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Gignac fait tomber la chemise

Par Thomas Goubin, à León
Gignac fait tomber la chemise

Mercredi, à León, André-Pierre Gignac a confirmé son regain de forme en donnant la victoire aux siens en demi-finales aller de LigaMX (0-1). Il a aussi eu la peau de la chemise de Javier Torrente, entraîneur de León et ex-adjoint de Marcelo Bielsa à l'OM.

Le Mexique est un grand pays catholique, et la LigaMX un championnat qui accorde le pardon aussi généreusement qu’un curé au confessionnal. Voilà donc León, lanterne rouge jusqu’à la septième journée d’un tournoi semestriel qui n’en compte que dix-sept, en demi-finales aller face aux Tigres d’André-Pierre Gignac, après avoir éliminé en quarts de finale, les Xolos Tijuana, leader de la saison régulière. Et revoilà André-Pierre Gignac, clairement en dedans pendant la saison régulière – cinq petits buts, pas même de quoi le faire figurer dans le top 10 des goleadores – de retour au premier plan. Mercredi, au Nou Camp, le vétuste stade de 28 000 places où les Bleus de Platini avaient joué leur phase de poules du Mondial 1986, le Français a inscrit le seul but de la rencontre en repiquant dans l’axe, comme il l’affectionne, avant d’aller chercher le petit filet opposé. Couplé à son triplé inscrit, samedi, en quarts de finale retour face aux Pumas (5-0), ce but confirme la relance de la machine à buts de l’ex-Marseillais, après une panne sèche de plus de deux mois.

Nettoyer León

Mercredi soir, à León, cinquième ville du Mexique, Gignac a fait tomber la chemise. Pas la sienne, mais celle de Javier Torrente, l’ex-adjoint de Marcelo Bielsa à l’OM, et entraîneur de León depuis la fin août. Au Mexique, Torrente n’avait pas encore connu la défaite : douze matchs d’invincibilité qui avaient notamment permis à León de passer d’un statut de lanterne rouge à celui de dernier qualifié pour la Liguilla, les play-offs qui concluent chaque tournoi mexicain. Pendant cette période où les Esmeraldas sont passés du dix-huitième au huitième rang, Javier Torrente s’est toujours présenté sur le bord de touche vêtu d’une élégante chemise grise à motifs. Il n’en fallait pas plus pour que le Mexique assimile cela à une cabale, et il en fallait encore moins au club pour proposer la chemise amulette dans sa boutique officielle, contre 490 pesos (environ 25 euros). Une alternative élégante aux maillots vert et blanc pour les supporters de ce club d’une ville sans charme, qui fait pâle figure à côté de sa voisine, Guanajuato, cité minière dont le pittoresque centre-ville classé au patrimoine mondial de l’humanité attire des touristes du monde entier. Industrieuse et commerciale, León bombe tout de même le torse en se revendiquant « capitale mondiale de la chaussure » .

Tombeur du León de Torrente, Gignac aurait pu, littéralement, avoir la peau de la chemise de son ex-entraîneur, dont il estime le travail et avec qui il entretient une bonne relation. « À la fin du match, on a parlé, notamment de nos enfants, a révélé l’ex-entraîneur d’Once Caldas en conférence de presse. Gignac m’a dit qu’il ne passerait pas ses vacances à Marseille, mais qu’il resterait au Mexique, qu’il irait à Los Cabos (Basse-Californie) avec sa famille, il ne veut pas faire un long voyage, car la LigaMX reprendra rapidement (début du tournoi de clôture 2017 le 6 janvier, ndlr). » Une confession qui devrait aider à mettre en sourdine les rumeurs de départ qui ne cessent d’escorter APG depuis son arrivée au Mexique. De Bielsa, Torrente, qui avait quitté l’OM avant son maître pour aller entraîner les Colombiens d’Once Caldas en mai 2015, a conservé un goût pour le pressing oppressant, et pour la verticalité. Lors de la première période, Tigres a ainsi été bousculé par le rythme intense imposé par des locaux en pleine bourre. Torrente, qui avait commencé à collaborer il y a vingt ans avec Bielsa quand celui-ci officiait au Mexique, à l’Atlas Guadalajara, n’a toutefois rien d’un disciple fanatique et s’écarte notamment du dogme bielsiste en misant sur un 4-4-2, un système qu’El Loco a toujours renâclé à utiliser, au point de se priver du duo Batistuta-Crespo quand il était à la tête de l’Albiceleste. Torrente était alors son adjoint …

Delort en banc

Lors du second acte, León a semblé payer les efforts consentis pour arracher la huitième place, alors que Tigres, troisième de la saison régulière, est monté en régime. La première partie du tournoi d’ouverture 2016, Gignac et consorts, qualifiés dès la 16e journée, avaient même pu se permettre de la terminer sur une défaite, à domicile, face à Querérato (1-2, 19 novembre). « André-Pierre m’en avait parlé, nous confie, au terme de la rencontre, Andy Delort, entré à la 78e minute. En Liguilla, les joueurs se subliment, et finalement, il n’est pas si important que cela de terminer en tête de la saison régulière, même s’il est toujours préférable d’être constant. » Mais pour se sublimer encore faut-il avoir du gaz, ce qui est le cas de Tigres, qui n’a jamais paru aussi fort, et ressemble désormais au grand favori pour le titre, qu’il a déjà remporté il y a un an (tournoi ouverture 2015).

André-Pierre Gignac a fêté son quatrième but en deux matchs, arrosé de bière hostile lancée par les fans locaux. Il a toutefois tenu à mener à son terme sa célébration : le Français a tendu le bras, attendu que Javier Aquino se poste face à lui, et mimé qu’il l’hypnotisait. Un clin d’œil au show de l’hypnotiseur John Milton, auquel Gignac avait assisté, jeudi dernier, en compagnie de l’international mexicain. Au terme du spectacle, le Français aurait même consulté, et la presse mexicaine n’a pas hésité à attribuer le réveil du meilleur buteur des deux derniers tournois à son recours à l’hypnose. Andy Delort, lui, n’est pas parvenu à frapper à nouveau, après son entrée retentissante face aux Pumas (une passe décisive et un but). Toujours cantonné au banc des remplaçants, l’ex-Caennais a bousculé la défense de León lors de son quart d’heure sur la pelouse, mais comme ses coéquipiers, il n’a su faire fructifier les nombreuses opportunités de break. Quoi qu’il en soit, voici Tigres bien lancé vers sa deuxième finale en trois tournois. Il faudra toutefois ne pas connaître un jour sans, samedi, à Monterrey, dans une Liguilla qui, elle, ne pardonne pas. En finale, Tigres affronterait le puissant América entraîné par Ricardo La Volpe, ou le promu Necaxa. Si le club de Mexico, qui disputera le Mondial des clubs à partir du 11 décembre, se qualifie, la finale retour se jouera le… 25 décembre. Le Mexique vaut bien une messe de minuit…

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