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Ils ont marqué le foot sud-américain (de 100 à 91)

Par Léo Ruiz, Florian Lefèvre, Alexandre Doskov, Arthur Jeanne et Ruben Curiel
Ils ont marqué le foot sud-américain (de 100 à 91)

Après les tops européens, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football sud-américain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 100e à la 91e place.

100. Tomás Carlovich

Sur son CV, trois petits matchs en première division, tout au plus. Pas de statistiques, pas de vidéos. Enfin si, une seule : dans le film Se acabo el turro (1983), on voit Carlovich effacer avec facilité Héctor Scotta, grand joueur de San Lorenzo et du FC Séville. La vidéo dure deux secondes. Personne ne connaît « El Trinche » hors d’Argentine, pourtant il était l’idole de Bielsa, Menotti, Pékerman et d’un paquet de Rosarinos qui ont connu les années 70/80. Joueur barbu de Central Córdoba, Carlovich se présentait au stade quand il en avait envie, pour s’amuser, enchaîner les petits ponts et prendre un petit billet. Une légende tellement grande à Rosario que lorsque Maradona signe à Newell’s fin 93, il déclare : « On m’a dit qu’il y avait dans cette ville un joueur meilleur que moi, un certain Carlovich. » Aujourd’hui, le vieil homme, veuf et fauché, erre dans les rues de Rosario. LR


99. Marco Etcheverry

En 1994, la coupe mulet était à la mode. Marco Etcheverry et la sienne aussi. Lors de la Coupe du monde de la même année, le milieu de terrain, considéré comme l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de sa patrie, se fait rapidement remarquer. Il entre en jeu face à l’Allemagne et prend un carton rouge quelques minutes plus tard. Mais rien ne détruira son statut d’idole nationale. El Diablo s’exporte même aux États-Unis, après une carrière bien remplie (en Bolivie, au Chili ou encore en Espagne). Passé par DC United, il y est devenu ambassadeur à la fin de sa carrière, avant d’enfiler le costard d’entraîneur.

Avec quelques anciennes gloires du football mondial, il travaille au développement du soccer, comme il l’expliquait pour le site de la FIFA : « Avec Carlos Valderrama, Roberto Donadoni et Jorge Campos, nous avons voyagé dans tout le pays pour rencontrer les fans et signer des autographes, dans l’espoir d’amener le public américain à aimer ce sport. » Depuis, celui qui possède des terres en Bolivie et a travaillé comme recruteur aux États-Unis, a acheté quelques clubs amateurs chez lui. Dans une interview pour La Razón, il a affirmé vouloir « redevenir entraîneur en 2017 et aider le football bolivien » . « El Diablo » s’habille en vert. RC

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98. Sebastián Battaglia

« Déjà, je suis honoré de faire partie de ce classement aux côtés de joueurs incroyables. Les meilleurs souvenirs que je garde de ma carrière, ce sont les dix-sept titres que j’ai remportés avec Boca (Battaglia est le joueur le plus titré de l’histoire du club xeneize, ndlr). Aussi les buts que j’ai marqués contre River. Quand je regarde en arrière, je me rend compte, et seulement maintenant, que je suis entré dans l’histoire du football. On parle là d’un des plus grands clubs du monde. J’ai passé seulement un an et demi en Europe, à Villarreal, mais j’ai énormément appris là-bas. Même si je regrette de ne pas m’être imposé en Europe, je sais que j’ai fait le bon choix en revenant à Boca Juniors. Je n’aurais jamais gagné autant de titres si je n’étais pas revenu. Quand mon nom est cité, on parle souvent de mes blessures (l’ancien milieu de terrain a dû mettre un terme à sa carrière après une blessure chronique à la cheville, ndlr) et de ce petit pont qui m’a brisé les ligaments. Mais je sais que j’ai fait de belles choses dans ma carrière, et on devrait se souvenir de moi pour les dix-sept titres avec le maillot du club de ma vie. » Propos recueillis par RC.


