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Huntelaar, the Hunter !
Un doublé mirifique contre Catane dans les arrêts de jeu. Petit hold-up à la Milanaise au goût d'Edam. Et voilà le Milan AC dauphin de l'Inter. Les Rossoneri ont marqué 3 points. Klaas-Jan Huntelaar aussi...
La nécro de Huntelaar était prête. Klaas-Jan Huntelaar (1983-2009), mort à Milan de la grippe AC. Les vannes pas drôles allaient fuser. « Huntelaar ? Il ressemble un peu à Archavine, non ?! » , « Hu, hu ! Et Leonardo, y ressemble un peu à Roman Polanski jeune, heu ?! » . Voyez le tableau… Barré par Borriello, Pato, Inzaghi, Ronaldinho, etc. L’était foutu, Huntel. Pas la confiance de Leonardo, Huntel. Anonyme. Comme untel ou untel… Et puis, dimanche soir à Catane (putain, le titre de film !)… La lumière ! A la 80ème d’un 0-0 dormitif, Jan rentre à la place de Flamini. Et dans les arrêts de jeu, il réussit un doublé extramidable. Le genre de truc que Karim Benz se doit de réaliser pour être définitivement galactique. A la 93ème, une belle reprise du gauche des 16 mètres sur un service en retrait de Pippo-l’Intello. OK, le gardien se couche mal, mais l’est dedans. Et puis, le chef d’œuvre juste une bonne minute après…
La Klaas hollandaise
Là, faut décrire ça à part. Le deuxième but de Jan, c’est l’exemple absolu de la classe hollandaise. Le truc unique de toucher de balle, de gestuelle parfaite et d’équilibre. La grâce. Cherchez pas : y a que deux pays de stylistes dans le monde du foot. Le Brésil et les Pays-Bas. Le Brésil, au style ondoyant et au toucher caressant ou fouettant, et les Pays-Bas, plus dans la tradition du ballet classique que de la samba chaleureuse. Un peu plus “froid”, donc. Mais tellement “coordonné”, relâché… De toute façon, hollandaises ou brésiliennes, les frappes se ressemblent et les trajectoires victorieuses ont la même course elliptique. Pour les sceptiques, revoyez les classiques, en haut de l’étagère : Cruyff, Van Basten et Bergkamp.
Plus près de nous, Van Persie est souvent traversé par ce fluide orangé qui oriente ses missiles en contournant la lune. Et donc aussi un peu, Jan Classe Huntelaar. The Hunter is back ! Et Leonardo est heureux comme un cochon dans la boue : « C’est l’homme qu’il nous fallait. Je suis très content, c’est un attaquant qui peut capter les ballons aériens, qui tient la balle et offre de la profondeur au jeu. Un joueur qui peut devenir une référence importante à la pointe de notre attaque. Il nous a même fait grande impression en tant qu’homme, et c’est une chose très importante : un joueur sérieux, un grand professionnel, et ce sont des qualités fondamentales » . Heureux aussi, Adriano Galliani, soutien inconditionnel du Hollandais. Huntelaar lui claqué une bise de remerciement aux vestiaires après la rencontre…
Un doublé, et après ?
Résultat : le Milan moribond est passé deuxième au classement, à 7 points de Mourinho, mais un point devant les Blancnoirs. Huntelaar a frappé un grand coup et il a redonné espoir aux tifosi milanisti qui voient en lui une sorte de buteur providentiel, le joker qui tombe à cœur. Faut dire qu’avec seulement 450 minutes de jeu en 14 matchs… Le déclic pour un gars de 26 ans déjà, killer à l’Ajax (115 buts en 136 matchs), mais blackboulé au Real où il avait été loin de la médiocrité (8 buts importants en 20 matchs dans la deuxième moitié de championnat) ? Arrivé chez les Rossoneri cet été pour 15 millions d’Euros, Klaas-Jan est à un tournant de sa carrière.
Avec la pression pas évidente de suivre la voie royale d’autres Néerlandais qui l’ont précédé (Van Basten, Gullit, Rijkaard, Seedorf). C’est qu’on a toujours émis des doutes sur son talent réel. A cause d’un départ tardif des Pays-Bas, à 25 ans, un âge canonique avancé comparé aux jeunes pousses du pays, souvent parties à la vingtaine. Ceci dit, Van Nistelrooy a quitté Eindhoven à 25 ans aussi et a réussi à Manchester Rouge puis à Madrid Blanc. Huntelaar a signé pour 4 saisons et la concurrence qui se dessine se résume à Pato (20 ans) et Marco Boriello (27 ans). On n’enterre pas Pippo (36 ans), bien sûr, mais c’est plus avec les deux premiers que le Hollandais va concourir pour une des deux places offensives. Quoi qu’il en soit, Leonardo dispose d’une solution offensive intéressante que lui-même avait peut-être mal évaluée.
Voilà. Tout reste à faire. Que ce soit à Milan ou avec la sélection Oranje, où il est là aussi très attendu, après le retrait de Van Nistelrooy. 2010 sera-t-elle l’année où cessera l’interrogation serpentine qui siffle sur nos têtes : que vaut vraiment Klaas-Jan Huntelaar ?
Les deux buts de Jan-Classe :
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