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La conquête Martial

Par Maxime Brigand
4 minutes
La conquête Martial

Huit mois après sa dernière convocation chez les Bleus, Anthony Martial a été rappelé jeudi par Didier Deschamps pour le déplacement aux Pays-Bas et la réception de l’Uruguay. Derrière tout ça, une équation à résoudre : où situer l’attaquant de Manchester United sur la carte tricolore ?

Un exercice de base pour mesurer le poids des mots lâchés dans le foot : se demander une minute à quel point l’interviewé X sait déjà ce qu’il va répondre à un intervieweur Y. Jeudi, au siège de la FFF, où Didier Deschamps avait donné rendez-vous pour livrer sa dernière liste de convoqués d’une année 2018 qui aura vu les Bleus redevenir champions du monde, la mise en situation aura été totale : les temps sont redevenus durs. La faute à qui, à quoi ? À la période, déjà : l’équipe de France n’a plus perdu depuis quinze matchs, avance sans le moindre heurt et n’a plus besoin que d’un point pour poinçonner son billet pour le dernier carré de la Ligue des nations. Alors, pourquoi lui chercher des emmerdes ?

Dans ce cadre, Deschamps s’est présenté jeudi pour défendre une notion centrale de sa vie de sélectionneur : la « logique de groupe » , avancée pour justifier la présence dans la liste de Djibril Sidibé, Adil Rami et Mamadou Sakho, trois hommes qui possèdent un vécu international, ce qui leur permet à ce jour de revenir à chaque fois en sélection malgré des temps troubles en club. Même si Didier Deschamps affirme être « toujours en éveil » , les règles sont désormais connues : pour entrer, il faut qu’un membre du train tricolore saute, et cela se fera souvent par défaut.

Deschamps : « Honnêtement, son potentiel est incroyable »

Par défaut, entendre ici blessure : celle de Thomas Lemar, touché à la cuisse, permet ainsi à Anthony Martial de revenir faire ses preuves, huit mois après son dernier séjour chez les Bleus qui l’avait vu livrer une copie plus que quelconque en Russie (1-3). Belle récompense pour l’attaquant de Manchester United, buteur à cinq reprises lors des six derniers matchs de son club et notamment auteur d’une grosse performance à Turin mercredi soir, où United est allé faucher la Juve (1-2) en Ligue des champions. Et retour d’un vieux casse-tête : au fond, où situer Martial, joueur au potentiel multiple, sur la carte bleue ? Réponse de Didier Deschamps, jeudi : « Honnêtement, le potentiel d’Anthony est incroyable, mais il ne le fait pas toujours voir avec régularité. Il a parfois des sautes de concentration qui peuvent mettre en doute son implication. Il est jeune, ce qu’il a fait jusqu’à maintenant est déjà très bien, mais la suite ne dépend que de lui. Soit il veut beaucoup plus, ce qu’il peut faire et doit faire, soit… Il faudra qu’il lutte avec ça, c’est dans sa nature, pour passer le cap. » Un refrain qui sort de toutes les langues depuis le début de la carrière du bonhomme.

Le joueur boomerang

Mais à 22 ans, Anthony Martial est bien à un carrefour : cette fois, il doit revenir pour de bon au risque d’être un joueur boomerang, appelé à revenir régulièrement sans jamais se fondre totalement dans un paysage pour lequel il a pourtant été programmé. Au fond, l’intéressé semble nulle part, perdu au milieu de la carte : Martial ne se plaint jamais, ne va jamais l’ouvrir dans les médias, mais peine à afficher durablement ce que Pogba désigne comme « la touche Martial » . La même touche qui a aidé Manchester United à revenir à Turin cette semaine et qui a aidé l’ancien joueur de l’AS Monaco à retourner le cerveau de José Mourinho : « Il a mis du temps pour comprendre ce que l’on voulait de lui. Anthony a tout amélioré ! Il a le même talent naturel qu’il y a un an, mais il a amélioré sa façon de penser le foot, l’entraînement et son rôle dans l’équipe. Je suis très content de lui, de ses progrès. Il y a eu des périodes difficiles, pour lui comme pour moi, car je l’ai beaucoup poussé dans ses retranchements. Mais je suis content parce qu’il accomplit désormais des choses qu’il ne pensait pas pouvoir faire avant. Et il prend une autre dimension. » Le voilà aujourd’hui de retour chez les Bleus, comme au début de l’année : peut-il se scotcher pour de bon à la locomotive tricolore ? Ce sera le thème principal du prochain rassemblement.

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Par Maxime Brigand

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