97. Diego Forlán

Au milieu du bruit assourdissant et insupportable des vuvuzelas, la balle s’est élevée dans le Nelson Mandela Bay Stadium, est passée juste au dessus de Dennis Aogo et Sami Khedira, puis est venue frapper la transversale de Hans-Jörg Butt. Diego Forlán peut se prendre la tête à deux mains, mais jusqu’à la dernière seconde de la dernière minute de la Coupe du monde 2010, il aura assuré le show. Et même si son ultime coup franc en finale pour la troisième place n’a pas eu le sort qu’il méritait, c’est bien l’Uruguayen qui rentrera à la maison avec le titre de meilleur joueur du Mondial, en se permettant de terminer co-meilleur buteur.

Une époque où l’attaquant de l’Atlético de Madrid cassait la baraque, lui qui avait failli se perdre lors d’un passage un peu raté à Manchester United. Et si son parcours après la Coupe fut parfois délicat, avec des expériences au Japon ou en Inde, le football se souviendra toujours de sa crinière blonde et de son jeu ambidextre follement élégant. Et dire que plus jeune, il voulait percer dans le tennis. AD


96. Héctor Castro

L’Argentine a eu la Main de Dieu, l’Uruguay a connu le Manchot divin. En 1930, les deux pays séparés par le Río de la Plata se disputent la première Coupe du monde de l’histoire à Montevideo – deux ans plus tôt déjà, l’Uruguay a remporté le duel face à son voisin en finale des Jeux olympiques. Menée 1-2 à la mi-temps, la Celeste est repassée devant 3-2, mais se fait acculer devant son but dans les dernières minutes de la finale. Jusqu’à la délivrance, à la dernière minute. En inscrivant de la tête le quatrième but de l’Uruguay, Héctor Castro fait exploser le stade Centenario. El Manco devient alors el Divino Manco. Car dix-sept ans auparavant, Héctor Castro, alors âgé de treize ans, s’est tranché la main droite en manipulant la scie électrique de ce qui s’apparentait à une trancheuse à jambon. Ce qui ne l’empêchera pas de faire carrière sous les couleurs de Nacional en plantant un total de cent sept réalisations en championnat uruguayen. Et de sauter plus haut que les défenseurs argentins en finale du Mondial. FL

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95. Claudio Pizarro

Dans le top 20 des meilleurs buteurs de l’histoire du championnat allemand, peu de surprises : dix-huit Teutons. Giovane Élber pointe bien le bout de son nez, timidement, à la vingtième place, mais la vraie folie est la présence d’un drapeau péruvien dans le top 5, scotché au nom de Claudio Pizarro. Né à Callao, grosse ville portuaire péruvienne, Pizarro a donc réussi à se retrouver entre Manfred Burgsmüller et Ulf Kirsten dans ce classement des pistoleros de la BuLi.

Et ayant eu du mal à se décider entre le Werder Brême, son premier club une fois arrivé en Europe, et le Bayern Munich, il a passé la majorité de sa carrière à passer de l’un à l’autre, en ayant au bout du compte joué près de dix saisons avec le Bayern, et sept avec Brême. Avec à la clé six titres de champion d’Allemagne, six coupes, et une Ligue des champions. Icône absolue outre-Rhin, Pizarro a en revanche galéré avec le Pérou puisqu’il n’a jamais mis les pieds en Coupe du monde, se brisant à chaque fois les dents au niveau des qualifs. AD

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94. Willington Ortiz

De son visage métissé ressortent des traits indiens qui lui ont valu le surnom de « Viejo Willy » . « Vieux Willy » , c’est Willington Ortiz. Des Millonarios à América de Cali en passant par le Deportivo Cali, le buteur de poche a traversé les années 70 et 80 en dribblant. « Il savait tout faire avec une modestie émouvante. Il faut préciser que Willington Ortiz était à l’équipe nationale de Colombie ce que représente aujourd’hui la présence de Diego Maradona pour l’Argentine » , lâchera le sélectionneur de l’Albiceleste, Carlos Bilardo, quelques années après avoir entraîné les Cafeteros. Avec le maillot de l’équipe nationale, le milieu offensif chiffre à douze buts pour quarante-neuf sélections. Son malheur aura été d’être né dix ans trop tôt pour pouvoir côtoyer la génération dorée colombienne qui s’est qualifiée pour trois Coupes du monde consécutives – 1990-94-98. Willington Ortiz, lui, n’a jamais vu une seule phase finale. Trop Vieux Willy. Ou trop jeune. FL

