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La Ligue Europa Conférence, bien plus qu’une consolante de la consolante

Par Julien Duez
La Ligue Europa Conférence, bien plus qu’une consolante de la consolante

Parfois moquée, souvent incomprise, la Ligue Europa Conférence tire, ce mercredi soir, la révérence de sa première édition. Avec, à la clé, une finale qui fleure bon le foot à l’ancienne. Comprenez, quand les deux protagonistes n’étaient pas connus des mois à l’avance. Et si ce parfum de nostalgie finissait par devenir la norme à l’avenir ?

25/05/2022 à 21h
Ligue Europa Conférence
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La scène avait quelque chose de mystique. Ce 22 mai 2021, à la suite d’une tête bien placée à la dernière seconde du temps additionnel de la dernière journée, Max Kruse fusillait le RB Leipzig et envoyait l’Union Berlin en Ligue Europa Conférence, un an seulement après la montée des Eisernen dans l’élite. La réaction ne s’est pas fait attendre : spontanément, les supporters se sont embrasés et ont célébré cette qualification inattendue comme un véritable titre. Et ce, sans regarder ni juger le chiffre à côté du « C » . Car cette C4, pour une écurie modeste de Bundesliga, allait devenir l’occasion de vivre une aventure que l’on pensait réservée à un entre-soi de plus en plus fermé : disputer une compétition européenne.

Si le Vieux Continent s’est majoritairement levé contre le projet de création d’une Superligue l’année dernière, force est de constater que, malgré son abandon, il n’en reste pas moins que le format actuel de la Ligue des champions a des airs de compétition semi-fermée, dans laquelle seule quelques puissants ont encore le droit de se tailler une part du gâteau. Créée pour permettre aux « petites » nations du football européen de vivre une expérience à l’échelle continentale, la Ligue Europa Conférence semble avoir réussi son pari. Ainsi, tandis qu’en phase de poules de C1, 17 clubs sur 32 appartenaient à seulement 4 pays (Espagne, Italie, Allemagne et Angleterre), pour un total de 15 nations représentées, en C4, ce sont pas moins de 24 drapeaux différents qui ont flotté sur les 8 groupes de la dernière création de l’UEFA. Le tout avec quelques grands noms historiques du football du Vieux Continent (CSKA Sofia, AS Rome, Feyenoord, Partizan Belgrade et FC Copenhague pour ne citer qu’eux), accompagnés de quelques épouvantails traditionnellement abonnés aux tours préliminaires estivaux (Bodø/Glimt, HJK, Lincoln Red Imps ou encore Alashkert).

C4, quand votre cœur fait boum !

Si le format de la C4 reste encore relativement complexe à expliquer, à l’oral comme à l’écrit, ce qu’il faut retenir, c’est que personne n’est directement qualifié pour la phase de groupes. Dit autrement : même en démarrant directement en barrages, rien n’est acquis, et cela nécessite de jouer sa carte à fond. À la bonne heure : les participants ont tous joué le jeu. De quoi tordre le cou à l’idée selon laquelle cette compétition au nom à rallonge serait un tournoi au rabais pour lequel il ne faudrait pas trop se casser la nénette, au risque de prendre l’eau dans le reste des compétitions nationales. Le Stade rennais, par exemple, peut en témoigner. L’Union Berlin aussi.

Pour les amateurs de géographie et de belles histoires, cette première édition de la C4 a permis de se régaler. Ainsi, on se rappellera forcément cette incroyable victoire (6-1) remportée par Bodø face à la Roma, infligeant par là même à José Mourinho la plus sévère correction de toute sa carrière d’entraîneur, excusez du peu. On se souvient également de ces 166 tifosi romains montés jusqu’au cercle polaire encourager leur équipe malgré un nouveau revers (2-2), preuve que la passion ne s’arrête pas au nombre de kilomètres à parcourir, même pour jouer la plus petite des coupes d’Europe. Une compétition est une compétition, un titre reste un titre et tant pis pour les snobs biberonnés au football business et qui se gargarisent de faire rimer crédibilité avec grandes oreilles.

Retour vers le futur

Dans tous les cas, cette finale à Tirana, dans un petit stade flambant neuf et qui s’annonce d’ores et déjà bouillant, débouchera sur une victoire historique, cumulée à la fin d’une (très) longue période de disette. La dernière fois que Feyenoord a soulevé un trophée européen, c’était grâce à Pierre van Hooijdonk et Jon Dahl Tomasson, face à Dortmund en 2002. Pour la Roma, il faut remonter à 1961, lorsque la C3 s’appelait encore Coupe des villes de foires. Cette année-là, les partenaires de Giacomo Losi l’avaient emporté 4-2 (score cumulé) face à Birmingham City. Une autre époque, à n’en point douter. Une époque où la « Coupe d’Europe » se jouait vraiment dans toute l’Europe et où chacun avait (théoriquement) sa chance. La sortie de Bodø/Glimt en quarts de finale, le parcours malheureux de l’Olympique de Marseille et de Leicester, tous deux reversés de la C3, jusqu’au dernier carré, et les belles performances du LASK Linz, du Slavia Prague ou du PAOK Salonique, sont autant de preuves qu’il est possible d’assister à du football attractif et chatoyant, de vivre une ambiance folle et de voir du pays, si tant est que chacun dispose d’un espace pour s’exprimer. De plus, comment dévaluer une compétition internationale dans laquelle les clubs français peinent à atteindre le dernier carré ? On ne fait pas plus Coupe d’Europe.

Finalement, avec la très alléchante opposition entre l’Eintracht Francfort et les Glasgow Rangers, autres clubs historiques du football européen s’il en est, en C3, on pourrait presque se permettre de jouer les mauvaises langues en affirmant que c’est bel et bien la Ligue des champions qui est devenue ringarde. Peu importe si les noms présents en C3 et en C4 brassent moins d’argent ou font moins rêver les fans du monde entier. La Ligue Europa Conférence est venue apporter un shot de fraîcheur dans un sport que l’on croyait arrivé à bout de souffle, à force d’être victime de ses dérives. Pendant que certains tiennent le crachoir avec des histoires de transferts aux sommes indécentes, plus bas, certains sont revenus à l’essentiel : se battre en championnat pour ensuite découvrir l’Europe. Et une fois sur le ring, jouer sa chance à fond, peu importe la forme du trophée à remporter.

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