L’Angleterre ne fait plus de WAGS
Depuis que Capello a pris les rênes de la sélection, tout le monde est d'accord pour dire que l'Angleterre joue mieux. L'Italien a même trouvé le schéma pour faire cohabiter Lampard et Gerrard au milieu de terrain, un casse-tête sur lequel ses prédécesseurs se sont à moult reprises cassé les dents. Mais en réalité, ce n'est pas uniquement sur le terrain qu'il faut chercher une preuve de la rupture incarnée par Don Fabio. Le mister a également instauré une certaine discipline extrasportive, un secteur par tradition défaillant de l'autre côté de la Manche.
Capello est-il un adepte du maccarthisme ? Peut-être. C’est en tout cas le premier entraîneur à avoir adapté la chasse aux sorcières au monde du football. Comment ? En excluant systématiquement les femmes des joueurs de tout rassemblement. Alors que les Wives and Girlfriend faisaient quasiment partie du staff technique des Three Lions sous l’ère de Sven-Goran Eriksson, Capello leur a gentiment fait comprendre qu’elles n’étaient pas spécialement les bienvenues ailleurs qu’en tribunes.
La bonne nouvelle pour l’Angleterre, c’est que le message est bien passé auprès des joueurs. Las de perdre systématiquement en quarts de finale, Rio Ferdinand a vivement critiqué la gestion un peu trop à la cool du manager suédois, notamment lors des grandes compétitions : « Nous n’étions plus que des célébrités connues pour nos femmes ou nos petites amies. L’équipe était surexposée médiatiquement. C’était devenu du théâtre et le foot un élément secondaire. A Baden-Baden (le camp de base des Anglais lors du mondial allemand), il y avait des paparazzi dans tous les coins, nos familles étaient là. Avec le recul, vous vous dites que c’était un véritable cirque ! » .
Il faut dire que Victoria Beckham ou Cheryl Cole n’ont pas grand-chose en commun avec Betty Leboeuf. En Angletterre, les femmes de joueurs sont parfois plus connues que les footballeurs eux-mêmes. Ashley Cole est présenté comme le compagnon de Cheryl Tweedy, et non l’inverse, alors que Posh Spice fait autant de couvertures de magazine que son mari. Il suffit que Coleen Rooney achète des boucles d’oreilles pour que l’on en parle dans la presse. On estime d’ailleurs ses revenus à 8 millions de Livres depuis qu’elle a entamé sa “carrière” de Wag. A la différence de leurs maris, les Wags ne sont pas rentrées bredouilles de la Coupe du Monde allemande : six d’entre elles ont lâché la bagatelle de 57 000 Livres en vêtements et chaussures, selon une boutique de fringues de Baden Baden, et leur ardoise en room service au Schlosshotel Bühlerhöhe avoisinait les 600 000 Livres.
Pour la prochaine Coupe du Monde, Capello a déjà prévenu : il ne veut pas de grognasse au camp d’entraînement : « Nous resterons entre nous. Bien sûr, les joueurs seront autorisés à voir femmes et petites amies mais seulement pour une journée et le lendemain des matches. Nous allons en Afrique du Sud pour jouer, pas pour prendre des vacances » . L’ancien coach de la Roma a déjà prévu d’emmener ses troupes séjourner à Rustenburg, à plus de 90 km de Johannesburg. Pas de boutique Gucci ni de magasin Dior à l’horizon, la seule attraction de la ville se résume à son église anglicane bâtie en 1871. Pas sûr que mesdames soient emballées. Elles pourront toujours se consoler en se disant qu’avoir un mari champion du monde, ça n’a pas de prix. Mais que pour le reste, il y a heureusement Eurocard Mastercard.
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