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Gerd Müller, plus qu’un « Bomber »

Par Ali Farhat
Gerd Müller, plus qu’un « Bomber »

Aujourd'hui encore, Gerd Müller est considéré comme une référence à son poste. Mais réduire l'attaquant du Bayern et de la Mannschaft des années 70 à un simple renard des surfaces serait manquer de respect à son œuvre. Car « Der Bomber der Nation » était un formidable buteur, mais pas seulement.

Si Gerd Müller ne devait retenir qu’un but parmi les 655 qu’il a marqués au cours de sa carrière de joueur (en 709 matchs), ce serait sûrement celui qui lui a permis de grimper sur le toit du monde. « Mon but le plus important est celui du 2-1 en finale de la Coupe du monde 1974, à Munich… Rainer Bonhof met la balle dans la surface. Je cours avec deux Néerlandais à mes côtés, puis je recule, parce que la passe était arrivée dans mon dos. La balle rebondit sur mon pied gauche, je me tourne légèrement et soudain, elle est dedans » , avait-il déclaré il y a quelques années. Plus qu’un but décisif, cette réalisation permet de comprendre plusieurs choses. Gerd Müller était le maître incontesté de la surface de réparation, dont il maîtrisait chaque centimètre carré. L’image du renard des surfaces est d’ailleurs celle qu’on a en mémoire quand on évoque le « Torjäger » (chasseur de buts) aujourd’hui. Mais surtout, ce but montre une autre facette du joueur, un côté qui a un peu disparu avec le temps. Bien qu’affublé du surnom « Bomber der Nation » , Gerd Müller n’avait rien de l’attaquant bourrin qui dégageait tout le monde sur son passage. Pas très grand (1,76m) et plutôt arrondi (son entraîneur au Bayern Zlatko Čajkovski l’appelait le « petit gros Müller » ), Gerd Müller compensait par une extrême mobilité dans les seize mètres. Renard des surfaces, oui, mais pas un piquet qui attend la balle pour finir le taf.

Celui qui sent le but

Plus que son placement, c’est sa capacité à se créer des espaces et de la place pour tirer qui lui ont permis de marquer des buts à la pelle. Plus que « Torjäger » , Gerd Müller était surtout « Torriecher » (celui qui « sent » le but). Toujours en mouvement, l’attaquant du Bayern et de la Nationalmannschaft savait qu’il ne gagnerait rien à attendre le ballon dans la surface ; aussi lui arrivait-il de décrocher pour demander le ballon. Et bien qu’il n’ait jamais été un grand dribbleur, il était quand même un bon technicien. « Quand Franz arrivait depuis l’arrière, je savais qu’il voulait faire un une-deux » , racontait Müller dans une interview à la Süddeutsche Zeitung. « Quand la passe était faible, je devais la lui remettre. Mais quand la passe était forte, il fallait que je fasse quelque chose avec le ballon. » Donc le mettre au fond des filets. Sans oublier de faire des défenseurs sa chose. Pendant 15 ans (de 1964 à 1979), la pointe de l’ « Étoile du Sud » (Stern des Südens, un des surnoms du FC Bayern) a rendu complètement chèvre les arrière-gardes d’Allemagne et d’Europe. Rien ni personne n’a été en mesure de l’éteindre. Pas même ses coéquipiers. L’histoire veut que Franz Beckenbauer et Hans-Georg Schwarzenbeck s’étaient promis de stopper leur pote à l’entraînement, par n’importe quel moyen. Le résultat était souvent le même : arrivé face aux deux géants, Müller se tournait par-ci, puis par-là, et voilà que « Katsche » et le « Kaiser » finissaient sur le cul, tandis que le « Bomber » poursuivait sa route en direction des buts. Malin, Gerd Müller savait se déplacer, se faufiler dans les petits espaces, se faire oublier et surgir au moment opportun. À sa lecture du jeu exceptionnelle, il s’était rajouté une « arme » pour optimiser son rendement : bien qu’il chaussait du 38, il mettait souvent du 41. Cela lui permettait de mieux pivoter. Au pire, le bout de son pied lui permettait de mettre quand même la balle derrière la ligne…

Des statistiques impressionnantes

C’est donc grâce à toutes ces aptitudes que Gerd Müller est devenu une référence à son poste. Des capacités qui lui ont permis de marquer très souvent, et avec toutes les parties de son corps. Plus de 35 ans après son départ du FC Bayern, Gerd Müller affiche des statistiques toujours aussi affolantes. Avec 365 buts en 427 rencontres, il reste à ce jour le meilleur buteur de tous les temps en Bundesliga, loin devant son second, Klaus Fischer (268 buts). Son ratio est d’ailleurs très impressionnant, puisqu’il est de 0,85 but/match. Son taux de réussite en équipe nationale fait aussi très peur, puisque Müller compte 68 buts en 62 sélections. Il a été dépassé depuis par Miroslav Klose, mais celui-ci a eu besoin de 137 capes pour arriver à 71 réalisations. Klose qui lui est également passé devant au classement des meilleurs buteurs allemands en Coupe du monde (meilleur buteur du Mondial tout court, d’ailleurs). Mais l’histoire est un éternel recommencement. Et il n’est pas impossible que dans quelques années, un autre Müller prenne la relève : Thomas, bien entendu. Plus qu’un nom ou qu’un numéro en équipe, c’est une philosophie que les deux hommes partagent. « Gerd est un modèle pour moi. Quand j’ai commencé, il m’a donné des conseils sur comment je devais me comporter dans la surface. Aujourd’hui encore, je lui en suis reconnaissant » , a déclaré Thomas dans Bild. Ce ne serait que justice : après tout, avec son style peu académique, cette capacité à être partout et nulle part à la fois et ce sens du but, Thomas est peut-être celui dont le style de jeu se rapproche le plus de celui de Gerd. Même si « Der Bomber » est unique.

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