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Les limites de la méthode Zeman

Par Ugo Bocchi
3 minutes
Les limites de la méthode Zeman

Et si Zdeněk Zeman était tout simplement devenu trop vieux ? 67 ans, 4 matchs, 3 défaites et seulement 3 buts inscrits. Monsieur « tout pour l'attaque » n'a jamais rien gagné, si ce n'est les faveurs d'un public en mal de jeu offensif. Et cette année, les pauvres supporters de Cagliari n'ont même pas ça à se mettre sous la dent. La fin de la méthode Zeman ?

Zeman était l’élu. Le premier choix de Tommaso Giulini, le président de Cagliari. À son arrivée au début de l’été, il lui déclare sa flamme en toute connaissance de cause : « Son style de jeu m’a toujours fasciné et je suis sûr qu’il va laisser une trace à Cagliari. » Zeman n’est pas là par hasard, Tommaso Giulini connaît la méthode Zeman. Quitte à finir au fond du classement, le jeune homme d’affaires de 37 ans veut dynamiser le jeu de son équipe. Il veut Zeman. Il veut donc des buts. Le public de Sant’Elia a donné son accord. Bref, tout est réuni pour que le Tchèque réussisse à Cagliari. De la patience, de la confiance et une équipe jeune.

Faux départ

Car pour que la mayonnaise prenne, il faut les bons ingrédients. La méthode Zeman est dure. Les joueurs et le staff doivent lui faire serment d’allégeance. Les entraînements sont difficiles, les consignes nouvelles, et les résultats longs à arriver. Mais au final, Zeman arrive toujours à ses fins. Ses équipes jouent le tout pour le tout. Elles ne finissent jamais très bien classées, mais elles font partie des meilleures attaques du championnat. C’est pourquoi Zeman préfère les jeunes joueurs. Plus malléables, plus d’envie et plus de courses. La moyenne d’âge de Cagliari est la plus basse du Calcio. Mais voilà, au bout de 4 journées, on commence déjà à s’impatienter. Zeman n’arrive toujours pas à imposer son style. Il lui faut plus de temps. Mais bien souvent son temps d’attente, il le gagne par des défaites spectaculaires. Comprenez : en marquant quand même deux ou trois buts. Mais là, son équipe perd, marque peu et son jeu offensif est pauvre. Voilà pourquoi le doute s’installe à Cagliari. Les résultats, ils savaient qu’ils ne les auraient pas tout de suite. Mais l’absence de buts, c’est nouveau. Et c’est souvent ce doute qui fait dérailler la machine Zeman.

Suivre la recette à la lettre

Alors c’est quoi le problème ? Dans le Corriere dello Sport, Roberto Rambaudi essaye de comprendre. Logiquement, il prend la défense de son ancien maître. C’est Zeman qui a lancé sa carrière dans les années 90. Alors forcément, il le soutient. Et il croit savoir pourquoi le Prophète n’arrive pas à délivrer son message : « Il n’y a pas de rythme et les courses sont mauvaises. » . C’est clair. Impossible de remettre en cause la méthode Zeman. Les fautifs, ce sont donc les joueurs. « Conti garde trop le ballon. Et il ralentit le jeu. » Même constat pour Ibarbo. « Il pourrait mettre 15 buts cette saison. Mais il doit améliorer ses appels. » Pour les anciens disciples de Zeman, (et ils sont nombreux sur la liste : Insigne, Verratti, Immobile…), il est impossible de démonter sa méthode. Si ça ne marche pas, c’est qu’elle est mal appliquée. Le problème, ce sont donc les joueurs.

Du temps, du temps et encore du temps

Et pour que les joueurs intègrent la méthode, il va falloir du temps. Toujours plus de temps. En signant Zeman, les dirigeants de Cagliari savaient qu’ils s’inscrivaient dans la durée. Quatre journées, c’est bien trop court. Du temps pour comprendre donc. Mais aussi du temps pour croire. Comme à chaque fois avec Zeman d’ailleurs. En 2012, la Roma n’a pas assez cru en sa méthode et l’a viré au bout de 6 mois. Mais avec un peu plus de temps, peut-être que… Ces phrases résument à elles seules la méthode Zeman. Aucune certitude, que de la croyance. C’est de la magie. Ça ne marche que si on veut bien y croire. L’âge avancé de Zeman est anecdotique. Ok, 67 ans, ce n’est plus tout jeune et le temps lui est compté. Ok, les buts ne sont toujours pas là. Mais tout est question de foi. Patience.

Reverra-t-on un jour l'Ousmane Dembélé de 2025 ?

Par Ugo Bocchi

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