LOSC : Saison sèche

« Le score est logique. Chaque équipe a eu l’occasion de s’imposer. Il nous manque encore de la lucidité dans le dernier geste… » . A la sortie des vestiaires du 0-0 obtenu à Valenciennes ce week-end, Claude Puel connaissait par cœur son discours.

Quinzième avec deux points d’avance sur le potentiel relégué sochalien (18ème), le club présidé par Michel Seydoux est dans une sale position. Pourtant, si l’on ne devait s’en tenir qu’aux chiffres, on pourrait se dire que la saison des “Dogues” suit le pas des précédents exercices.

Avant de se déplacer ce soir à Bollaert en match en retard, le LOSC peut se vanter de posséder une meilleure défense que l’OL et Bordeaux. Ainsi, quand les filets lyonnais tremblent vingt-six fois et qu’Ulrich Ramé a été cherché à trente reprises le cuir au fond de ses filets, l’arrière-garde nordiste se réjouit de n’avoir encaissé que vingt-trois pions depuis le début du championnat.

Malgré les départs de Tavlaridis et de Chalmé cet été, les candidats défilent sans réellement parvenir à plier cette défense de fer. Dans les cages, Sylva, bien suppléé par Malicki lors de son voyage à la CAN, rend des copies propres, sans forcément exceller.

En fait, le principal artisan de cette imperméabilité se trouve sur le banc et diffuse sa science avec un accent tarnais. Claude Puel est amoureux du Nord, même dans la tempête. Son nouveau relais sur le terrain s’appelle Franck Béria. Transfuge du FC Metz, le latéral droit (parfois utilisé dans l’axe) a participé à toutes les rencontres des “Dogues”, qu’il pleuve, qu’ils perdent ou qu’ils tentent.

Malgré ses 6 petites défaites en vingt-sept rounds et son encourageante moyenne de 0,85 but encaissé par match, la quinzième position au classement général et le spectre de la relégation sont formels : quelqu’un ou quelque chose tire l’équipe vers le bas.

Non rien de rien, non l’attaque de Lille ne vaut rien. L’année dernière, Lille avait terminé 10ème de Ligue 1. Moins bien que les deux années précédentes (3ème et 2ème), le canon des critiques ne se tournait toutefois pas sur la tempe des performances nordistes.

Cet été, Peter Odem « chicken » wingie a quitté la baraque à frites au profit des mets locaux (motiv’) de Moscou. De son côté, le double « Key » Kader Keita a été invité dans la maison lyonnaise par Gérard Houllier. Perrin s’est chargé de changer la serrure entre temps.

Dépeuplés offensivement, les “Dogues” ont dans un premier temps fait confiance à Fauvergue et Mirallas. Une mauvaise idée qui a déclenché le transfert de l’année : Ajax, Milan, Barça, Newcastle, Valence, Eindhoven et…Lille ! Le gros Pat a débarqué dans le Nord avec son baluchon sur les épaules. On s’attendait à des histoires de sexe sans préservatif ni consentement mutuel, de soirées alcoolisées, etc..Finalement, Kluivert est sage, sage comme Emile et Images.

Malgré les notes et les critiques que lui réserve souvent L’Equipe, le Batave a planté quatre fois en huit titularisations. Un chiffre suffisant pour faire de lui le meilleur réalisateur du club à égalité avec Cabaye et Bastos. Triste.

Les soucis d’efficacité devant le but n’étant pas réglés au mercato hivernal, la charité nordiste a proposé un hébergement à PAF, celui dont le blaze renvoie surtout au bruit généré par ses frappes dévissées. Frau, une imposture. Devrait rebondir à Sochaux en cas de descente du club doubiste.

Le milieu en ch’triangle

A son échelle, le milieu de terrain qui gambade sur le pré du Stadium Nord a quelque chose de lyonnais, d’inspiration catalane.

En réussissant à attirer Rio Mavuba cet hiver, Claude Puel a enfin pu révolutionner son milieu de terrain old school en le transformant en un triangle un peu plus glamour.

Chargés de la récupération et de la remontée du ballon, Makoun, Mavuba et Cabaye mettent enfin un peu de talent au milieu de la sueur rougeaude qui a souvent été le seul symbole de la récente réussite nordiste.

Bon point aussi pour Ludo Obraniak, crâne rasé, sourcils froncés et bonne technique, même si ses offrandes sont en grande partie mal exploitées par les peintres qui font office d’attaquants.

N’empêche, ça fait toujours bizarre de voir Kluivert enlasser Obraniak, Plestan et compagnie.

Matthieu Pécot
Lens-Lille, 18h45 (19ème journée, match en retard)