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Le dernier concert d’Arsenal

Alors que le flou règne toujours autour de l’avenir d’Arsène Wenger et de plusieurs joueurs importants, l’entraîneur comme les cadres s’appliquent à bien terminer le job. Histoire que l'éventuelle fin d’aventure soit belle.
Peu importe que les avions et leur banderole anti-Wenger continuent de survoler les stades. Peu importe si la Ligue des champions semble encore très loin. Peu importe de quoi demain sera fait. Arsenal reste un club de football « modèle » , où chacun connaît ses exigences professionnelles et ses devoirs contractuels. Voilà pourquoi, après avoir enchaîné les mauvais résultats, les Gunners tiennent à finir la saison sur une note positive. Parce que même si certains ne seront plus là l’été prochain, le foot est une histoire de respect. Envers les supporters, envers les spectateurs, et envers les employés de la structure sportive qui les emploie. C’est dans ce contexte que les hommes d’Arsène Wenger sont allés battre sans difficulté Stoke City (1-4). S’ils n’ont plus leurs destins entre les pieds en vue de la qualification pour la prochaine C1 – à deux journées de la fin, Arsenal pointe à quatre points de Liverpool, quatrième, avec un match en moins –, et s’ils pourraient être les premiers à ne pas y participer sous l’ère Wenger, les Gunners se donnent le droit d’y croire. Pas forcément pour eux, mais pour tous ceux qui soutiennent le club.
Une triplette du passé qui assure
Pas forcément pour eux, car les moteurs de cette teamlondonienne ont de bonnes chances de quitter le navire au terme de l’exercice. À Stoke, les trois buteurs et pions essentiels de la victoire constituent trois cadres de l’effectif : Alexis Sánchez, Mesut Özil et Olivier Giroud. Trois éléments qui ont, ces dernières saisons, représenté la force de l’équipe de Wenger. Sauf que voilà : ces messieurs, qui voient certainement leur futur loin de l’Emirates Stadium, souhaitent désormais boucler la boucle en laissant une bonne image. Qu’importe ce que le marché des transferts laisse entrevoir, ils semblent s’être promis de terminer comme ils avaient commencé à Londres. De belle manière, en d’autres termes. Le premier, dont le contrat se termine dans un an, a ainsi inscrit son cinquantième but en 101 matchs avec les Gunners, devenant du même coup le troisième joueur à atteindre ce bilan en si peu de parties. Seuls Ian Wright (en 87 rencontres) et Thierry Henry (en 83) ont fait mieux. Le second, qui est également en fin de contrat en juin 2018, a aussi trouvé la faille et proposé un beau rendement. Quant au Français, qui n’a jamais aussi peu joué en Angleterre (dix titularisations seulement), il s’est débrouillé pour soigner ses statistiques grâce à un joli doublé ce week-end (ses onzième et douzième caramels en Premier League lors de l’exercice 2016-2017).
Respecter les valeurs du club
Le trio a donc façonné de ses pieds ce succès contre Stoke, le troisième d’affilée en PL (une seule défaite sur les sept derniers matchs toutes compétitions confondues, aucun nul). Suffisant pour terminer dans le Big Four pour la 21e année consécutive ? Peut-être pas. Mais au fond, là n’est plus l’important. Pour les anciens comme pour leur technicien, il convient seulement de terminer le boulot de la meilleure des manières et de se séparer sans embrouille. « Nous avons 69 points, faisons en sorte d’en avoir 72 mardi et, après ça, je vais donner le meilleur aussi longtemps que je suis là, pour les valeurs de ce club » , a réagi l’Alsacien en conférence de presse quand il a été questionné sur son avenir (qui devrait toutefois s’écrire à Londres une année supplémentaire). Sánchez, Özil et Giroud partagent la même vision, eux qui ont aimé Arsenal, mais qui ne s’y retrouvent plus sportivement parlant. Du coup, personne ne leur en voudra s’ils s’en vont après avoir remporté les deux dernières journées de championnat. Surtout s’ils finissent la saison par un trophée en FA Cup face à Chelsea, le nouveau roi du pays. Après tout, l’aventure commune aura été belle d’un point de vue émotionnelle, bien que frustrante sur le plan des résultats. Autant qu’elle s’achève sur des sourires… Et dans l’amour.
Par Florian Cadu