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L'arbitrage français en quête de modernité et d'ouverture

Par Clément Gavard, à la FFF

À quelques jours de la reprise des championnats professionnels français, la Direction de l'arbitrage présentait ce jeudi matin ses objectifs et les nouvelles directives pour la saison à venir. Au centre des préoccupations, une volonté de favoriser le jeu, le spectacle, et une envie de continuer à s'ouvrir plutôt que de se fermer.

L'arbitrage français en quête de modernité et d'ouverture

La rentrée des classes est toujours une belle occasion pour prendre quelques bonnes résolutions, en même temps que l’on fixe ses ambitions pour l’année à venir. Le monde du foot n’échappe pas à cette tradition. Ce jeudi matin, à quelques jours de la reprise des championnats de Ligue 1 et de Ligue 2, les pontes de l’arbitrage français ont présenté les objectifs et les directives techniques pour la saison 2023-2024 à une dizaine de journalistes à la FFF, boulevard de Grenelle. « L’arbitrage français va bien », a lancé le président Philippe Diallo dans une vidéo enregistrée à distance, avant qu’Antony Gautier (directeur de l’arbitrage), Stéphane Lannoy (directeur technique délégué à l’arbitrage professionnel) et Éric Borghini (président de la commission fédérale des arbitres) ne développent leur vision et répondent aux questions. En attendant les actes sur les terrains dans les prochaines semaines, le discours général incite à l’optimisme, entre l’envie de favoriser le spectacle, tout en continuant de protéger les joueurs, et la volonté de s’ouvrir aux échanges et aux dialogues pour humaniser les arbitres. Voici ce qu’il faut en retenir.

Un plan de modernisation

Un mot est revenu dans la bouche des trois dirigeants : la modernisation. Un terme qui peut vouloir dire beaucoup de choses, mais qui a été décliné ici en trois piliers. Le premier, c’est l’optimisation de la performance des arbitres professionnels, c’est-à-dire leur donner les moyens et les outils pour être encore meilleurs. Le deuxième consiste à établir une stratégie de développement de l’arbitrage féminin. Le troisième, c’est la mise en place d’un modèle français de formation à l’arbitrage, un peu à l’image de la DTN, pour fidéliser et détecter les sifflets les plus prometteurs de l’Hexagone. Un triptyque s’accompagnant d’une nouvelle organisation à la direction technique de l’arbitrage avec un pôle administratif et un pôle technique, pour plus de clarté (voir l’image ci-dessous).

La nouvelle organisation de la DTA
La nouvelle organisation de la DTA

Contacts, second avertissement, VAR… Des nouvelles consignes pour plus de spectacle

En ce qui concerne les directives pour la nouvelle saison à venir, trois grands thèmes sont ressortis de la présentation : favoriser le jeu et le spectacle, protéger l’image du foot et tendre vers une meilleure gestion des mains dans la surface (voir plus bas). Des principes présentés aux hommes en noir la semaine dernière lors du stage estival à Clairefontaine. Il leur a été demandé de ne pas siffler les micro-contacts pour fluidifier le jeu, en prenant la première période de PSG-Reims en janvier dernier comme exemple (six coups francs seulement en 45 minutes). L’objectif, aussi, est d’augmenter le temps de jeu effectif, alors que la Ligue 1 a été le meilleur élève des cinq grands championnats la saison dernière dans ce domaine, selon une étude de l’UEFA transmise à la FFF (voir l’image ci-dessous).

Une étude transmise par l’UEFA à la FFF
Une étude transmise par l’UEFA à la FFF

Par ailleurs, Stéphane Lannoy a mis l’accent sur le besoin d’une « gestion plus efficiente et précise du second avertissement ». Il sera question de « faire preuve de discernement et d’intelligence contextuelle », a précisé Antony Gautier pendant que des exemples vidéos défilaient à l’écran. Concrètement, faire preuve de psychologie et ne pas sanctionner une faute légère d’une deuxième biscotte. « L’arbitre n’est pas un policier, un censeur. Son objectif est de garder tous les acteurs du jeu sur le terrain et favoriser le jeu et le spectacle », pouvait-on lire sur la présentation. L’exclusion incontournable doit intervenir en cas de « mise en danger de l’intégrité physique, de la santé du joueur ». Les arbitres doivent également continuer de considérer la VAR comme « un outil pour les aider », même si les assistants ont désormais la consigne de lever leur drapeau dès que l’écart est « significatif » pour un hors-jeu, plutôt que de laisser l’action se dérouler. Surtout, la vraie bonne nouvelle est sortie de la bouche de M. Gautier : « Le recours à l’assistance vidéo n’aura plus systématiquement un impact sur la notation des arbitres, ça ne doit pas être une crainte chez eux. » Enfin !

Le temps additionnel à rallonge, bientôt la norme en France ? 

