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Les supporters du Red Star mobilisés pour rénover Bauer

Par Florian Dacheux
Les supporters du Red Star mobilisés pour rénover Bauer

Après une saison en Ligue 2 où leurs matchs à domicile se sont joués à Beauvais, les joueurs du Red Star sont pourtant passés tout près de la montée. Le projet de rénovation du mythique Stade Bauer étant toujours au point mort, leurs supporters ont décidé de mener une opération de financement participatif. Immersion, dimanche, au cœur de la mobilisation.

À Saint-Ouen, le football est loin d’être une affaire de gros sous. La ville abrite l’un des plus vieux clubs de l’Hexagone (1897), qui compte cinq Coupes de France à son palmarès, en partie glanées dans les années 1920, au temps du football amateur. Ici, au cœur de la banlieue rouge, le Red Star est considéré comme l’un des derniers clubs dit populaires. Dimanche, il est 13h quand sonne le début de l’apéro. Le barbecue vient réchauffer les supporters au moment même où la pluie s’abat sur la cité audonienne. Alors que la saison de Ligue 2 s’est achevée le week-end dernier, ils sont près de 300 à s’être déplacés pour le match de l’équipe réserve qui évolue en DHR.

Leur objectif ?

On milite pour sa rénovation depuis des années, et encore plus depuis que l’équipe est remontée en L2

Clamer haut et fort la rénovation du Stade Bauer. « On veut jouer dans notre stade. On milite pour sa rénovation depuis des années, et encore plus depuis que l’équipe est remontée en L2. Il faut que ce dossier avance et que les différentes parties prenantes mettent tout en place pour un retour du club dans son stade. Il y a un vrai frein sur ce dossier et personne met clairement ses intentions sur la table » , regrette Vincent Chutet-Mezence, porte-parole du Collectif Red Star Bauer.

Nous voulons récolter des fonds pour la rénovation, car le nerf de la guerre c’est bien l’argent

Lassé de cette situation, le collectif a décidé de lancer une opération de financement participatif sur le site Fosburit. « Nous voulons récolter des fonds pour la rénovation, car le nerf de la guerre c’est bien l’argent. Une réunion a eu lieu le 17 mars en Mairie, puis nous avons organisé une réunion publique deux semaines après pour informer les gens et envisager la suite. Cela faisait un moment que l’on pensait à cette idée de financement participatif. On profite de cette période, entre la fin du championnat et le début de l’Euro, pour alerter un maximum de monde sur la situation du stade. »

« Près de 700 personnes ont répondu à l’appel »

Pour l’heure, près de 700 personnes ont répondu à l’appel pour un objectif fixé à 2999 contributeurs, soit la capacité maximale d’accueil réglementaire de spectateurs du stade. « Chaque contributeur peut apporter de 10 à 100 euros. On donnera la somme à la fin. Pour avoir des fonds et influer vraiment sur la rénovation, il nous faudrait une somme à six chiffres. On préfère insister sur le nombre de personnes engagées.

Si en janvier prochain, le dossier reste bloqué, on financera l’étude complémentaire pour définir le montant de la rénovation exacte.

C’est comme un pétition concrète avec un geste financier » . À ce jour, deux études existent. La première, en juillet 2015, chiffrait les travaux à 5,5 millions d’euros. Mais une seconde étude, livrée en février, a fait stagner un possible consensus, en raison d’un surcoût lié à un diagnostic incomplet de l’état des structures. « Si en janvier prochain, le dossier reste bloqué, on financera l’étude complémentaire pour définir le montant de la rénovation exacte, assure Vincent Chutet-Mezence. Il ne manque pas grand-chose. Ce sont surtout les nouvelles normes avec la vidéosurveillance, l’espace de sécurité avec suffisamment de distance entre le terrain et la tribune pour la voie pompier. Mais c’est certain que le stade est ancien et un peu en décrépitude. »

Un stade qui, cette année n’a pas vu ses protégés briller.

On a assuré toutes les présences à l’extérieur, ce qui est un peu paradoxal.

Exilés à 80km au Stade Pierre-Brison de Beauvais, quasi vide, les vert et blanc ont décroché une belle cinquième place (64 points), à un cheveu d’une montée en L1. « C’est triste pour la plupart des anciens d’entre nous qui avons connu la D2 à Bauer. Nous sommes au niveau qu’on mérite, mais cette montée est un gâchis, car on ne pouvait pas assister au match. Le noyau dur du kop ne s’est pas déplacé. Une partie ne voulait pas y aller, pour d’autres c’était compliqué d’être un vendredi soir à Beauvais à 20h, d’autres estimaient que soit on y allait tous ensemble, soit on n’y allait pas. En revanche on a assuré toutes les présences à l’extérieur, ce qui est un peu paradoxal, mais on considérait que c’était important. Quoi qu’il arrive, les matchs sont le vendredi, donc il faut s’arranger avec le boulot. Quitte à le faire, on s’est dit autant aller plus loin que Beauvais. »

Ni au Stade de France, ni au Parc des Princes

Il est 15h lorsque l’équipe réserve fait son apparition sur la pelouse. Les inconditionnels de l’étoile rouge quittent alors la buvette pour regagner le kop en tribune.

Nous sommes 12e sur les matchs à Beauvais, alors qu’on finit 5e au pied du podium. Cela prouve bien que nous avons besoin de Bauer

Ils ne perdent pas de temps pour dégainer fumigène sur fumigène, avant de donner de la voix : « Red Star, c’est à Bauer, les supporters chantent tous en cœur. Nous sommes les Red Star Fans, on vient de la banlieue rouge, et la ville s’enflamme toujours pour l’étoile rouge. » Une passion toujours présente pour des fidèles qui considèrent que le Red Star et son stade vont de paire. « L’un ne va pas sans l’autre. Les résultats le prouvent. Nous sommes 12e sur les matchs à Beauvais, alors qu’on finit 5e au pied du podium. Cela prouve bien que nous avons besoin de Bauer. » L’opération de crowdfunding sera en ligne jusqu’au 13 juin. Les supporters espèrent en connaître davantage sur la situation du stade alors que le club, par la voix de sa directrice générale, a précisé le 2 avril dernier son souhait de revenir à Bauer.

Une direction qui travaille également sur un possible accueil en Île-de-France, depuis que la mairie de Beauvais a annoncé privilégier ses clubs locaux, dont l’AS Beauvais-Oise (CFA 2) et le Beauvais Rugby Club (Fédérale 2).

Le Stade de France, on oublie c’est trop cher. Le Parc des Princes, on oublie c’est évident.

« On verra quand la situation tombera, mais on se demande vraiment où l’on va jouer. Il y a beaucoup de stades mais peu de possibilités. Le Stade de France, on oublie c’est trop cher. Le Parc des Princes, on oublie c’est évident. Créteil et Paris FC, cohabiter avec ces clubs là ça semble impossible. Jean Bouin est un stade dédié au rugby. Il y a peut-être une solution au Stade de Sannois, mais là aussi une mise au norme est nécessaire. » Bref, la saison prochaine s’annonce mouvementée. Le contexte n’est pas favorable et il sera difficile pour le Red Star de conserver ses cadres. Très courtisé, le talentueux meneur de jeu Naïm Sliti est annoncé en Angleterre. Dans un pays où Bauer aurait déjà été rénové.

Pour participer à l’opération de financement participatif, c’est ici.

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