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Les cinq curiosités tactiques de la nouvelle saison de Ligue 1

Par Matthias Ribeiro
Les cinq curiosités tactiques de la nouvelle saison de Ligue 1

Intégration de joueurs arrivées au mercato, nouveaux projets de jeu, changements d’entraîneurs… Alors que le championnat de France reprend ses droits vendredi soir et que l’intersaison a été un peu partout mouvementée, l’heure est au premier déminage de certaines curiosités.

Alexandre Lacazette sauvera-t-il Peter Bosz ?

De retour sur les bords du Rhône après cinq ans à Londres, l’attaquant international français devrait être un boulon essentiel de l’an 2 de Peter Bosz sur le banc de l’OL. Fraîchement nommé capitaine, Lacazette n’a d’ailleurs pas tardé à prendre ses responsabilités dans le jeu au cours de la préparation, en devenant notamment rapidement le leader du pressing de son clan grâce à des courses de l’extérieur vers l’intérieur ayant pour objectif de couper les relations entre les défenseurs centraux et le gardien adverse. S’il continue de mener la danse sans ballon, le numéro 91 lyonnais, plus actif et plus malin que Moussa Dembélé dans ce registre, parviendra peut-être enfin à rendre durable l’idée d’un pressing haut et intense tant espérée par Bosz et si peu vue la saison dernière (l’OL n’a, par exemple, été que la sixième équipe de Ligue 1 au nombre de pressions exercées dans le dernier tiers adverse par match).

Reste qu’au-delà de son activité précieuse sans ballon, Alexandre Lacazette va également être attendu avec. Buteur à quatre reprises en quatre rencontres de préparation, le Général semble déjà avoir repris sa place comme s’il ne l’avait jamais laissée. Plus que son apport statistique, c’est son influence à la pointe de l’attaque qui devrait soulager l’environnement autour de lui. Toujours disponible, très juste dans ses remises en une touche, utile pour garder le ballon dos au but, le Guadeloupéen semble être la pièce manquante d’un collectif qui apprécie la vitesse et le jeu en appui, à commencer par les éléments fatalement portés vers l’axe que sont les ailiers faux-pieds Toko Ekambi et Tête. De passage mercredi après-midi en conférence de presse, il n’a pas dit autre chose : « Aujourd’hui, j’ai moins cette obsession du but. Je suis plus collectif, j’essaie de diriger un peu plus, de mener mes coéquipiers. Après, je n’ai jamais été égoïste, je n’ai jamais pensé qu’à moi, et si je ne marque pas et qu’au bout, on va en Ligue des champions, ça me va. » Lucas Paquetá, lui, semble déjà proche de son nouveau capitaine, sur et en dehors du terrain, et ne va certainement pas non plus cracher sur un relais privilégié un cran plus haut. Premières réponses vendredi soir, face à Ajaccio.

Cherché par Castello Lukeba, Lacazette dévie de la tête vers Tête, côté droit…

… dans la foulée, Tête rentre pied gauche et retrouve Lacazette devant la surface de l’Inter. Le Français temporise, laisse Paquetá plonger côté droit et attire volontairement plusieurs adversaires sur son dos…

… quatre joueurs de l’Inter tentent d’enfermer l’attaquant de l’OL, qui résiste et peut décaler Paquetá, avant de plonger dans la surface…

… et de pouvoir ouvrir le score de la tête.


