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La fiche de Leverkusen 2016-17

Par Côme Tessier
La fiche de Leverkusen 2016-17

Troisième du dernier championnat, le Bayer ne fait pas trop de bruit, mais se glisse de nouveau parmi les valeurs sûres de la Bundesliga. Pour Roger Schmidt, le boulot est pourtant loin d'être fini. Maintenant que Leverkusen est stabilisé en haut de la liste, l'heure est à la conquête.

La carte postale

« Mon cher Bayer,

Pour une fois, je te le demande, fais un peu attention à moi. Je me sens vide. Quel sens puis-je donner à ma vie si personne ne vient jamais m’observer, me contempler, et rêvasser en me regardant avec des fines courbes et du brillant de partout ? Tu n’imagines pas comment le temps passe lentement chez moi, bien plus que chez n’importe lequel de mes camarades. J’ai beau prendre la poussière, je sens bien que ma saleté n’a rien à voir avec celle de mes voisines. Chez moi, que je sois sale ou propre, on ne voit pas la différence. Tout ce que l’on remarque, c’est ma maigreur. Je suis rachitique. Nourris-moi bon sang. Donne-moi quelque chose pour garnir mon corps. Tu ne m’as pas offert de présents depuis 1993 ! Vingt-trois ans ! Même le petit jeune, là, Julian, ne doit pas savoir à quoi je ressemble et où je me trouve dans les couloirs. Alors, fais un petit effort. Je t’en supplie. Gagne-moi un trophée cette saison. N’importe quoi, je prends. Je te promets même de faire briller la coupe dans mes entrailles.

Des bisous, Ton armoire à trophées. »

La visite médicale

Pire qu’un enfant (réellement) hyperactif, plus stressé qu’un trader, plus mangeur de kilowatts que Chris Froome dans un col hors catégorie, ce Bayer Leverkusen est une pile électrique intenable. Cette équipe court dans tous les sens sans s’arrêter. Elle harcèle ses adversaires dès la perte de balle et ne s’épuise jamais. Même les piles alcalines des meilleures marques ne tiennent pas la comparaison. Rien à redire, ce n’est pas une équipe de ce genre qui peut montrer des piques de fatigue ou des syndromes de narcolepsie. Pas d’inquiétude, tout va bien dans le physique.

PS : Pensez à la vitamine C cet hiver.

Le joueur à ne pas suivre : Robbie Kruse

L’autre Kruse du championnat allemand a rendu de fiers services à ses équipes, à l’occasion. Même la saison dernière, après six mois de prêt manqués à Stuttgart, son retour au Bayer n’a pas été complètement détonnant : sept matchs, dont deux titularisations. Kruse pourrait être un bon joker pour les mauvais jours de Mehmedi, Çalhanoğlu ou Bellarabi. Cependant, même en entrant en cours de rencontre, l’impact de l’Australien est limité. Il ne parvient plus à être décisif. Robbie Kruse n’a plus marqué de but en match officiel depuis… un doublé face à Mayence, le 21 septembre 2013. Et sa dernière passe décisive remonte au début de la saison dernière, lors du 1er tour de la Pokal contre un club amateur, Lotte. Des stats beaucoup trop gênantes pour un joueur offensif.

Pourquoi Leverkusen va… avoir la meilleure attaque du championnat

Depuis quelques mois, même exilé au Brésil, Julian Brandt marche sur l’eau. Le très jeune milieu offensif du Bayer distribue des palanquées de caviars à chaque match. Bien évidemment, sa forme profite à ses coéquipiers, que ce soit Chicharito à l’acclimatation parfaite pour le championnat (17 buts sur sa première saison) ou Kevin Volland, transféré depuis Hoffenheim cet été. Si jamais cela ne fonctionne pas bien sur un match, il restera aussi les frappes de Charles Aránguiz pour changer la donne, ou les coups francs soyeux de Çalhanoğlu.

Alors si la saison dernière, le Borussia Dortmund et le Bayern Munich étaient intouchables (respectivement 26 et 24 buts de plus que l’équipe de Roger Schmidt), ce sera la situation inverse cette fois-ci. Il reste une question : lequel des deux attaquants sera le meilleur buteur devant Lewandowski ?

Le mois après mois

Août : Après une victoire de justesse face à Hauenstein en Pokal, le Bayer concède une grosse défaite sur le terrain de Gladbach. Les joueurs de Schmidt ne sont tout simplement pas encore prêts pour leur jeu énergivore.

Septembre : Dans le Schmidtico, Julian Baumgartlinger ne fait pas de cadeau à son ancien coach et arrache les premiers trois points de la saison pour le Werkself. Il était temps, la fin du mois approche.

Octobre : Chicharito marque dans le temps additionnel de quatre matchs consécutifs. Sir Alex lui envoie un SMS de félicitations, mais en le lisant, le Mexicain tombe dans les escaliers du stade de Wolfsburg. Encore deux semaines d’absence…

Novembre : Rudi Völler s’engueule avec l’ensemble des acteurs de la Bundesliga et passe son temps sur les plateaux à rouspéter à propos du mépris avec lequel est considéré son club, l’emballement médiatique prend. Le coup de paratonnerre est parfait : à Munich, le Bayer s’impose 3-1.

Décembre : En C1, dans le groupe du Barça, Leverkusen obtient une troisième place décevante, la faute à un match foiré à Rostov. Heureusement, le club se console avec un parcours toujours aussi solide en Bundesliga et une victoire dans le derby à Cologne.

Janvier : Manchester City pose 60 millions pour Julian Brandt, qui est prêté pour le reste de la saison au Bayer. La routine.

Février : Rien à signaler. Malgré des changements d’entraîneur, Hambourg et Francfort ne parviennent pas à résister à une équipe aussi bien rodée.

Mars : Entre un programme chargé en Bundesliga et des tours de Ligue Europa difficiles, les joueurs de Schmidt s’essoufflent. Chicharito tombe encore et doit déclarer forfait. Contre Saint-Étienne, le coach allemand sort donc de son chapeau Stefan Kießling. Le duel avec Pogba tourne à son avantage et lui permet de qualifier son club en quarts, pour un duel contre Schalke.

Avril : Rudi Völler recommence sa manip, mais le Bayern a compris et se méfie sérieusement de Leverkusen. Rummenigge et Hoeneß demande à la DFL de sanctionner le comportement du dirigeant, sans succès.

Mai : Défaite en finale de Ligue Europa. Deuxième de Bundesliga. C’est pas vrai que ça recommence ? Eh bien, non. Le 27 mai, à l’Olympiastadion, Hakan Çalhanoğlu marque le but de la victoire en finale de Coupe d’Allemagne, sur coup franc. Trois jours plus tard, il signe au Bayern Munich. Peu importe. Le Bayer a un trophée, bordel ! Pour l’occasion, un nouvel hymne est composé. Il est temps pour ça aussi.

Le onze type

Leno – Hilbert, Tah, Dragović (ou Toprak), Wendell – Baumgartlinger, Aránguiz – Bellarabi, Brandt – Çalhanoğlu – Chicharito (ou Volland)

La charade

– Mon premier est le verlan de Rim’K du 113 et le prénom d’un ancien buteur de l’équipe de France.- Mon second répondait au nom de…
– Mon troisième danse à merveille quand il est interprêté par De Funès.

– Mon tout détient le record le plus rapide de la Bundesliga à égalité avec Kevin Volland, son nouveau partenaire.

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