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James, l’an zéro

Par Robin Delorme
James, l’an zéro

Débarqué avec un statut de meilleur joueur du Mondial, confirmé par un premier exercice merengue séduisant, cette saison devait être celle de la consécration pour James Rodríguez. Après neuf mois d’errance, le constat est amer : plus qu’une chute, le Colombien a coulé. Autopsie.

Les gyrophares illuminent la route, la sirène déchire le silence matinal, et la scène attire, forcément, les objectifs de quelques photographes amateurs. Au volant de son bolide allemand, également sponsor et offerte par le club, James Rodríguez entre pourtant à toute berzingue dans la Ciudad Real Madrid. Une fois l’entrée franchie par le Colombien, les agents de sécurité décident, eux, de bloquer la voiture banalisée de la police madrilène. Une situation grotesque, inouïe même, qui ne tarde pas à truster les actualités espagnoles et à s’installer dans les coursives du tribunal de la capitale. Coupable d’un délit de fuite après un excès de vitesse à 200 km/h, le Merengue perd plus que 10 400 euros d’amende : il abandonne sa crédibilité aux oubliettes des faits divers. Même si Zidane ne cesse de répéter face caméra que « James reste un joueur très important » , l’intéressé entame désormais toutes les rencontres depuis la guérite. Un remplaçant de luxe, donc, qui occupe le dernier strapontin de la hiérarchie des milieux de terrain madridistas. Retour sur une descente aux enfers inattendue, entre hygiène de vie discutable, mental faillible et communication défaillante.

James : « C’est pour ceux qui disent que je ne suis pas en condition »

En mai dernier, le licenciement de Carlo Ancelotti méduse toute la nébuleuse du madridismo. Des journalistes pro-Real aux supporters merengues, toutes les strates de la Maison-Blanche demeurent circonspectes. Idem, le vestiaire blanc ne tarde pas à afficher son mécontentement via ses capitaines Ronaldo et Ramos. Pour l’Italien, les tracas conduisant à son éviction débutent quelques mois plus tôt, à l’aube du printemps, lorsque Modrić et James, pistons et cautions talentueuses du centre du pré, se pètent. Des blessures décisives puisqu’elles désarçonnent le collectif si bien huilé par Don Carlo, et insistent sur l’importance prise par le Colombien en l’espace d’une saison au Bernabéu. L’arrivée de Rafael Benítez sur le banc madridista change, pour ainsi dire, du tout au tout la situation du Pichichi du Mondial brésilien. Dans un schéma plus strict, où l’ordre prime sur la création, il alterne entre une place de relayeur dans le onze et celle de coupeur de citrons sur le banc. Pourtant titularisé lors du Clásico, il offre une performance correcte, mais reçoit, dans l’intimité du vestiaire, les foudres de Benítez : « Il y a des joueurs qui sont meilleurs que toi ! »

De cette sortie révélée par As découle une guéguerre entre les deux hommes par médias interposés. Une situation précaire pour le joueur qui cache son manque d’entrain sur le pré derrière les problèmes de l’ancien manager de Liverpool à souder son vestiaire. Durant un intermède avec la sélection des Cafeteros, il n’hésite pas montrer les muscles : « Quand je ne suis pas avec la sélection, je souffre beaucoup parce que je veux toujours aider. Il y a eu une action durant laquelle j’ai démarré à fond avant de courir pendant 45 mètres. Ça, c’est pour ceux qui disent que je ne suis pas en condition. » Une sortie en forme de réponse aux médias castillans qui expliquent son faible rendement par une hygiène de vie loin d’être professionnelle et un surpoids sur la balance de quelques kilos. Benítez, pour sa part, préfère justifier la mise au ban régulière du Colombien par son manque de sacrifice. Un traitement qui ne sied pas du tout à Florentino Pérez, principal instigateur du transfert de James et qui le considère comme un intouchable du onze. Le licenciement du natif de Madrid appelle donc un retour au premier plan de l’ancien Monégasque.

Barres de rire, huées du Bernabéu et départ prévisible

Ancien meneur de jeu de génie et fin connaisseur du microcosme merengue, Zinédine Zidane doit donc rendre à James Rodríguez son statut de quatrième larron derrière les composants de la BBC. Ou pas, donc. Car très loin de son meilleur niveau, le Colombien enchaîne les piètres performances et commence à être hué par un Bernabéu qui ne lui pardonne pas ses écarts de conduite – cf. l’épisode policier de Valdebebas. Chahuté, il trouve en son père son meilleur avocat : « Les blessures influent beaucoup, cela détermine qu’un joueur soit à son niveau. Et Ancelotti et Zidane sont des entraîneurs très différents. Qu’il ne joue pas en ce moment ne signifie rien, mais c’est évident que le changement d’entraîneur ne lui a pas fait du bien » . Des excuses qui passent d’autant plus mal auprès de l’aficion madrilène après l’épisode du quart de finale aller de Ligue des champions. Alors à l’échauffement dans l’antre de Wolfsburg, il ne cesse de se marrer pendant que le Real perd 2-0 et alimente un peu plus la machine à polémiques. Une attitude qui explique en partie sa petite dizaine de titularisations sous l’ère Zidane et un probable transfert l’été prochain. Un beau gâchis.

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