Igor Tudor dans la tempête phocéenne

Alors qu’une réunion a eu lieu mardi au centre Robert Louis-Dreyfus de Marseille entre Pablo Longoria, Igor Tudor et l’effectif marseillais pour apaiser les tensions naissantes, l’entraîneur croate semble déjà sous pression. Si la gestion humaine du technicien paraît problématique, sa gestion sportive pourrait rapidement l’être tout autant, car si les intentions sans ballon semblaient être la clé de voûte de son Hellas Vérone, qui possédait notamment le quatrième PPDA – passes adverses permises par action défensive dans le camp adverse – le plus faible de Serie A la saison dernière, elles sont aujourd’hui le point faible de son OM. Jusqu’ici, le pressing très haut, agressif et étouffant annoncé semble être resté bloqué de l’autre côté des Alpes et si l’on devine cette volonté sur quelques séquences, beaucoup de choses manquent encore à l’appel pour obtenir une animation défensive homogène et efficace. Pour le moment, le pressing marseillais manque d’intensité et d’uniformité, ce qui ouvre des boulevards aux adversaires. Avec ballon, des lacunes existent aussi, résidant cette fois-ci plus dans la qualité de l’effectif et le choix des joueurs. En plus de ne pas afficher le moindre schéma mécanique à la relance, le 3-4-3 du nouvel OM ne dispose pas de joueurs suffisamment à l’aise avec le ballon pour la prendre en charge individuellement. À cela s’ajoute le problème des profils pour certains joueurs décisifs du dernier exercice (Gerson, Payet, Ünder ou encore Dieng), qui se retrouvent installés dans des positions inconfortables ou sur le banc. Face au bordel, Pablo Longoria a été obligé de (déjà) sortir l’extincteur : « Après un changement radical, il faut forcément du temps pour s’adapter. Si un athlète court le 100m, tu ne vas pas lui demander du jour au lendemain de courir le 1500m. Il va passer au 400, puis au 800… (…) On prend un chemin et on s’adapte. On ne va pas juger le vrai OM d’Igor Tudor en septembre. C’est un processus. Ça serait un peu naïf de se penser aussi vite arrivés. » Aussi fou que cela puisse paraître : avec une victoire, un nul et trois défaites en préparation, Tudor semble déjà malgré tout jouer une partie de son crédit auprès des supporters dès dimanche, face à Reims.

Face au Milan, l’OM a craqué sur deux séquences similaires, nées des difficultés à presser sur les côtés. Ici, Clauss sort à contretemps sur Théo Hernandez, lui laisse le temps de contrôler…

… et de sortir une ouverture de l’extérieure vers Olivier Giroud, situé un cran plus haut. Au bout, le Milan ouvrira le score.

Un quart d’heure plus tard, autre côté : cette fois, c’est au tour de Guendouzi d’être en retard sur Calabria, alors que Balerdi et Kolasinac vont dans un premier temps sortir simultanément sur Brahim Diaz, avant que l’Argentin n’avertisse son piston de reculer couvrir Messias. Trop tard : le Brésilien utilisera son temps d’avance pour trouver Giroud et ça fera 0-2 pour le Milan.


Que faut-il attendre du projet Paulo Fonseca au LOSC ?

Après une saison décevante dans le contenu et les résultats, les dirigeants lillois ont donc opté pour la solution Paulo Fonseca afin de succéder à Jocelyn Gourvennec. Avec leur nouveau boss, les Dogues ont bouclé leur stage de préparation en Espagne avec une victoire, un nul et une défaite, montrant au passage certains principes novateurs. Profils chers à ses précédents projets de jeu, que ce soit au Shakhtar ou à la Roma, le Portugais a déjà trouvé dans le Nord des ailiers intérieurs, notamment un : Jonathan Bamba, que l’on a vu régulièrement venir se positionner à l’intérieur sur son côté gauche, se rapprochant ainsi du numéro 10 du 4-2-3-1, qui pourrait rapidement être Ludovic Blas, tout en ouvrant le couloir à son latéral. Si cette animation était symétrique dans ses équipes précédentes, elle semble cette fois plus asymétrique compte tenu du profil côté droit d’Edon Zhegrova, un joueur très attaché à sa ligne de touche.

Exemple du rôle intérieur de Bamba face à Cadix : le numéro 7 lillois offre ainsi un relais intérieur, libère son couloir et permet au LOSC d’enchaîner rapidement entre les lignes.

Concernant la relance, Paulo Fonseca a beau être un adepte des sorties au sol, il a aussi conscience que le jeu long peut être une arme redoutable. Il n’est alors par rare de voir ses équipes allonger lorsque le jeu l’exige et on l’a déjà vu lors du récent doublé de Jonathan David face à Dunkerque, début juillet. Sans ballon, difficile de voir ce que deviendra précisément ce LOSC tant la préparation peut être nuancée par les formes physiques des différents éléments et par l’adversité rencontrée. Toutefois, le coach portugais a pour coutume de demander beaucoup de travail à ses offensifs excentrés dans le couloir pour enfermer ses adversaires contre la ligne de touche. À suivre dès ce week-end, contre Auxerre.


Paris : enfin l’heure de la MNM ?

