L1: Saint-Etienne, Verts de peur
La Panthère a bien fait de partir rugir dans la tanière du Lyon. Pendant que Bafé Gomis claque un doublé en Coupe d'Europe avec l'OL, son ancien club stéphanois est reparti comme en 14. Ou plutôt comme en 2008/2009 : des blessures à répétition, des défaites à gogo et un effectif étrangement amoindri. Les réceptions de Boulogne ce samedi puis de Grenoble la semaine prochaine s'annoncent déjà capitales pour Saint-Étienne.
Dans le Forez, le tube de l’été est une vieille rengaine, jouée maintes fois la saison dernière. Dès le premier match à domicile, les artistes stéphanois ont entonné à plein cœur l’entraînant refrain : « Direction, démission ! Direction, démission ! » . Pas sûr que celle-ci ait apprécié le chant de ses supporters. Pourquoi tant de haine chez les Magic Fans ou les Green Angels ? Deux matches, deux nettes défaites : 0-2 contre Nice et 3-1 contre la bande à Dédé à Toulouse.
Le public de Geoffroy-Guichard n’a pas oublié que les Verts avaient traîné comme un boulet leur départ catastrophique – trois misérables points au soir de la 5ème journée – toute la saison dernière. Aux médiocres résultats sportifs étaient venus s’ajouter le départ du mercenaire Feindouno vers le Qatar en septembre et le remplacement de Laurent Roussey par Alain Perrin en novembre. Et si Saint-Étienne redressait un peu la tête en Coupe de l’UEFA, il se faisait humilier en Championnat. Un suspense hitchcockien finalement favorable à Sainté, qui sauvait sa peau en L1 lors de l’ultime rencontre.
Des débris de verts
Les Verts s’étaient certainement vus trop beaux en 2008-2009, eux qui retrouvaient l’Europe vingt-six ans après l’avoir quittée. Apparemment, les erreurs du passé n’ont pas été retenues. En substance, le discours du staff durant toute cet intersaison ressemble à ça : « Finalement, on n’a rien à envier à des équipes comme Lille, Toulouse ou Rennes. L’objectif de cette nouvelle édition est d’accrocher une place européenne » . Difficile alors de croire qu’Alain Perrin a prolongé son contrat jusqu’en 2011…
Car les Verts ont une vieille malédiction qui leur colle au maillot. Peut être que c’est le père Aulas qui leur a jeté un sort… Les trois quarts de l’effectif sont passés par la case CHU, pour blessures musculaires, entorses et autres petits bobos. Avec des indisponibilités allant de quelques semaines à plusieurs mois. Un exemple : Loïc Perrin a été plus souvent à l’hosto que sur la pelouse. Et pour cette nouvelle saison, le staff continue de s’arracher les cheveux, tant pour le secteur défensif (Perrin, Dabo, Monsoreau, Benalouane) qu’offensif (Mirallas, Ilan).
Urgent : cherche attaquants
Pour l’instant les recrues n’ont pas, numériquement, remplacé les bannis (Matsui, Viviani, Dernis, Grax, Machado). Les Verts ont fait le pari de la jeunesse au milieu de terrain avec Sako et Gelson Fernandes. Planté a débarqué de Caen pour être la doublure du plus très bondissant Janot. N’Daw a lui été prêté par Nantes pour stabiliser l’arrière-garde stéphanoise. Pas une mince affaire quand on sait que les petits bonhommes en mousse de la défense avaient, l’an passé, pratiqué une opération « portes ouvertes » avec 56 buts encaissés.
Sainté s’est cette fois empressé d’accepter la proposition lyonnaise pour Bafé Gomis. 13 millions d’euros (plus 2 millions de bonus éventuels) ont rempli les caisses foréziennes. Mais les Verts mettent du temps pour recruter en attaque, même si Boubacar Sanogo, l’Ivoirien du Werder Brême, vient d’arriver. Perrin est donc obligé de bricoler : un gamin de 19 ans titularisé (Emmanuel Rivière) et des joueurs utilisés à contre-emploi (Payet en pointe, Hautcoeur en milieu offensif…).
Bref 2009/2010 ne s’annonce pas de tout repos pour les deux présidents Bernard Caïazzo et Roland Romeyer. Ils pourront toujours se bourrer la gueule au jus d’orange. Saint-Étienne a en effet changé de sponsor maillot : exit Konika, place aux jus de fruits Fruité. En espérant qu’ils soient bourrés de vitamines. Les Verts vont en avoir bien besoin.
Par