- CM 2010
- Barrage
- Portugal/Bosnie (1-0)
Le petit miracle portugais
A Lisbonne, la Bosnie a fait connaissance avec les poteaux maison et inquiété une Selecçao qui peut encore dire merci à Bruno Alves. Le Portugal s'impose 1-0. Pas de quoi crier à la qualif' avant le match retour à Sarajevo.
C’est un choix. Jusqu’au bout du bout, les Portugais ont décidé de flirter avec l’irréparable dans leur cabotage vers l’Afrique du Sud. A la rame, à la nage, à l’arrache, peu importe, il paraît que seule compte la qualification. Même s’il est moins porté sur les bondieuseries qu’un Scolari, on soupçonne d’ailleurs Carlos Queiroz d’avoir béni les poteaux du la Luz avec quelques litres d’eau ramenés de Fatima. Sinon comment expliquer le Miracle de la 88e minute ? Attaque bosniaque côté gauche, Duda, latéral gauche par alternance, laisse centrer, Dzeko, seul aux six mètres, met un coup de boule sur la barre, Muslimovic suit et trouve le poteau droit d’un Eduardo qui devrait surveiller sa femme puisque la barre transversale lui a déjà sauvé la mise en fin de première mi-temps. Dans les tribunes, Cristiano Ronaldo et le pull léopard de sa mère peuvent respirer. La moitié du chemin est parcouru.
Branché sur courant alternatif et figé dans un 4-3-3 toujours aussi prévisible, le Portugal a encore dû faire appel au stoppeur le plus sous-estimé du football européen. Déjà buteur et sauveur en Albanie, Bruno Alves oublie de se replacer après un corner à la 31e. Bien vu. Les Bosniaques perdent le ballon, Nani adresse son seul centre potable du match et Alves met sa tête là où il faut. La voie est libre ? Tu parles.
A 1-0, les Portugais se tâtent surtout entre tentation du bétonnage et envie de saler l’addition. Les Bosniaques n’ont, eux, pas beaucoup plus de certitudes sur la gestion de ce résultat. Sur quelques mouvements, les coéquipiers de Dzeko (physique de 3e ligne mais technique toute « Yougo » ) bougent une défense lusitanienne qui pèche par ses côtés avec un Paulo Ferreira limite et un Duda qui oublie toujours de refermer dans l’axe.
Après la pause, Deco décide de prendre les choses en main. Le milieu de Chelsea récupère, aspire et bonifie tous les ballons touchés. Les Portugais mettent enfin de la vitesse et de la verticalité dans leur jeu, Liedson rate l’occasion du break après un coup du sombrero sur Spahic. Deco et Simao vont aussi y aller de leur occasion. Et puis arrive le dernier quart d’heure et les changements de Queiroz. Nani sort, remplacé par le bizuth Fabio Coentrao (la caution Benfica du soir), Tiago prend, lui, la place de Deco. Les autres arrêtent plus ou moins de jouer et scrutent le chrono. Sans conséquences. Mais mauvaise nouvelle pour eux, il y a encore 90 minutes à tirer (et plus si affinités) mercredi à Sarajevo. La bonne nouvelle, c’est qu’avec le froid bosniaque, personne ne risque d’affronter le spectacle de Maria Dolorès dos Santos Aveiro en pull.
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