Si la large et convaincante victoire lors du Trophée des Champions face au FC Nantes (4-0) a dissipé les premiers doutes concernant le PSG de Christophe Galtier, une question subsiste malgré tout : comment faire cohabiter efficacement Mbappé, Neymar et Messi ? Si les deux derniers ont été excellents à Tel-Aviv, l’absence de l’attaquant français laisse encore place à l’imagination. Aujourd’hui, la priorité numéro 1 de Galtier est de profiter pleinement de la connexion Neymar-Messi – et donc de ne pas trop les éloigner – tout en mettant Kylian Mbappé dans des conditions idéales. Heureux hasard, l’une des performances références du trio parisien a probablement été les 45 minutes livrées face au FC Nantes, en novembre 2021, dans une structure offensive assez similaire à celle vue dimanche. Au cours des premières 90 minutes de la saison, Pablo Sarabia, qui a numériquement remplacé Mbappé, a ainsi souvent joué entre le demi-espace droit et l’axe, laissant le couloir à Achraf Hakimi tout en étant proche de l’axe et de Messi pour combiner ou lui offrir de l’espace en déclenchant un appel pour faire reculer la ligne défensive adverse. L’idée d’inclure le natif de Bondy dans cette situation semble plus que séduisante. Il serait alors proche de l’Argentin pour combiner ou profiter de son pied dans l’espace, redoutable dans le dos lorsque Messi décroche, face au pied droit de Neymar lorsque ce dernier se met face au jeu et dans la même zone qu’Hakimi, son grand ami. Reste à savoir si Kylian Mbappé acceptera ce rôle qui nécessite certaines concessions. Il lui faudra certainement en premier lieu éviter de décrocher pour ne pas surcharger un milieu qui semble avoir trouvé son équilibre avec Vitinha comme compensateur de Neymar et Messi afin de fixer les centraux adverses pour garder une menace derrière les deux Sud-Américains… Première esquisse de ce tableau samedi soir, à Clermont.

Novembre 2021 : face à Nantes, Neymar décroche comme à l’accoutumée, Mbappé le suit pour combiner alors que Messi occupe le demi-espace droit. De cette position, le Brésilien peut alors se connecter avec l’Argentin tout en profitant des déplacements de l’attaquant français ou ceux d’Hakimi, libre à l’opposé.

Août 2022 : dans la version du PSG de Galtier, Neymar a également souvent décroché vers le ballon, a pu se connecter entre les lignes avec Messi alors que le troisième offensif – ici Sarabia – joue dans la profondeur et libère le couloir à Hakimi.


Le coup de Theate

Suite à la vente de Nayef Aguerd à West Ham, Florian Maurice a dû s’activer pour offrir un nouvel axial gauche à Bruno Genesio. Après les feuilletons Kim Min Jae et Morato, le directeur sportif des Bretons s’est finalement penché sur Arthur Theate, l’international belge de Bologne. Néanmoins, plusieurs caractéristiques sont nécessaires pour occuper le poste de défenseur central au Stade Rennais.

Première mission : il lui faut assurer la relance d’une équipe qui compte essentiellement sur les pieds de ses défenseurs pour progresser. Et la saison dernière, Theate était : – dans le top 10% des défenseurs centraux de Serie A ayant fait le plus de passes vers le dernier tiers du terrain.- dans le top 10% en termes de dribbles réussis.
– dans le top 9% en nombre de chevauchées avec le ballon.

Le Belge semble donc disposer de qualités et de la personnalité requises en possession.

Défensivement, ensuite, le défenseur de 22 ans semble plus à l’aise pour défendre debout, ne taclant que très rarement malgré une agressivité certaine. Il est dans les 9% des défenseurs centraux de Serie A qui ont réalisé le plus de pressions en zone offensive la saison dernière. Arthur Theate a pu bénéficier d’une équipe bolognaise capable, tout comme lui, de défendre en avançant. Une situation qu’il pourrait retrouver du côté de l’Ille-et-Vilaine, malgré un changement de système, passant d’une défense à 3 à une défense à 4. Décisif après sept minutes de jeu sous le maillot rennais suite à une reprise gagnante sur corner face à Aston Villa, le gaucher a aussi déjà pu montrer sa qualité sur les phases arrêtées pour commencer son aventure bretonne de la meilleure manière possible. Promesse à confirmer.

Séquence illustratrice des qualités de Theate, en préparation avec Bologne face à l’AZ : on le voit ici servir Lykogiannis, son piston…

… puis se déplacer à l’intérieur pour offrir une solution à son partenaire dans le dos de l’attaquant adverse…

… avant de trouver son autre piston à l’opposé.

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