Gilbert Collard : « Un jugement anti-français »
Le jugement vient de tomber : trois ans et demi de prison ferme pour Santos Mirasierra, convaincu de troubles à l'ordre public. Gilbert Collard, l'avocat du supporter, revient sur cette lourde sanction et envisage une action au plus haut niveau de l'Etat.
Vous confirmez la sanction de trois ans et demi de prison ? Ecoutez, ici, tous les observateurs, même les journalistes espagnols, sont d’accord pour dire que la preuve de la culpabilité de Santos n’a pas été apportée. Je viens d’avoir l’avocat espagnol au téléphone, il est consterné. Quand on voit une telle peine, on est obligé d’interpréter.
Et quelle est votre interprétation ? On n’a pas eu à faire à un juge mais à un supporter notoire. Il a voulu faire preuve d’autorité et de vanité espagnole envers l’opinion française. On se rend compte à quel point le sentiment antifrançais est fort ici. Par exemple, dans l’avion, j’ai vu quatre supporters se faire embarquer par la Guardia Civil parce qu’une de leur place était occupée, alors qu’ils avaient leurs tickets. Donc disons-le clairement, c’est une justice antifrançaise.
Trois ans et demi, ce serait l’équivalent de quoi ? En France, une telle peine serait envisagée pour des violences graves.
Quel est l’état d’esprit de Santos cet après-midi ? Il est désespéré. Heureusement, il reçoit énormément de soutien de ses proches et de sa famille. Le consul prend bien soin de lui.
Quelles suites allez-vous donner ? On hésite à faire appel, car il se dit que les juges d’appel sont encore plus sévères. Dès lundi, nous demanderons à Nicolas Sarkozy de se saisir officiellement de l’affaire.
Propos recueillis par Pierre Maturana
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