- Liga
- J22
- Athletic Bilbao/Espanyol Barcelone
Llorente vole vers l’Euro
De retour en grande forme, Fernando Llorente rêve de guider Bilbao vers l’Europe d’en haut et de se faire une place à l’Euro. Convoité en Angleterre, cette deuxième partie de saison pourrait être décisive pour la suite de sa carrière.
2012 commence bien pour Fernando Llorente. En un mois, l’attaquant basque a scoré huit fois. Cinq pions en championnat, trois en Coupe du Roi. Mieux que Messi, mieux que Cristiano Ronaldo. Mieux que n’importe qui en Espagne et probablement en Europe. « – Alors, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour cette année mon p’tit Fernando ? – L’Europe, l’Euro, et pourquoi pas l’Angleterre tiens » . En Liga, le Real a lâché le Barca en tête du championnat. L’occasion, peut-être, de porter son regard sur d’autres équipes. Comme Bilbao. L’équipe en forme, l’équipe à suivre. La bande à Bielsa est engagée sur tous les tableaux. Elle est aux portes de la finale de la Coupe du Roi, elle fait partie des outsiders de l’Europa League et est candidate aux places qualificatives pour la Ligue des champions en Liga. Son meilleur buteur est en grande forme, et il est excité. Cette année 2012, c’est peut-être bien la sienne.
L’enfant du pays
La semaine dernière, Llorente inscrivait face au Rayo Vallecano son premier triplé depuis… son deuxième match en équipe première en 2005, un soir de Coupe où le gamin à la gueule d’acteur US des années 80 a définitivement convaincu ses dirigeants. Au club depuis ses 12 ans, il est l’élu. L’enfant du pays qui guidera l’Athletic Bilbao vers les sommets et qui redorera le blason basque, poussiéreux depuis le triplé de 1984 (coupe, championnat, supercoupe). Oui, sauf que l’affaire n’est pas aussi simple. Llorente, ce n’est pas le talent pur qui explose du jour au lendemain. Le gamin de Rincon de Soto a d’abord eu besoin de trois ans pour devenir titulaire indiscutable à la pointe de l’Athletic, le temps d’envoyer Urzaiz au placard et Aduriz aller voir ailleurs. La progression est lente, mais constante. 11, 13, 14 puis 18 buts ces quatre dernières années en championnat. A la mi-saison, il en est à 10 buts en 17 matchs.
A bientôt 27 ans, Llorente se rapproche sans doute du top de sa carrière. Pourtant, à l’image de son parcours, sa saison n’est pas un long fleuve tranquille. Irrégulier, puis blessé, il a trop peu pesé sur la première partie de saison. Mais contrairement à ce qu’il se dit, Marcelo Bielsa n’est pas complètement fou. Son arme, son atout, c’est son numéro 19. Ce mois de janvier en est la preuve. L’objectif va être de le garder en fin de saison. La discussion est engagée avec Josu Urrutia, le président, pour prolonger et revaloriser le plus gros contrat du club, qui prendra fin l’année prochaine. Mais déjà, les poids lourds de la Premier League ont fait part de leur intérêt pour le mètre 93 de l’international espagnol, qui est partagé entre donner un nouvel élan à sa carrière et s’inscrire dans le projet Bielsa.
L’Euro avant l’Angleterre ?
Quoi qu’il en soit, d’ici cet été, Llorente veut briller. Les bons résultats de Bilbao, c’est sa chance. Avant de penser à l’Angleterre, il va devoir se concentrer sur l’Euro. Aligner les pions en Liga et montrer sa tête en Europa League devraient lui permettre d’être dans la liste de Del Bosque. L’Europe, ça lui plait. Pour sa première campagne européenne avec l’Athtletic Bilbao il y a deux ans, il avait planté 8 buts en 10 matchs. La plupart de la tronche, évidemment. Meilleur buteur de la Coupe du Monde des moins de 20 ans en 2005, il a raté le train par la suite. Il a dû attendre fin 2008 pour porter la camiseta roja, ratant de peu l’Euro suisso-autrichien. Cette fois, il veut en être. Il faisait bien partie du voyage en Afrique du Sud, mais il n’a joué que vingt minutes face au Portugal.
Llorente en veut plus. La concurrence est rude, mais la tendance est bonne. Qui occupera la pointe de l’attaque espagnole cet été ? Villa est encore incertain, Torres joue une fois sur deux et ne marque jamais. Del Bosque observera de près les performances de trois hommes en Liga : Negredo, Soldado et Llorente. Le Basque a le profil le plus atypique, et s’est montré décisif par deux fois pendant les éliminatoires, face à la Lituanie et l’Ecosse (trois buts). Depuis son titre de championne du monde, l’Espagne bute sur tous les gros, elle est trop prévisible et manque d’alternatives dans son jeu. Llorente pourrait en être une.
Par Léo Ruiz