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- PSG-Bayern (1-2)
Au Bayern, des monstres et Kompany
Avant de se recroqueviller en deuxième période et de se refermer sur lui-même, le Bayern Munich a éteint un PSG si souverain en 2025 grâce à un plan tactique parfait. La machine de Vincent Kompany est parfaitement huilée et semble promise à un avenir radieux.
Le Bayern et le Paris Saint-Germain, forts de leurs différences, n’ont jamais compté parmi les meilleurs amis du monde. À vrai dire, on pourrait même parler d’une certaine inimitié. Depuis l’arrivée de QSI à Paris, tout du moins. À l’origine, des différends idéologiques forts, qui ont aussi laissé place à de nombreuses confrontations en Ligue des champions ces dernières années, dont une finale, en 2020, que le Bayern avait pris un malin plaisir à emporter.
Ce mardi soir, il y a aussi fort à parier que les Bavarois débarquaient dans la capitale avec la franche envie d’en découdre et de faire revenir sur terre une équipe qui marchait sur l’eau en 2025. Battus par ces mêmes Parisiens aux États-Unis en juillet dans un match qui sentait la poudre, révélateur pour une compétition sans âme, les Allemands y avaient déjà montré les prémices d’un potentiel bousculement de la hiérarchie. Porte d’Auteuil, lors d’une soirée de début novembre, ils ont clairement renversé la table et mis un point final aux bruits qui montaient, selon lesquels Paris avait un chemin tout tracé jusqu’au doublé.
Un plan et des idées
« À 11 contre 11, le Bayern était plus fort, sans aucun doute […] ils auraient mérité de marquer un but de plus. » Les mots sont de Luis Enrique lui-même et sans équivoque. Longtemps au Parc des Princes, il n’y a eu qu’une équipe sur le terrain. Il y a fort à croire que si les fils ne s’étaient pas touchés chez Luis Diaz, il n’y en aurait eu qu’une toute la soirée et que la leçon se serait transformée en humiliation à la maison. En témoigne la franche occasion à mettre au crédit de Harry Kane dans la foulée du carton rouge, avant la pause. Sur le pré, et même sans la possession, on a longtemps vu une seule équipe. On pourrait ressortir quelques prestations individuelles, comme la justesse d’un Kane à sa main, la malice d’un Michael Olise, le sang-froid de Luis Díaz devant le but, l’énergie d’un Serge Gnabry transfiguré ou encore la robustesse et la maîtrise de Jonathan Tah et de Dayot Upamecano derrière, mais c’est l’équipe qu’il faut mettre en avant.
Ça se joue sur les batailles individuelles, sur les petits moments de récupération. »
Si le Bayern a fait mordre la poussière au PSG, il le doit à un bloc équipe positionné très haut sur le terrain, à une activité folle pour presser et mettre en difficulté les Parisiens à la relance, ainsi qu’à une asphyxie opérée à 70 mètres de son propre but. Et à la récupération ? Des joueurs qui se déplacent dans les espaces libres, qui jouent en une touche, et qui cherchent à aller vers le but immédiatement. Avec ce cocktail, Paris aurait pu prendre l’eau. Aleksandar Pavlović, Joshua Kimmich, Kane ou encore Gnabry sur le poteau ont eu ces balles de break, sans le regretter finalement. Pour illustrer tout ça, il suffit d’écouter Kimmich en zone mixte, qui a souligné l’intensité physique et l’agressivité de son équipe : « C’était l’une des périodes les plus intenses de ma carrière. »
Le Bayern devient la 1er club de l'histoire à enchainer 3 victoires consécutives au Parc des Princes contre le @PSG_inside en @ChampionsLeague. #PSGBAY
— Stats Foot (@Statsdufoot) November 4, 2025
Vincent Kompany ne déviait d’ailleurs pas de cette idée face aux médias après la rencontre. « Le PSG joue avec une intensité incroyable, avec un pressing total et on a l’habitude de faire la même chose, donc ça se joue sur les batailles individuelles, sur les petits moments de récupération, a-t-il confié. Ces petits morceaux de match font qu’on a eu une bonne première mi-temps. » Résultat, Paris a concédé deux buts sur deux pertes de balles, même si le deuxième doit surtout à une erreur individuelle de Marquinhos. En conférence de presse, Kompany avait le succès modeste, mais il pouvait tout de même savourer, rappelant quelques éléments indispensables à la victoire : « C’est la base qui compte plus qu’autre chose, dans le sens où il faut gagner les duels, récupérer les deuxième ballons, essayer d’aller vers l’avant quand on le récupère. »
Défendre ? C’est OK !
Si la deuxième période a été une longue phase de domination parisienne, elle a surtout été stérile, grâce à la mise en échec des offensives parisiennes. On savait le Bayern capable de défendre pour mieux piquer en contre, il l’a montré ce soir. Sans les contres, infériorité numérique oblige, mais lorsque la bête s’est recroquevillée sur elle-même, il a fallu pléthore de centres et de tentatives pour la faire craquer. Une fois, pas deux. Le mérite ne revenant pas seulement au bloc défensif mais une nouvelle fois à l’entièreté du collectif. Il suffit ainsi de voir le nombre de frappes contrées par Kane pour en être convaincu ou de compter les retours défensifs d’Olise pour l’être encore un peu plus.
What it means ❤️🔥 pic.twitter.com/6tSGnob6xl
— FC Bayern München (@FCBayern) November 4, 2025
Kompany, qui a désormais une bonne gueule de kryptonite de Luis Enrique, est en tout cas en train de réussi son pari. Débarqué en provenance de Burnley, malgré une relégation en Championship, le Belge a construit une équipe de domination, conquérante et surtout, sûre de son football. À Paris elle peut-être lâché l’une de ses meilleures partitions de la saison. Même si c’est à la fin de l’hiver et au printemps que le monstre sera vraiment attendu.
PSG : il y a des soirs comme ça...Par Julien Faure, au Parc des Princes




