Les affamés de ballon rond devraient avoir le droit à un peu plus de rab cette saison sur les pelouses françaises. Antony Gautier et Stéphane Lannoy ont insisté sur la compensation du temps de jeu perdu pendant la rencontre à travers le temps additionnel, qui doit prendre en compte les remplacements, les joueurs blessés et… les célébrations de but. Une nouveauté figurant dans la loi 7 sur la durée du match et qui permettra aux arbitres de stopper leur chronomètre le temps que les joueurs se congratulent après un pion. Pour le reste, il sera toujours question d’interprétation et de ressenti personnel, même s’il a été demandé aux sifflets français d’appliquer le même décompte à toutes les rencontres, peu importe le contexte et le score. La fin de la partie à la 90e minute tout pile d’un match dans lequel une équipe est menée 5-0, c’est terminé !

L’épineuse question des mains dans la surface

Et les fameuses mimines qui nourrissent toujours plus de polémiques depuis l’instauration de la VAR ? Les décideurs espèrent plus de clarté pour la saison à venir, en sanctionnant avant tout « l’augmentation de la surface corporelle » et en avertissant seulement un joueur qui stoppe une frappe au but « par un geste délibéré de la main » ou « prive un attaquant de récupérer le ballon dans le cadre d’une occasion prometteuse » en touchant le cuir de la main. Par exemple, celle involontaire de Komnen Andric dans le temps additionnel de Clermont-Lyon en mai dernier n’aurait pas dû provoquer un penalty (finalement manqué par Alexandre Lacazette). « Les mains resteront un sujet, c’est une thématique liée à l’interprétation, a cependant prévenu Stéphane Lannoy. Lors de la réunion technique après chaque journée, on est six ou sept autour de la table et on n’est pas tous d’accord sur certaines situations. » Vive les débats.

La sonorisation des arbitres : l’IFAB dit toujours non

Pour entendre un arbitre demander à Neymar s’il lui faut un soin, il faudra encore patienter. Le 19 janvier, la FFF avait saisi l’IFAB (International Football Association Board) pour l’informer qu’elle était candidate à tester la sonorisation des arbitres. La réponse négative est arrivée le 21 avril : ce n’est pas d’actualité. « Le calendrier de la FFF ne doit pas être celui de l’IFAB, mais nous sommes profondément convaincus que c’est le sens de l’histoire », a insisté Antony Gautier. Une histoire remise à plus tard.

La communication, une vraie révolution 

Mieux que la sonorisation, la communication. Dans ce domaine, la quête d’ouverture menée par l’arbitrage français ressemble à une révolution après l’ère Pascal Garibian. Une manière de réunir les différents acteurs : joueurs, entraîneurs, présidents et donc arbitres. La constitution d’un comité de suivi avec la LFP devrait faciliter les échanges et le dialogue entre les différents représentants pour « avancer ensemble ». En dehors des pelouses, mais aussi sur le terrain, où Antony Gautier et Stéphane Lannoy espèrent voir les joueurs prendre leur responsabilité. « Il faut casser l’image d’un arbitre entouré par quatre ou cinq joueurs pour mettre la pression, explique M. Lannoy. Nous souhaitons mettre en place une relation privilégiée avec le capitaine ou bien avec un joueur de champ identifié avant le match. » Une bonne résolution qui doit aussi marcher dans l’autre sens, avec une envie de voir le quatrième arbitre comprendre les frustrations des entraîneurs sur certaines actions et jouer un rôle de pédagogie auprès d’eux plutôt que de demander à l’arbitre principal de dégainer un carton. Voilà pour le terrain, place aux coulisses, où un courrier a été envoyé à chaque président des clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 le 18 juillet pour les inviter à visiter le centre technique de l’arbitrage en compagnie d’un sifflet de haut niveau et de Stéphane Lannoy.

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Des rencontres devraient être organisées entre les différents acteurs en cours de saison et Éric Borghini a indiqué qu’il y avait une réflexion pour nommer un porte-parole de l’arbitrage français pour pouvoir répondre aux polémiques. Une ouverture constatée sur la scène médiatique depuis la nomination d’Antony Gautier en janvier, avec des arbitres invités à s’exprimer sur leurs décisions en plateau. « Quand une personne ne s’exprime pas, on peut imaginer tout et n’importe quoi », justifie celui qui souhaite humaniser la profession en autorisant des prises de parole ponctuelles, et non systématiques, après les matchs. « On ne veut pas robotiser l ‘arbitrage, assure Stéphane Lannoy. Chacun doit avoir sa propre personnalité et son propre management. » Voilà peut-être une évolution encore plus importante que la VAR : rappeler que les arbitres sont des humains, qu’ils peuvent se tromper et qu’ils peuvent même parler après avoir quitté leur costume.

Par Clément Gavard, à la FFF

Tous propos recueillis par CG

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