S’abonner au mag
  • Russie
  • Premier Liga
  • Terek Grozny/Lokomotiv Moscow

Le Terek enfin grand ?

Par Alexandre Pauwels
4 minutes
Le Terek enfin grand ?

Le leader actuel du championnat russe n'est pas le Zénith ou le CSKA, mais... le Terek Grozny. Annoncé « futur grand d’Europe » avant l’Anzhi, le club tchétchène n’est pas aussi fortuné, ni clinquant. Mais cette saison et pour la première fois, il est au top. Et toujours aussi utile à la politique de Poutine, d’ailleurs.

Grozny, capitale de la Tchétchénie. Ville ensanglantée par les conflits passés, dont on tente aujourd’hui de dissimuler les cicatrices par une vaste reconstruction. Reconstruction dont a bénéficié le club de football local, le Terek. Un club qui est aujourd’hui leader du championnat russe, après avoir tapé, consécutivement, le Spartak Moscou, Rubin Kazan et le Zénith Saint-Pétersbourg. Cette réussite, passé l’aspect sportif, est cependant à mettre au crédit de… Moscou. Parce que Vladimir Poutine, pote du « président » en place (de la Tchétchénie et du club) Ramzdan Kadyrov, envoie de jolis chèques pour entretenir l’équipe. Manière de manipuler la population locale et de lui faire oublier ses velléités d’indépendance. Un programme qui fonctionne plutôt bien, et qui atteint son apogée après dix ans de pratique.

Club propagande

Car le Terek Grozny, avant d’être un club de football, c’est un outil bien huilé. Celui du duo Poutine-Kadyrov, donc. Ce dernier, président du club et plus largement du pays, est le maître de tout dans cette partie du Caucase. Pas pour rien que le bonhomme, que l’on peut aisément qualifier de dirigeant autoritaire (soupçonné d’être mouillé dans des assassinats d’opposants, d’une représentante des Droits de l’Homme…), peut se permettre tous les caprices. Comme inviter des stars de cinéma hollywoodiennes pour son annif, et pour revenir au foot, payer Maradona un million d’euros pour disputer un match de gala dans son nouveau stade (comme Figo, Ayala, Baresi, Fowler, Barthez ou Boghossian pour d’autres tarifs). Raï, invité un peu plus tôt avec une sélection de joueurs brésiliens, déclarait après coup : « J’ai pris part à une chose que je condamne fortement : un événement manifestement politique, populiste, dans un contexte inconnu pour moi, sans en comprendre les conséquences possibles ni les intentions. »

Car c’est bien là la tactique prônée par le président : séduire avec le foot, pour faire oublier tout ce qu’il peut y avoir derrière. Autant dire, les tensions liées à l’indépendantisme, sentiment toujours vivace au pays, et encore sujet à (de plus rares) débordements. Et pour ça, il compte évidemment sur l’appui de son ami Vladimir Poutine. Parce que la reconstruction de la ville, comme celle du club, a été grandement financée par le Kremlin. Depuis 2001, ce sont des millions d’euros qui font un aller simple Moscou-Grozny. Le but est toujours le même. Montrer que la situation s’arrange. Si niveau sécurité, force est de constater que Grozny n’est plus un champ de bataille, le club de foot, pendant ce temps, rassemble. Même les leaders indépendantistes soutiennent le Terek. Alors on peut aisément affirmer que l’opération séduction marche du tonnerre. Et les résultats aidant, il est certain que le duo de dirigeants se frotte les mains.

Faux riche ?

Parce que le Terek réalise actuellement le meilleur début de saison de son histoire. Des victoires de prestige, et une première place méritée au bout de huit journées, devant le puissant Zénith dont il a disposé la semaine dernière, à Saint-Pétersbourg (0-2). Oui, un peu quand même. Parce que les millions russes ne sont pas dépensés en starlettes, comme c’est le cas chez les voisins du Daguestan, l’Anzhi. Rien ne dit que ce ne sera plus le cas dans les années à venir. Mais une revue d’effectif ne révèle aucun nom ronflant, la star présumée étant un ailier belge nommé Jonathan Legear. On peut aussi citer les milieux brésiliens Adilson ou Ailton (ancien maître à jouer de Copenhague et de l’APOEL). Une équipe équilibrée, polyglotte, qui se connaît. Un mélange efficace.

Mais pour des noms plus huppés, il faudra donc attendre encore un peu. Si Kadyrov n’a pas encore balancé des biftons à gogo sur le marché des transferts, des mecs comme Ronaldo ( « Il Fenomeno » ), Forlán ou Anelka ont déjà été associés à des rumeurs de transfert du côté de la Tchétchénie. Sans doute ont-ils reçu des offres, mais personne n’est jamais venu. Seul Ruud Gullit est arrivé sur le banc en 2011, mais il n’aura pas fait long feu, faute de résultats. Si les stars ne viennent pas, c’est évidemment par crainte d’insécurité (les deux conflits ayant eu lieu par le passé ne poussant pas au choix d’un séjour durable) et pour la situation politique un brin stressante. Pour le moment, « qu’importe » , doivent se dire Poutine et Kadyrov. Le Terek remplit très bien son rôle.

À quoi va bien pouvoir ressembler la prochaine quête du PSG ?

Par Alexandre Pauwels

À lire aussi
Les grands récits de Society: Le meutre de Federico Aramburu
  • Enquête
Les grands récits de Society: Le meutre de Federico Aramburu

Les grands récits de Society: Le meutre de Federico Aramburu

Le 19 mars 2022, un ancien joueur professionnel de rugby, Federico Aramburu, était tué en plein Paris. Deux ans plus tard, Society reconstitue le déroulé du drame.

Les grands récits de Society: Le meutre de Federico Aramburu
Articles en tendances
Logo de l'équipe Paris Saint-Germain
Les notes du PSG
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter (5-0)
Les notes du PSG

Les notes du PSG

Les notes du PSG
Logo de l'équipe Paris Saint-Germain
Luis Campos and Nasser Al-Khelaifi and Luis Enrique Paris Saint-Germain’s players are received by supporters in a parade on the Champs-Elysees avenue in Paris on June 1, 2025, the day after PSG won the UEFA Champions League final football match over Inter Milan in Munich, on May 31, 2025. Photo by Alexis Jumeau/ABACAPRESS.COM   - Photo by Icon Sport
Luis Campos and Nasser Al-Khelaifi and Luis Enrique Paris Saint-Germain’s players are received by supporters in a parade on the Champs-Elysees avenue in Paris on June 1, 2025, the day after PSG won the UEFA Champions League final football match over Inter Milan in Munich, on May 31, 2025. Photo by Alexis Jumeau/ABACAPRESS.COM - Photo by Icon Sport
  • C1
  • Finale
  • PSG-Inter (5-0)
PSG : un triomphe mais certainement pas un exploit

PSG : un triomphe mais certainement pas un exploit

PSG : un triomphe mais certainement pas un exploit

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • La revue de presse foot des différents médias, radio et presse française/européenne, du lundi au vendredi en 3 à 4h!
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine