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Le meilleur championnat du monde ?

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Le meilleur championnat du monde ?

L'Espagne n'arrive pas à se remettre des éliminations du Real et du Sevilla en Champions. Malgré Villa, Zlatan, Navas, Ronaldo, Kaka, Iniesta, Xavi, Messi, Casillas ou Silva, la Liga est loin d'éclabousser l'Europe de ses talents. Avec une équipe nationale au-dessus du lot et le retour de Perez aux manettes, on nous avait pourtant prédit une année espagnole. C'est le contraire qui arrive. Que pasa en España ?

En Espagne, on tourne autour du pot pour éviter la question qui tue : la Liga est-elle toujours/vraiment le « meilleur championnat du monde » ? En période de négociations de droits audiovisuels et de “guerre du foot” (Mediapro contre Sogecable pour l’exclu de la Liga, épisode 253), mieux vaut ne pas ouvrir la boîte à questions. Sauf qu’il faut se regarder en face : seul le Barça ( « et encore » diront les mauvais esprits) représente l’Espagne en 1/4 de la Champion’s alors que la Liga est censée héberger les cadors du monde entier.

C’est que la Liga souffre de ses deux as. Real et Barça ne tirent plus les autres vers le haut. Pire, ils les écrasent. Les sparring partners habituels ne tiennent plus le rythme. Ni Valence, ni le Sevilla et encore moins le Depor ne sont encore capables de titiller les géants. Tandis qu’en Angleterre, on s’arrache les points devant et qu’en France tout le monde peut encore être champion, en Espagne on sait déjà que ce sera le Real ou le Barça et tout ça sans à peine forcer. A tel point que quand Xerez, Villarreal ou le Sporting reçoivent les stars, on sort les casse-dalles, les parasols et les appareils photo. En prendre le moins possible et surtout ne pas faire mal aux artistes, c’est le seul objectif.

Tacle par derrière ou contrôle orienté ?

Le pauvre Nivaldo, défenseur à gnac de Valladolid, en a pris plein la gueule toute la semaine pour avoir osé bousculer CR9 dimanche dernier et se rebeller contre les gris-gris du sorcier portugais. En Espagne, le meilleur doit gagner, un point c’est tout. Alors quand, pour la première fois de la saison, les Merengues n’affrontent pas une équipe battue d’avance, ils paniquent. Lyon sait défendre mais en Espagne, ce genre d’équipe n’existe pas. Pour tous les socios, défendre c’est renoncer. Même Capello s’est fait virer alors qu’il venait de remporter la Liga en 2007. N’importe quoi.

Le foot espagnol est peut-être le plus beau du monde. Le niveau technique proposé par les équipes de bas de tableau est même hallucinant. Pas de doute, ici on sait faire des contrôles et des transversales de 50 mètres dans les pieds. Même l’Atletico Madrid, alors 11ème, peut faire tomber le Barça un soir de février au Vicente-Calderon. Mais en Europe, les contrôles orientés, ça ne suffit plus depuis longtemps. N’en déplaise à la Pep Team.

S’adapter ou mourir ?

L’Espagne, trop fière de sa culture de jeu, refuse de respecter le bréviaire de l’Europe : pressing, verticalité et contacts. Ici, la bible du socio, c’est jeu court, horizontalité et intervalles. Les stars, ce sont les attaquants et les milieux offensifs. On préféra toujours Ronaldo à Lass, Zidane à Makelele, Iniesta à Puyol. Plutôt que s’adapter, on glorifie le modèle du Barça. Mais c’est confondre le problème et la solution. Le FC Barcelone, qui n’a de cesse de le répéter, est une exception culturelle, pas un modèle. Est-il nécessaire de rappeler que c’est par la grâce d’un arbitre norvégien que les lutins ont battu Chelsea l’an passé ? Tant pis pour les Anglais, tant mieux pour le foot, penseront certains.

Cette année, c’en est trop. Que le Barça élimine le « grand Sttutgart » (ironise As) en1/8ème, passe encore. Mais que quatre des quarts-de-finalistes de cette année n’aient jamais remporté la moindre Ligue des Champions, là on frise le mauvais goût. Du coup, la vraie bonne question posée par Marca n’est pas celle du niveau de la « meilleure Liga du monde » mais plutôt de celui de la C1. Bordeaux, Arsenal, Lyon, Moscou : l’Europe est aux mains des barbares venus du nord. Mieux vaut rester entre gens de bonne famille et ne pas se frotter à ce plateau vraiment « trop cheap » (dixit Marca). Trop surfait la Champion’s et punto.

Thibaud Leplat, à Madrid

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