entre les fans de ce sport et ceux qui le dirigent est quand même triste, non ?C’est vrai, c’est triste qu’on en arrive là. Je pense que Nabil, quand il a fait son geste, il ne pensait pas du tout qu’il allait y avoir ces répercussions-là. À aucun moment. À mon avis, quand il a enlevé son maillot, il est lyonnais, il a le derby dans le cœur, donc il avait envie de faire plaisir à ses supporters. Il ne pensait pas que derrière, il y aurait des discours, des personnes qui allaient parler. Et il ne pensait pas du tout qu’il allait y avoir un envahissement de terrain. Normalement, un stade, c’est sécurisé à 100%, donc les spectateurs n’ont pas à rentrer sur la pelouse. Ce qu’il s’est passé a été la cause de l’envahissement, mais il ne faut pas se focaliser sur le geste de Nabil. Il faut se demander pourquoi les mecs sont entrés sur le terrain. C’est ça, le problème, s’il y en a un à soulever.

Au moment de la célébration, tu venais d’être remplacé, tu étais sur le banc, et tu étais en train de te faire interviewer par Paganelli…Oui, j’étais interviewé, je n’ai pas tout compris ! D’ailleurs, je crois que je lui dis : « Attends ! Attends ! Attends ! » Le temps que je regarde ce qu’il se passe ! Il voulait me poser trop de questions, il n’avait pas encore compris qu’on allait se faire envahir, donc ça pouvait être dangereux. (Rires.) Non, mais quand j’ai vu ça, déjà on gagnait 5-0, je me disais qu’on était en train de faire un gros coup, et Nabil a fait ce geste-là. C’est triste que ça se soit terminé comme ça, avec l’envahissement.

L’OL reste sur un quatrième place en Ligue 1 et une demi-finale de Ligue Europa. Pour faire mieux cette saison, il faudra accrocher un podium et une finale. Sacré programme !(Rires.) Oui, c’est un sacré programme ! Ça serait magnifique, mais c’est tôt, on ne s’enflamme pas. En Ligue Europa, avant qu’on arrive en demi-finale, il y en a eu des matchs aller-retour, des tournants… Donc non, pour l’instant, on ne s’enflamme pas. On sait qu’on est sur une bonne période, mais que la bonne forme de l’équipe ne tient pas à grand-chose. On reste dans ce qu’on sait faire, c’est fragile, on peut vite avoir des contre-performances. Il faut rester sur notre ligne et continuer comme ça.

Après votre défaite cruelle au Parc des Princes en septembre, certains Lyonnais n’avaient pas l’air plus déçus que ça. Ils donnaient presque l’impression d’être soulagés d’avoir limité la casse et de ne pas avoir pris une rouste trop violente. Il y a vraiment un tel écart entre le PSG et les autres équipes cette saison ? Si tu veux, je pense que cette année, on sait tous que Paris est supérieur. On le sait, dans nos têtes, on ne le cache pas. Paris est supérieur à tout le monde en Ligue 1, et même ce qu’ils font en Ligue des champions, c’est énorme. Maintenant, on sait qu’ils peuvent avoir des moments d’égarement et il y a certains matchs où ils se sont fait piéger. Il y a eu le match nul à Montpellier, et je pense que sur certains matchs, ils sont prenables. Donc il y a toujours une part d’envie d’aller les bousculer. On sait qu’ils sont intouchables, mais forcément, quand on joue contre eux, on a envie d’être la première équipe à les faire flancher. On sait tous que ça va être très dur, mais on sait aussi qu’il y a une chance sur je ne sais pas combien d’obtenir un bon résultat à Paris. S’ils sont dans un mauvais jour, tu vois, il y a moyen.

En équipe de France U21, il y a une belle mafia lyonnaise qui est en train de s’installer. Entre toi, Aouar, Diakhaby, Ndombele… Vous êtes en train de l’envahir, cette sélection !(Rires.) Une mafia ! C’est vrai qu’il y a beaucoup de Lyonnais, ça fait plaisir. Ça veut dire qu’on travaille bien en club, qu’on a des bons résultats, et que nous les jeunes, on arrive à pointer le bout de notre nez. Tout le club doit être satisfait de nous, on est appelés en Espoirs, en U20, en U19… Ça veut dire qu’à Lyon, la formation se passe bien et que quand les jeunes du centre arrivent chez les pros, ils réussissent à faire leur chemin.

Ces derniers mois, tu jouais chez les Espoirs avec Benjamin Pavard, qui vient de débarquer en équipe A. Il s’y attendait ?Non, il ne s’y attendait pas du tout ! Il n’avait pas été averti, quand il a vu sa sélection, il n’était pas au courant. Il s’attendait à être dans la liste des Espoirs, comme d’habitude.

Et toi, ça te donne des idées ?Non, pas forcément. À mon poste, c’est plus compliqué, il y a beaucoup plus de monde. Je suis bien avec les Espoirs, on travaille, et pour l’instant, le reste est encore loin.

Dans cet article :
Un espoir lyonnais s’envole vers la Juventus
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