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Le jour où Lucho González a fait trembler le Vélodrome et la télé

Par Benjamin Asseraf
Le jour où Lucho González a fait trembler le Vélodrome et la télé

Aujourd'hui, Lucho González fête ses 35 ans. Torse bombé, passes dé et reprises de volée, l'Argentin a marqué la France avec son passage à Marseille, où il a juste claqué le but du titre, face à Rennes en 2010.

5 mai 2010. Cette date est à marquer au fer rouge pour Marseille et ses supporters. Ce jour-là, l’OM reçoit le Stade rennais, au Vélodrome. Toute la ville attend un titre de champion de France que l’équipe a l’occasion de décrocher, à condition de remporter la partie face aux Bretons. Ça commence pas mal, plutôt bien même, avec un but de Gabi Heinze, sur coup franc, en tout début de match. Marseille mène, mais se fait rejoindre avant la pause : Briand joue les trouble-fête et sème le doute sur la Canebière. Au retour des vestiaires, l’OM de Deschamps, qui s’est traîné un Hatem Ben Arfa moyen tout au long de la saison, piétine. Les minutes sont longues et ce n’est pas étonnant après dix-sept années sans avoir goûté au succès. Heureusement, les choses vont bouger. À moins d’un quart d’heure de la fin, c’est l’inévitable Mamadou Niang, Mamad’ pour les intimes, qui colle son but et remet provisoirement la couronne sur la tête des Marseillais. On joue la 77e minute, l’OM vient de reprendre l’avantage, et Denis Balbir est aux commentaires. Il vient de vivre un moment de folie. Du haut de sa cabine, il se doute bien de quelque chose, mais certainement pas de l’explosion qui va suivre. Après avoir concédé le deuxième but, les Rennais perdent le ballon sur l’engagement et s’ensuit un contre mené par l’attaque phocéenne et ses hommes forts. Sur cette action, tout y est, la fougue, la hargne, le talent et, bien sûr, la réussite. Ben Arfa perfore, Niang remise tant bien que mal en retrait pour Lucho qui snipe du gauche, et donne définitivement le titre que tout un peuple attendait. Magique.

Supportateur

Ce jour-là, Denis Balbir assurait l’ambiance sur Orange Sports et il se souvient du privilège, tout en sérénité : « C’était une joie, plus qu’une pression supplémentaire, que de commenter ce match. C’est celui du titre, et en plus, depuis les droits sportifs, c’était la première fois dans l’histoire de la télé qu’un jeune média, comme Orange à l’époque, soufflait le match phare à Canal. » Une aubaine quand on a pour mission de faire vivre le match à des téléspectateurs. D’autant plus que l’ambiance et le spectacle sont au rendez-vous. Lors de cette saison 2009-2010, c’est le Marseille de Deschamps qui gagne, qui se bat et qui remporte le championnat de France, avec un 3-1 à la maison pour terminer la saison. « Quand on commente un match, on a envie que les calculs de probabilité nous donnent raison. On voulait un scénario fou et on l’a eu, avec deux buts décisifs et rapprochés, inscrits par deux personnalités fortes de l’OM. » Forcément, dans des situations pareilles, le commentateur a parfois tendance à s’agiter, emporté par la joie collective. Ce soir-là, ils sont 55 377 à crier pour Marseille, et Denis s’ajoute à la liste : « En tant que commentateur, je supporte le spectacle, l’excitation du match avant toute chose. On ne peut pas rester insensible à un tel événement, à un tel stade. J’ai reçu des messages virulents de gens qui disaient que je supportais telle ou telle équipe, mais j’ai été supporter de l’OM ce soir-là, comme j’ai supporté Carquefou contre l’OM deux ans avant (en CdF ndlr), parce que c’était le petit contre le grand. On est forcément supporter de l’événement avant l’équipe, on est enclin à encourager pour qu’un titre soit gagné. Si Saint-Étienne jouait le titre contre Bastia ce jour-là, j’aurais été pour Saint-Étienne… »

« LUIS OSCAR LUCHO GONZALEZ »

Et le titre dormira bien sur la Canebière. Parce que Lucho González l’a décidé. L’Argentin plante le but du 3-1, un but à son image, plein de classe et de vista. Mais aussi un but qui aura littéralement fait exploser Denis Balbir. Aux commentaires, c’est la folie, il est obligé de crier pour couvrir le bordel que fait le Vélodrome : « Quand Lucho marque, là, c’est la folie. C’est la folie parce que le stade est fou à ce moment-là. Tout le monde était en ébullition, deux buts rapprochés de deux joueurs symboles, des guerriers qui sont allés chercher la victoire et le titre… Tout ça, ça a fait chavirer le Vélodrome. » Le stade est en folie, tout comme Denis, euphorique, qui lâche un mémorable « MARSEILLE EST CHAMPION DE FRANCE, LUIS ! OSCAR ! LUCHO ! GONZALEEEEZ » , dont se rappelleront tous ceux qui ont vibré devant leur petit écran ce soir-là. Il cite le prénom du buteur, en intégralité, comme personne ne l’avait jamais fait auparavant : « Derrière le maillot, les noms sud-américains sont toujours des diminutifs. Lucho, j’avais noté son prénom en entier, comme j’avais pu le faire auparavant pour Pauleta, au Parc des Princes. Je l’avais marqué en haut de ma fiche, en entier au cas où. Et comme d’autres fois, j’ai eu de la chance. » Avant ce match, seuls les connaisseurs savaient que le blase du grand Lucho était en fait Luis Oscar. Il a fallu attendre le 5 mai 2010, pour qu’El Commandante ne soit plus un secret pour personne. Bon anniversaire.

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