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Ils ont marqué le foot africain (90 à 81)

Par Flavien Bories, Mathias Edwards, Romuald Gadegbeku, Christophe Gleizes et Florian Cadu
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Ils ont marqué le foot africain (90 à 81)

Après les tops européen et sud-américain, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football africain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 90e à la 81e place.

90. Siphiwe Tshabalala

La course est spontanée, nette, décidée. Alors qu’elles pourraient ralentir son propriétaire, les tresses participent au contraire à son accélération linéaire. Tout aussi sublime que l’appel, la passe trouve Siphiwe Tshabalala au meilleur des moments. Le contrôle, un poil hésitant, un chouïa trop court, ne donne que plus de beauté à l’action. La frappe, elle, est indescriptible tant sa pureté provient directement du cœur. Attrapant la lucarne, le cuir écrit une nouvelle page de l’histoire du football. Le Sud-Africain Tshabalala vient de marquer le premier but inscrit sur le continent africain dans une Coupe du monde.


89. Sadok Sassi

Recordman de sélections avec la Tunisie, fidèle parmi les fidèles du Club africain, dont il a assuré la sécurité durant plus de vingt ans. Sadok Sassi dit Attouga a marqué les esprits par son style, sa gueule, sa longévité, son leadership, mais aussi par sa capacité à rebondir après ses erreurs. Les plus nostalgiques se rappellent sa parade suite au coup franc surpuissant du Brésilien Rivelino. Victime d’une luxation de l’épaule, le gardien est évacué du terrain.


88. Abdelmajid Dolmy

Lorsqu’on parle fair-play, on pense à lui. C’est rare pour un milieu défensif, mais l’ex-star du Raja brillait d’abord par ses qualités techniques. Coupe d’Afrique 1976 remportée, prestation mémorable face à l’Angleterre lors de la Coupe du monde 1986. En 1992, l’Unesco lui décerne le prix du fair-play, évoquant un « joueur dont la moralité et la courtoisie exemplaires le font unanimement considérer par ses partenaires ou adversaires comme un ambassadeur du football » . On l’appelait Al Oustad, le maître.

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87. Obafemi Martins

Certains prétendent que son livret de famille est trafiqué. Qu’il n’a pas signé à l’Inter Milan à l’âge de seize ans, mais de vingt-trois. Au vrai, on s’en moque. D’abord parce que sa note en vitesse ne descendait pas à moins de 85 sur Pro Evolution Soccer. Ensuite parce que dans le monde réel, son salto qu’il réalisait pour célébrer son but était indémodable. Enfin, parce qu’il n’y a pas d’âge pour le swag. Doté d’un charisme inexplicable, Martins n’a pas un énorme palmarès et n’a jamais eu autant de talent qu’on a pu le dire. Mais il a fait kiffer. Et c’est le plus important.


86. Aubameyang, père et fils

Il n’est pas toujours difficile d’être le fils de son père. Pierre-François Aubame-Eyang devint Aubameyang à la suite de l’acquisition de la nationalité française. S’il n’a pas particulièrement marqué par son parcours en club, l’ancien milieu de terrain havrais affiche un beau bilan de quatre-vingts sélections avec le Gabon. Désigné footballeur africain en 2016, son fils Pierre-Emerick s’est d’abord fait un nom grâce à sa vitesse avant de mettre tout le monde d’accord par ses buts. On n’attend plus qu’une belle épopée avec le Gabon. Question de temps ?

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85. Paul Moukila

Court, mais intense. En sept petites années de carrière au Congo, Paul Moukila rafla autant de trophées qu’il mit de pions. Coupe d’Afrique des nations 1972, Ballon d’or continental 1974, Ligue des champions d’Afrique la même année : grâce à ses coups francs et son sens du but, « Sayal » était de ceux qu’on craignait. Selon la légende, il marqua quarante buts en une seule saison de championnat, en 1972, avec le CARA Brazzaville. Même si son aventure en France, avec Strasbourg en 1975 lors d’un stage militaire, puis au Stade français, à Fontainebleau et à Malakoff durant les années 80, sera moins mémorable, Moukila n’en reste pas moins l’un des plus grands joueurs congolais de l’histoire. Si ce n’est le meilleur.


84. Henri Camara

Au Sénégal, personne n’a oublié son fabuleux doublé contre la Suède, dont un magnifique but en or, lors des huitièmes de finale de la Coupe du monde 2002. Touché par la grâce sur ce match, Henri Camara aura porté son pays plus loin qu’il n’avait jamais été. Certifié décisif, « le lapin flingueur » connaîtra une belle longévité chez les Lions de la Téranga, avec pas moins de vingt-neuf buts en quatre-vingt-dix-neuf sélections, la plupart du temps inscrits comme remplaçant. Par la suite, Henri fera honneur à son surnom en se montrant volage, connaissant seize clubs en près de dix-huit ans. Son sommet personnel sera atteint à Wigan, mais certains préféreront retenir son passage à Sedan, où il forma avec Pius « l’homme sans cou » N’Diefi, une doublette d’anthologie. CG


83. Segun Odegbami

Avant, bien avant sa candidature à la présidence de la FIFA, Segun Odegbami était un attaquant. Un excellent attaquant. Ses exploits sont méconnus, car le monsieur a passé l’intégralité de sa carrière au Nigeria, au Shooting Stars FC. N’empêche que Mathematicalne s’y est pas reposé. Son plus grand fait d’armes ? Avec la sélection en 1980 évidemment, quand le Nigeria remporte la Coupe d’Afrique des nations. Opposés à l’Algérie en finale, les Super Eagles se reposent sur leur ailier qui s’offre un doublé en même temps que le titre. Il prendra sa retraite internationale deux ans plus tard avec le statut de meilleur buteur de la sélection. Seul Rashidi Yekini l’a aujourd’hui dépassé.


82. Papa Bouba Diop

Déjà, le nom. Et puis, la carrure : 194 centimètres pour 94 kilogrammes, ça en impose. Sans oublier la gueule qui va avec. Le tout réuni dans un Sénégal en transe en 2002. Si beaucoup ont évoqué, à raison, El-Hadji Diouf pour symboliser les Lions de la Téranga au Mondial 2002, il convient de ne pas zapper Papa Bouba Diop. Auteur du but victorieux lors de la fameuse et historique victoire contre la France en match d’ouverture, l’ancien milieu lensois termine la compétition dans la peau du meilleur buteur de son équipe, qui ira jusqu’en quarts de finale. Ça valait bien une petite danse.


81. Nasr El Deen Abbas

Lorsqu’on parcourt les (rares) sources d’information concernant les statistiques de celui qui était plus connu sous le nom de « Jaxa » , le doute s’installe : le joueur aurait ainsi enfilé pas moins de 136 pions en l’espace de 154 parties avec sa sélection, et 291 en 308 matchs avec Al Hilal Omdurman ! Difficile à croire, surtout pour un milieu de terrain. Ce qui est en revanche certain, c’est que Nasr El Deen Abbas représente le meilleur joueur soudanais de tous les temps, et qu’il fut l’un des grands artisans de la victoire du pays en Coupe d’Afrique des nations en 1970 après avoir échoué en finale en 1963. Son talent avait d’ailleurs attiré les convoitises d’un certain Bayern Munich. Le mariage ne se fera jamais.

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