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Jean-Michel Lesage, carrière palindrome

Par Régis Delanoë
Jean-Michel Lesage, carrière palindrome

À 38 ans et des brouettes, Jean-Mich' Lesage dispute la prolongation d'une fort respectable carrière, démarrée chez lui à Créteil, qu'il achève aussi à Créteil, avec entre les deux un épisode auxerrois quasi anecdotique et un amour réciproque avec Le Havre. Sa redoutable patte gauche peut encore rendre bien des services aux Cristoliens cette saison.

« Jean-Mich’ ? C’est vraiment beau ce qu’il fait. Tout le monde ne se rend pas forcément compte, mais ce n’est pas grave. Même lui, je pense que ça ne le dérange pas, c’est un gars discret qui n’aime pas trop les projecteurs alors… Mais quand il est sur un terrain, attention ! Quand je jouais avec lui, mes coéquipiers et moi, on attendait toujours le coup de patte de génie de Jean-Mich’. Et bien souvent, ça arrivait. » L’hommage est signé Danilson Da Cruz, actuel joueur du Red Star, qui a évolué quatre saisons (de 2010 à 2014) à Créteil au contact de Lesage. Ce dernier a eu 38 ans le 1er mai dernier, un âge très avancé pour un footballeur professionnel, ce qui n’a pas empêché son club de lui offrir une nouvelle année de contrat quelques semaines plus tard. Normalement la dernière. « Mais quelque chose me dit que ce n’est pas forcément le cas, poursuit Da Cruz. Enfin, peut-être que ce sera bien sa dernière saison à Créteil, mais dans le foot ? Pas sûr, il peut encore rendre des services longtemps, au moins à une équipe de National. » Sa carrière est déjà d’une exceptionnelle longévité, avec des débuts en pro, déjà à Créteil en 1997, une suite magique pendant près de dix ans au Havre, un court et assez malheureux épisode à Auxerre en 2007/08, un retour au Havre ensuite, puis de nouveau Créteil depuis 2010. Le palindrome parfait, pour une feuille de statistiques qui ne l’est pas moins : 135 buts en 539 matchs chez les pros, dont le dernier inscrit – du gauche, évidemment – lors de la dernière journée le 28 août face à Dijon (pour une défaite 1-4). Pas mal pour un joueur qui a longtemps évolué sur un côté.

Pralines, patates et cacahuètes

« C’est un garçon intelligent qui a su bouger sur le terrain en fonction de l’âge qu’il prenait, observe Dani Da Cruz. Là où il est bien désormais, c’est dans l’axe, en recul, dans un rôle de meneur. » Avec la quarantaine qui approche, son temps de jeu diminue, forcément, et c’est plus sur le banc qu’en 10 qu’il est désormais préféré. De 37 matchs disputés dont 33 titularisations en 2013/2014 pour son retour en L2, après trois saisons de National, il est passé à 26 matchs dont 17 titularisations la saison dernière, et seulement 64 minutes jouées pour zéro titularisation depuis le début de la nouvelle saison. Du coup, il n’est plus le capitaine de cette équipe (responsabilité confiée à un autre vétéran, Hérita Ilunga), ce qui n’est pas vraiment un problème puisqu’il n’en a jamais vraiment été le leader. « Dans un vestiaire, c’est sûr qu’il ne parle pas trop, confie Da Cruz, c’est sur le terrain qu’il s’exprime. » Pas du style à s’emmerder avec les grigris et les simagrées, Jean-Mich’ est plutôt un genre de gourmet épicurien qui a toujours dans sa musette quelques pralines, patates ou cacahuètes à refiler au gardien adverse. Plus quelques saucisses, aussi, à distribuer à la tribune derrière les buts.

Créteil et Le Havre, deux amours

Crâne allongé, sourire carnassier et yeux qui furètent la moindre occasion de frapper le cuir, Lesage poursuit son petit bonhomme de carrière en étant rarement blessé et donc toujours à disposition du coach. Une bonne patte – la gauche évidemment ( « Je préfère avoir un très bon pied gauche que deux pieds moyens » , dit-il souvent) – qui a la particularité d’être adoré à la fois à Créteil et au Havre, un club quitté assez tristement en 2010 pour retrouver en National le temps de jeu qui finissait par lui manquer en Normandie. Il est comme un enfant de divorcés, chéri dans deux foyers, le cœur partagé entre deux clubs. S’il a goûté à la première et à la troisième div’, c’est bien sûr en seconde que Lesage s’est toujours le plus épanoui, et où il est devenu un symbole ( « un modèle » , dit même Da Cruz). Sa Ligue 2, dans son Île-de-France natale, celle de sa famille et de ses proches, dont il ne s’est jamais vraiment éloigné (Le Havre et Auxerre sont à moins de 200 bornes de la capitale). Actuellement sans entraîneur depuis l’agression dont a été victime Thierry Froger et qui le contraint à un éloignement des terrains jusqu’à nouvel ordre, l’US Créteil-Lusitanos a plus que jamais besoin de son grognard pour gratter des points. Pour un match ou seulement une poignée de minutes, il sera prêt à tirer lorsqu’on fera appel à lui. Un sniper ne dort jamais, il attend juste son heure.

Par Régis Delanoë

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