La Juve au révélateur Roma
Entraîneur charismatique, mercato impeccable, premiers résultats satisfaisants : la Juventus effectue un début de saison sérénissime. Oui, sauf que se dresse cet après midi sur sa route l'AS Roma, le club italien capable de tout. Même du meilleur.
Quatorze défaites, trois matchs nuls. Tel est le bilan de Luciano Spalletti en douze ans de carrière d’entraîneur face à la Juventus. A l’heure de mesurer le premier Roma-Juve de la saison, c’est donc peu dire que les bianconeri partiront favoris en cette fin d’après-midi, quand bien même le match se jouera à Rome, dans un stade Olympique sans nul doute surchauffé. D’autant qu’au delà des statistiques, il y a les humeurs. A peine quelques semaines que la saison à repris, et la Roma est déjà en crise, minée par une crise financière qui pourrait placer le club à la vente aux enchères, et qui a interdit à Spalletti tout achat de poids lors du mercato – hormis Burdisso, et encore. Quand un club en est à échouer à faire venir Pavlyuchenko, Julio Cruz ou même Vennegoor of Hesselink au poste d’avant centre, soyons clair, c’est qu’il ne va pas bien. Le coach lui-même s’est déjà énervé la semaine passée après la défaite inaugurale au Genoa (2-3), en faisant bien comprendre qu’il ne pourrait pas jouer le titre “avec un effectif comme celui-là”. En face, c’est l’inverse : la Juventus sourit, elle va bien, elle s’est baladée en amical, a remporté son premier match de championnat 1-0 sans trembler, et compte sur ses nouvelles recrues brésiliennes Melo et Diego pour revenir enfin au premier plan.
Totti le cannibale
Voilà, ça, c’est la théorie. Maintenant, il y a donc un match à jouer, et la Roma étant dans le coup, il y a tout de même de bonnes chances que la théorie ne se fasse pas respecter. Par n’importe quel bout qu’on la regarde, impossible de juger vraiment cette Roma. Elle a le même groupe que l’an dernier ? C’est la preuve de sa faiblesse ; et dans le même temps, il n’existe pas meilleur renfort que la stabilité, tout le monde sait cela. Elle a perdu Aquilani et De Rossi n’est pas au mieux en ce moment ? C’est la confirmation d’un cycle vertueux qui se termine ; et dans le même temps, De Rossi n’a pas refusé le Real pour rien et selon Spalletti, « si De Rossi fait ce que j’ai prévu, on le verra beaucoup dans la zone de Diego… » . La Roma est déstabilisée par les rumeurs de vente du club ? C’est la preuve qu’elle se prépare une saison d’inconstance, comme son match aller en Europa League contre Kosice l’a prouvé – se faire égaliser à 3-3 quand on mène 3-1 en Slovaquie, quand même… ; mais en même temps, sur ses quatre matches d’Europa League, elle a déjà planté 20 ( !) buts, et fini deux fois sur le score de 7-1. Il n’y a que Totti qui fait la différence ? C’est un signe d’impossibilité à revivifier l’effectif ; mais bon, Totti en est déjà à près de dix buts et comme dit toujours Spalletti, « Francesco possède les secrets du football » .
A part ça, de l’autre côté, Ciro Ferrara a des problèmes de riche. Il dit à tout le monde qu’il ne sait pas encore qui de ses quatre attaquants – Iaquinta, Trezeguet, Amauri, Del Piero – descendra sur le pré, tellement le choix est compliqué à effectuer. Il avoue qu’il aimerait bien que Fabio Grosso vienne renforcer l’équipe, mais s’il ne vient pas, “pas de souci, on est paré sur les côtés”. Du stress ? Même pas. La dernière fois que la Juve est venue jouer la Roma, c’était le 22 mars dernier, et elle avait gagné 4-1. Bah.
AS Roma-Juventus, cet après-midi, 18h
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