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Gillot de sauvetage

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Gillot de sauvetage

Après avoir entretenu le suspense quant à la succession de Jean Tigana, les Girondins ont opté lundi pour la solution Francis Gillot. Un homme dans le profil recherché, hanté par le jeu, et capable de redonner des couleurs à un club en perte de vitesse. Mais aussi d'en mettre plein la tête à ses joueurs.

Son nom circulait avec insistance depuis plusieurs jours du côté du Haillan, malgré une rumeur à connotation germanique, qui laissait penser que Jürgen Klinsmann pouvait être pressenti pour occuper un poste d’entraîneur laissé vacant avant la fin du championnat, par Jean Tigana. Mais de germanique, il y aura seulement la discipline, le franc-parler, et le jeu offensif de Francis Gillot, officiellement engagé ce lundi avec les Girondins, pour deux années. Soit un choix « important » , selon Jean-Louis Triaud, fait dans le respect des traditions bordelaises, et dans la discrétion. C’est-à-dire, un truc habituel, sans vagues, comme cela fut le cas pour Tigana, Blanc, et Ricardo, auparavant. Francis Gillot, un homme qui « véhicule beaucoup de calme et de sérénité » , et qui propose « une attitude toujours posée et réfléchie » , mais qui reste capable de tailler en pièces ses joueurs, comme il le fit avec Sochaux face à Caen, la saison dernière, après une victoire… des siens (3-2, 31e journée) ! Un faux-calme en apparence, aussi, qui peut dégoupiller dans le vestiaire « de temps en temps » , et qui aime les challenges.

Le Nordiste, accompagné de ses deux « méridionaux » , Alain Bénédet et René Lobello, a signé dans un club meurtri, au bord de la ruine psychologique et sans trop d’ambition. Un contexte difficile, lui offrant toutefois une opportunité qui le faisait saliver depuis longtemps. « Quand j’étais joueur, j’avais envie de venir jouer ici, même si on prenait souvent des trempes ! Avec Tigana, Giresse et les autres en face, c’était quasiment mission impossible » , a-t-il déclaré, sourire en coin, dans le salon cosy du château. Ou l’aveu d’une officieuse consécration pour l’ancien défenseur. Car si la solution de facilité aurait été, selon ses propres mots, de rester à Sochaux et d’y jouer une Coupe d’Europe « tranquillement » , la tâche qui l’attend aujourd’hui n’est pas des plus simples. En reprenant un club au palmarès éloquent (six fois champion de France), le Ch’ti trouve également une équipe moribonde et démobilisée, qui a failli exploser en vol à plusieurs reprises, lors des dix-huit derniers mois. Mais ça, il s’en fout. « Bordeaux, ça ne se refuse pas ! » Tout est dit, ou presque. « Il faut relativiser, il n’y aura pas tout à reconstruire, car il y a de bonnes bases, a-t-il indiqué, plutôt confiant. Il ne faut pas non plus tout remettre en question… Tout le monde peut connaitre un coup de moins bien. La catastrophe sportive, c’est la descente en Ligue 2 ; là, il ne faut pas dramatiser, le club a terminé 7e (de Ligue 1). Ce n’est que du football » .

Pourtant, à entendre son nouveau président, il n’y aura ni objectifs – hormis le « maintien » ! –, ni dépenses inutiles, mais juste une politique tendant à « contrôler la voilure » , et à « bien jouer au football » , en « gagnant un maximum de matches » ! Amen. Alors, escroquerie ou vision petit bras ? Un peu des deux probablement, si l’on s’en tient au discours, et à l’analyse de l’exercice écoulé, dans lequel les fantômes de Chaban-Delmas ont, pour la plupart, erré comme des âmes en peine. Ceci étant, la venue Gillot pourrait changer la donne, et créer l’électrochoc au sein d’un groupe capable de retrouver des sensations. « Il faut proposer des choses intéressantes aux joueurs lors des entraînements, ainsi qu’un projet de jeu, a expliqué le technicien. Mais on peut toujours se planter. Alors il faut être patient, car on ne peut pas construire une équipe en trois mois. Après, si ça se passe bien et qu’il y a une bonne ambiance, on peut voir beaucoup plus haut » . Là où Jean Tigana a échoué, tant dans la gestion de l’humain que du jeu, Francis Gillot aura pour mission de ne pas faillir. Il a deux ans pour y parvenir, et semble armé pour son nouveau combat. « Moi, j’ai peur de rien, sinon je ne serais pas venu ! » . A lui désormais d’être sans reproche.

Laurent Brun, à Bordeaux

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