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  • Interview Jean Jacques Domoraud

«J’ai inventé le décalé sicilien»

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«J’ai inventé le décalé sicilien»

Contrairement à son frangin Cyril, Jean-Jacques Domoraud n'a pas laissé un énorme souvenir sur les terrains, de Sochaux à Créteil. Qu'importe ce sera sur les dancefloors. A 29 ans, il décide de s'adonner à sa passion première : la musique. Retour sur un parcours coupé-décale.

Jean-Jacques, on ne te voit plus sur les terrains de football. Que deviens-tu ?

Je suis à Abidjan depuis quatre mois. Je suis en studio pour la préparation de mon deuxième album.

Fini, donc, le football pour toi ?

Oui, j’ai tout arrêté pour me dédier à ma passion : la musique. En 2007, à la Gantoise, j’ai eu un problème au genou et j’ai préféré dire stop plutôt que de forcer les choses. La musique a pris le dessus.

La musique est-elle plus forte que le football ?

Quand j’étais jeune, c’est d’abord la musique qui me passionnait. Le football est venu petit à petit. En voyant mon frère Cyril devenir professionnel je me suis dit : « Pourquoi pas ? » . C’est quand je l’ai vu faire que j’ai voulu faire la même chose.

N’était-ce pas trop dur d’être le frère de Cyril Domoraud, lorsque tu étais joueur ?

Pour moi, ça a été une sorte de fardeau. Il y a des avantages à être le frère d’un joueur connu mais aussi des inconvénients. Les gens me jugeaient par rapport à lui. Mais j’essaie de voir les choses de façon positive. Ça m’a obligé à travailler deux fois plus.

Tu lui fais d’ailleurs une dédicace dans une de tes chansons…

Je lui rends un hommage, oui. Il a été le premier à me soutenir et il me conseille aussi parfois. Il écoute beaucoup ma musique.

Comment situais-tu ton niveau en tant que joueur ?

Quand j’ai signé mon premier contrat pro à Sochaux, pas mal de clubs se sont intéressés à moi : Manchester City, Bordeaux, l’Atletico Madrid. Ça prouve que j’avais quand même un certain niveau. Et puis, j’ai été international et ça prouve aussi quelques chose.

Le foot te manque-t-il aujourd’hui ?

Oui, souvent. Des fois, je me lève et je me dis : « Pas d’entraînement ce matin » . Ce sont des habitudes qu’il faut oublier.

« La musique c’est la magie »

Et maintenant tu te considères quoi, DJ, chanteur… ?

C’est vrai que je me suis découvert une autre passion, celle des platines, celle de DJ. Mais je suis avant tout chanteur.

Avec quel but ?

Je veux créer un style musical basé sur le coupé-décalé adapté au public français. Je suis d’origine ivoirienne et je suis à Abidjan pour me faire d’abord un nom ici pour ensuite m’attaquer à la France. Il existe plusieurs types de coupé-décalé. Dans mon premier album, j’ai inventé le coupé-décalé sicilien. Je suis parti en vacances en Sicile et je suis tombé amoureux de ses gens, ses paysages, sa culture. C’est une sorte d’hommage…

Que représente la musique pour toi ?

La musique, c’est la magie. C’est partir de rien, écrire un texte et le maquiller avec une mélodie. C’est merveilleux. C’est comme je me lève le matin et je vois le soleil.

Attends, tu te drogues ou quoi ? (rires)

(rires) La musique est une drogue !

As-tu une référence musicale ?

Corneille m’a beaucoup inspiré. Par son histoire, son parcours, la profondeur de ses textes. On sent qu’il réfléchit à deux fois avant de parler.

« Karembeu est un monument du football »

Revenons à ton parcours de joueur. A Sochaux tu es entraîné par Jean Fernandez et Guy Lacombe. Quelles images en gardes-tu ?

Si je suis devenu un joueur de football professionnel, c’est grâce à Jean Fernandez. C’est lui qui m’a permis d’intégrer le groupe pro. Et Guy Lacombe est celui qui m’a offert une place de titulaire. Ils sont complémentaires dans ma carrière.

Un plus tard, il y a eu le Servette de Genève…

C’est le tournant de ma carrière. J’avais signé un contrat de trois ans là-bas. Tout se passait à merveille et puis le club a fait faillite… J’y ai côtoyé Karembeu, Moldovan, Ziani…

Christian Karembeu, il était comment justement ?

C’est un monument du football ! Je savais qu’il était bon mais quand je l’ai vu et connu, je me suis demandé pourquoi les gens lui en voulaient. Il est humble et humain. Il était champion du monde mais quand on faisait un toro, c’est lui qui allait au milieu. A la fin de l’entraînement, c’est lui qui prenait les filets de ballons pour les ranger. Je lui tire mon chapeau. Ce sont de bons souvenirs. Suite à ça, je suis resté huit mois sans jouer et j’ai signé à Créteil.

Et Créteil, c’était comment ?

Je ne connaissais pas la Ligue 2 avant d’y aller. J’étais passé de la CFA 2 à la L2. Et je peux te dire que la L2 est plus dure que la L1. Il y a moins de tactique mais plus de combat. Moi, j’aimais plus le beau jeu. C’est vrai que j’ai eu pas mal de problèmes d’adaptations à Créteil.

Pour quelles raisons ?

C’est un club spécial avec une mentalité spéciale. A l’époque, ils s’attribuaient le statut de club pro mais ils voulaient fonctionner comme un club familial. Je ne veux pas créer la polémique mais quand j’étais à Créteil, certains joueurs étaient imposés dans l’équipe.

Propos recueillis par Nicolas Vilas

Le clip de son tube : Décalé sicilien avec l’hommage à Cyril, son frangin

Autres vidéos :http://www.youtube.com/watch?v=LL5MKeNNJtE

http://www.youtube.com/watch?v=rGdCDHuTglQ

Dans cet article :
Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite
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