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- Lille/Inter (0-1)
La bonne formule de l’Inter
Un gardien impérial, des joueurs qui savent mettre des coups quand il faut et un attaquant à un tir, un but. Présenté comme une équipe en crise, l’Inter a montré au LOSC tous les ingrédients qu’il fallait avoir pour briller en Ligue des champions.
Lille – Inter Milan: 0-1
But: Pazzini (22e) pour l’Inter.
Dans une tribune du Stadium Nord, il y a une banderole, « Proud of North » . Au coup d’envoi, l’ambition de Rudi Garcia et ses hommes, c’est pourtant bien d’être la fierté du pays, et en Français dans le texte. De profiter des difficultés de l’équipe d’en face pour lui mettre une déculotté, et tant pis si c’est une grosse écurie, une équipe qui était sur le toit de l’Europe il y a 18 mois. Dans pareille situation contre Arsenal, l’OM va jouer la prudence, avec sa formation « Ligue des champions » . C’est pas trop le style Rudi Garcia. Même sans Landreau blessé, on joue le coup à fond, comme si c’était Nancy qui se pointait au stade.
Sur le premier quart d’heure, le LOSC semble ainsi tenir la partie, et Pedretti, qui combine tantôt avec Hazard, tantôt avec Joe Cole, joue comme s’il fêtait son 200ème match européen. Même Balmont se poste en soutien sur les phases offensives, comme ça, pour rassurer. Autant dire qu’à la 22e minute, on se dit que c’est quand même dommage qu’ils ne soient pas aussi serein défensivement. Parce qu’en une action, l’Inter se met en position de force. Sneijder reçoit la balle à quarante mètres, et il fait tout pour monopoliser l’attention. Une fois que trois gus sont sur lui, il lance Zarate sur le côté gauche qui centre illico pour le Pazzo qui casse la cage d’une grosse reprise de volée. 0-1. Lille ne se décourage pas pour autant : Béria intercepte en faisant des ailes de pigeon, Joe Cole lance Sow avec un amour d’extérieur. Mais comme un symbole, le Sénégalais butte sur un gardien qui n’a pas retrouvé que ses bois aujourd’hui, mais aussi son meilleur niveau.
Et en seconde, c’est pire. On retombe dans le schéma des années 80, 90, le scénario où l’équipe française est valeureuse mais elle bute face au monstre froid italien qui sait gérer le match à la perfection. Et pour être fidèle à l’histoire, il y a le coup de l’action litigieuse, où il pourrait y avoir péno pour le LOSC, parce que Nagatomo déséquilibre bien Hazard à l’entrée de la surface, mais où l’arbitre ne siffle pas. Cruel. Surtout qu’au cas où Julio César ne suffirait pas, Thiago Motta se fait un plaisir de taper Hazard au début de l’action, histoire de ne pas le voir à la fin. Sur une protection de balle anodine, Pazzini met un coup de coude à Chedjou… Si tant est que les occasions des Dogues, c’est pas les bonnes personnes qui se les procurent, à l’image de cette percée de Balmont, qui se demande soudain si c’était une bonne idée de se retrouver seul dans une surface au duel avec Lucio, ou Béria, qui s’essaie à la frappe de loin. Garcia a beau tenter le 4-2-3-1 en faisant rentrer Payet à la place de Pedretti, ça ne prend pas, Sow s’est convaincu qu’il n’arriverait pas à tromper le portier brésilien. Lille finit résigné, mais garde tout de même le soutien de son public, heureux de l’avoir vu essayer face au méchant Inter jusqu’au bout, avec une louche au second d’Hazard pour un Basa lancé de la tête qui se prend finalement le poteau de plein fouet. C’est donc ça, la fierté du nord.
Par Mario Durante