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L’heure d’Unai

Par Florian Lefèvre
L’heure d’Unai

Une élimination, et il sera remplacé cet été au plus tard. Une qualification, a fortiori sans Neymar, et sa légitimité s’en trouverait décuplée. De ce huitième de finale retour du PSG contre le Real Madrid dépend l'avenir d'Unai Emery à Paris.

À quoi ça tient, un match réussi du Paris Saint-Germain à Bernabéu ? À un centre tir de Berchiche. Trop croisé pour attraper le cadre, pas assez pour être poussé dans le but par Mbappé ou Alves, qui échouent à quelques centimètres du cuir. En reprenant l’avantage à la 76e minute du huitième de finale aller de la C1 dans l’antre du Real Madrid, le PSG aurait fait un grand pas vers la victoire à l’extérieur, et donc la qualification. Mais la frappe du latéral gauche parisien a échoué en six mètres. Dès lors, Madrid a pris le contrôle des opérations et s’est imposé 3-1. Surgissent ensuite des questions : pourquoi Unai Emery a-t-il laissé le capitaine Thiago Silva sur le banc ? Pourquoi titulariser Lo Celso devant la défense ? Pourquoi sortir Cavani dès la 66e ?… Le moment de convoquer Xavi : « Emery a mal coaché ? Non. Zidane a-t-il fait beaucoup mieux qu’Emery dans son coaching ? Non. Le problème, c’est qu’on résume toujours tout uniquement à travers le score. » Heureusement, il reste 90, voire 120 minutes à l’entraîneur basque pour prouver sa valeur en allant chercher la qualification dans un Parc des Princes en ébullition.

Match guillotine

« Vivre des situations comme celle de Barcelone, ou comme celle de l’aller, ce sont des processus. C’est un processus pour l’équipe, c’est un processus pour les joueurs, et c’est un processus pour l’entraîneur, expliquait Emery dans un entretien à So Foot l’été dernier.Quand le PSG s’est intéressé à moi, j’ai demandé au président pourquoi il me voulait. Il m’a répondu que j’étais un entraîneur jeune, avec un palmarès. À ses yeux, mon CV prouvait que j’étais capable d’emmener mes équipes au bout. Et, en même temps, je n’ai pas encore gagné suffisamment de titres pour être repu de victoires. J’ai encore faim. » Unai Emery est parti pour aller chercher son premier titre de champion de France avec Paris, et peut-être une nouvelle paire de coupes. Mais, s’il a été embauché, c’est avant tout pour aller au bout en Ligue des champions. Une élimination face au Real Madrid, une deuxième consécutive en huitième de finale, sonnerait à coup sûr comme le dernier acte de son aventure parisienne.

Seules 24% des équipes ayant perdu 3-1 à l’extérieur en Coupes d’Europe se sont qualifiées au retour (sur 303 précédents depuis la saison 1970-1971). C’est peu, mais on s’en fout. Les probabilités n’ont pas empêché le Barça de réaliser l’impossible la saison passée face au PSG d’Emery. Elles n’ont pas empêché, non plus, Antoine Kombouaré de marquer le but le plus fou de l’histoire du PSG, par un soir enfiévré du 18 mars 1993. Déjà, contre le Real Madrid, déjà, après une défaite 3-1 à l’aller. Mais se mater une énième fois la VHS de « Casque d’or » ne suffira pas à aller chercher la qualification. En revanche, pour renverser la vapeur, Unai Emery aura au fond de son ventre quelque chose de bien plus précieux que des probabilités favorables : des certitudes.

Les renversements de situation, Emery connaît

Janvier 2005. Emery, un joueur de 33 ans avec le genou en vrac, est en voie de garage à Lorca. Soudainement, il est nommé entraîneur. En l’espace de cinq mois, le club de la région de Murcie redresse la barre de manière spectaculaire et accroche les barrages pour grimper en D2. En finale aller, Lorca est battu 2-1 à domicile par le Real Unión Club d’Irun… un nom familier au jeune coach des Lorquinos. Au retour, au Pays basque, face au club de son père et de son grand-père, retournement de situation : le Lorca d’Emery arrache la montée au bout de la prolongation, 3-1. Mai 2007. Mené 1-0 dans le match décisif pour l’accession en première division, Almería s’impose finalement 3-1. Unai Emery est encore sur le banc des vainqueurs.

Juin 2013. Dernière journée de la Liga. À la faveur des problèmes financiers de Málaga et du Rayo Vallecano, le FC Séville obtient sa qualification pour la Ligue Europa au buzzer en battant 4-3 Valence, qui jouait pourtant son ticket vers la C1. À la tête de sa nouvelle équipe, Emery est parti pour remporter trois Coupes d’Europe d’affilée, en écrivant, une nouvelle fois, des scénarios épiques : contre le Betis (0-2 à domicile, 2-0 à l’extérieur et qualification aux tirs au but), contre Valence (2-0 à domicile, 1-3 à l’extérieur avec le but de M’Bia à la 94e), contre Liverpool (de 0-1 à la mi-temps de la finale 2016 à la victoire 3-1)…

La force d’Emery, c’est d’avoir déjà retourné des situations compromises. C’est aussi d’avoir subi la remontada du Barça la saison dernière. « Vivre ces sentiments, ces émotions, même si elles sont négatives, il faut les vivre. Tout le monde n’a pas la chance de passer par des trucs pareils. Ce moment terrible, ce qu’on ressent, je l’ai vécu, appuyait le coach, l’été dernier. Avant de conclure : « Pour qu’il y ait de bons jours, il faut qu’il y ait de mauvais jours. »

À vaincre sans Neymar, Emery pourrait tirer plus de gloire

Ce mardi soir, au Parc des Princes, Emery joue son destin sans Neymar, son meilleur joueur. Un sacré handicap au moment de défier le Real Madrid, une équipe battue par l’Espanyol en Liga pas plus tard que la semaine dernière, mais une équipe, surtout, rompue à ces joutes européennes. En cas de qualification, en revanche, cette absence de la star brésilienne donnerait encore plus de légitimité à Emery au cœur du projet parisien. Qui titulariser en sentinelle ? Quelles solutions pour changer l’équilibre d’une équipe qui reposait grandement sur Neymar ? Comment reprendre la mainmise au milieu de terrain, là où le PSG a péché au match aller ? Unai Emery doit faire les bons choix, sans toutefois avoir la garantie qu’ils soient payants, par le prisme du résultat. Parce que ça se jouera, peut-être, sur une arabesque de Pastore, ou un centre tir de Berchiche.

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Par Florian Lefèvre

Propos d'Emery recueillis par Pierre Boisson et Javier Prieto Santos

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