La tour de contrôle Giroud

Imiter le swing de Tiger Woods –uniquement sur les greens bien sûr–, faire la sieste, visiter les châteaux de la Loire… Voilà comment Olivier Giroud occupe son temps libre quand il n’est pas en train de scorer sur les terrains bosselés de la Ligue 2. Doté de mensurations à la Zlatan Ibrahimovic (1,92m, 88 kgs), son idole, Giroud n’en finit plus d’affoler les stats depuis le début de saison. L’attaquant de 23 ans est même capable de coups d’éclat et ce n’est pas la défense d’Arles-Avignon qui dira le contraire. 7e journée de championnat, Giroud joue à puissance 4 sur la pelouse du promu et claque un quadruplé pour une victoire 4-2 de Tours. Pourtant le chemin qui mène au but a été plutôt tortueux et semé d’embûches.

Né à Chambéry en 1986, Olivier Giroud fait ses classes biberon à Froges avant d’intégrer le centre de formation du GF38. Après avoir raflé la coupe nationale en 14 ans, il gravit rapidement et sans problème les échelons jusqu’à son intégration dans l’équipe première. Il débute chez les pros en 2005 contre Gueugnon. Grenoble fait alors partie des équipes du ventre mou de la L2 et décide de lui faire confiance la saison suivante. Giroud endosse le rôle de joker, débloque son compteur buts face à un certain Steve Mandanda, et dispute 17 rencontres (2 goals) en 2006/2007. Insuffisant pour l’insatiable attaquant à l’appétit grandissant.

Son tour est venu

Giroud accepte donc de reculer pour mieux sauter. Direction le National avec un prêt d’une saison à Istres. L’air méditerranéen lui fait visiblement du bien puisque Giroud fait trembler les filets à 14 reprises. Le grand Isérois rentre au pays revigoré, convaincu que le staff de Bazdarevic, débarqué à Grenoble à l’été 2008, lui laissera sa chance. Bah ouais mais Mécha (et Danijel Ljuboja est l’exception qui confirme la règle) n’a pas vraiment du nez quand il s’agit de dénicher les perles rares en attaque. Giroud est invité à prendre ses skis et à quitter définitivement les Alpes.

Mais dans les histoires de méchants, il existe toujours une bonne fée qui veille sur vous. Celle de Giroud s’appelle Max Marty. L’ancien dirigeant de Grenoble est devenu manager général de Tours et n’hésite pas à l’enrôler. D’ailleurs le Tours FC s’impose de plus en plus comme la maison des anciens du GF38 (François, N’Ganga, N’Diaye, Belghazouani, Deletraz…) ! La première année d’Olivier Giroud est plus qu’honorable, avec 9 buts en 23 matches. Mais les départs de Tenema N’Diaye et Claudiu Keserü, partis se faire plumer chez les Canaris nantais à l’intersaison, libèrent complètement le joueur, qui siège aujourd’hui au sommet du classement des buteurs.

Forcément une telle réussite ne laisse pas insensibles les grosses écuries qui s’intéressent de près au pur-sang tourangeau. Olivier Giroud pourrait même être vendu dès le mercato hivernal, pour un transfert estimé entre deux et trois millions d’euros. Tours espère bénéficier de la jurisprudence « Ederson/Hoarau » : vendre son buteur en janvier mais se le faire prêter dans la foulée pour les six derniers mois de la saison. Le Celtic Glasgow, Middlesbrough et l’AS Monaco sont dans les starting-blocks. Car maintenant Giroud est sûr de lui : il veut avancer et vite, pour aller loin.