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93. José Nasazzi

Quatre Copa América remportées, deux médailles d’or aux Jeux olympiques, une carrière pleine dans différents clubs de sa ville de Montevideo et une trace dans l’histoire, puisqu’il est le premier capitaine à avoir soulevé une Coupe du monde. Mais ce ne sont pas ces titres qui font de Nasazzi – ancien défenseur central uruguayen – un grand de ce sport, mais plutôt un hommage rendu par la FIFA. En l’honneur du meilleur joueur de la première Coupe du monde de l’histoire, l’instance du football mondial crée un trophée virtuel, appelé le Bâton de Nasazzi. Un titre symbolique, d’abord détenu par l’Uruguay et dont le principe est simple. L’équipe détentrice du bâton le remet en jeu à chaque rencontre officielle de la FIFA. Si cette équipe perd dans le temps réglementaire, elle lègue le Bâton, sinon elle le conserve. En 1931, L’Uruguay perd ce trophée après une défaite contre le Brésil. Aujourd’hui tombé dans l’oubli, le Bâton de Nasazzi est détenu par le Costa Rica. Le souvenir du « Capitaine des capitaines » est, lui, intact dans les têtes uruguayennes. RC


92. Ramón Unzaga

« Deux fois, l’arbitre a sifflé faute contre moi, lorsque je sautais pour dégager la balle. Je me suis senti obligé de lui dire qu’il se trompait, que d’autres arbitres ne m’avaient pas sanctionné pour ce geste. On a échangé quelques mots, et il m’a demandé de quitter la pelouse. Je ne voulais pas, mais je l’ai fait. On s’est expliqué et ensuite, il y a eu un échange de coups. » C’est ainsi, en 1918, dans le journal chilien El Súr, que Ramón Unzaga explique sa manière assez violente de défendre sur son adversaire. Si ce Basque naturalisé chilien se fait passer pour un milieu de terrain violent, il a pourtant inventé l’un des plus beaux gestes du football : « la chilena » , le retourné en VF. En 1914, Unzaga réalise pour la première fois ce geste, dans le stade El Morro de Talcahuano. La presse argentine le baptisera tout simplement « chilena » plus tard. Capitaine de la sélection chilienne, Unzaga joue toute sa carrière dans des clubs amateurs, le football n’étant pas encore professionnel au Chili. Décédé en 1923, il a laissé son nom au stade où il a réalisé sa première prouesse. Et quelques golazos pour l’histoire du football. RC

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91. Gilmar

Stade Råsunda, Stockholm, 29 juin 1958. Huit ans après le Maracanazo – la défaite surprise du Brésil contre l’Uruguay, lors du Mondial brésilien –, la Seleção tient sa première Coupe du monde. Pelé, dix-sept ans et demi, éclate en sanglots. Pour sécher ses larmes, le futur Rei trouve l’épaule protectrice de Gylmar dos Santos Neves, dit Gilmar, le gardien élancé de la sélection auriverde. Si la Perla Negra a déjà entamé sa légende en inscrivant six réalisations durant le tournoi suédois, Gilmar, lui, n’a encaissé que quatre buts. Quatre ans plus tard, les deux hommes soulèvent à nouveau le titre planétaire au Chili. Aujourd’hui encore, Gilmar (décédé en 2013, à quatre-vingt-trois ans) reste le seul gardien double champion du monde de l’histoire de son sport et la référence à son poste au Brésil. Longtemps remplaçant dans les buts des Corinthians, le portier remporte une paire de Copa Libertadores avec le Santos FC, le club de sa ville natale, en 1962 et 1963. Et c’est à Santos, avec le club de Jabaquara, qu’il avait débuté… au poste d’ailier gauche. FL

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